~Twenty-one

1.6K 103 107
                                    

Il faut que tu me laisses dans ton passé. Il faut que tu m'effaces de ta mémoire, même si ça me fait mal de dire ça.

----------

-"Dumbledore est parti ! Dumbledore a quitté Poudlard !" Pansy entra en trombe dans la salle commune des Serpentard, tandis qu'Elisabeth s'était assise sur les genoux de son frère et lisait un livre pendant qu'il lui tirait les cheveux.

-"Hein ?" La réponse extrêmement intelligente de Daphné fit le tour des bouches des autres élèves.

-"Pourquoi ?" Elisabeth la regarda et referma son livre d'un coup sec.

-"Apparemment, c'est lui qui aurait organisé l'armée de Dumbledore pour renverser le ministère. Il devait être emmené à Askaban."

-"Dumbledore, renverser le ministère ?" Un élève de sixième année souffla. "Encore un coup de cette folle d'Ombrage."

-"Surveille ton langage Ygear où je te fais ravaler ta langue par ton cul." Draco le fusilla du regard et il se tut.

-"Qu'ont dit Harry et ses amis ?" Elle parut désintéressée mais c'était en réalité tout le contraire. Avaient-ils été emmenés à Askaban eux aussi ? Elisabeth se mordit la lèvre inférieure.

-"Rien, Ombrage ne peut rien faire tant qu'ils sont mineurs. Officiellement, ils ont été manipulés par Dumbledore."

-"Ridicule."

Draco prit violemment le livre de sa soeur et le balança sur l'élève qui avait parlé. Il resta assis, l'air nonchalant mais les yeux enflammés.

-"Le prochain qui dit un seul truc je le vire de l'école c'est compris ?" Il haussa un sourcil et attendit que le silence complet de fasse avant de soupirer et de continuer à tirer sur les cheveux d'Élisabeth.

-"C'est qui le directeur maintenant ?" Blaise s'assit sur le canapé et posa sa main sur les jambes d'Élisabeth avant que Draco ne le dégage avec son pieds en ricanant.

-"Ombrage."

La voix de Pansy souleva des murmures et la salle fut bientôt envahis de chuchotements.

-"Fermez vos grands gueules !" Elisabeth jusque là restée silencieuse et calme se leva d'un coup et le silence se fit de nouveau. "Le prochain qui ouvre la bouche je le balance par la fenêtre. Et je ne rigole pas." Elle regarda chacun d'entre eux dans les yeux avant de partir de la salle, le bruit de ses pas résonnant dans l'immensité silencieuse de la pièce à l'aura religieuse. Lorsque la porte se referma dans un bruit tonitruant, les murmures reprirent de plus belle.

-"Le prochain qui parle, on l'amène chez Ombrage." Tous se turent et, conscients de la situation délicate dans laquelle ils se trouvaient, ils repartirent dans leurs dortoirs.

Draco claqua sa langue.

-"Blaise." Il se tourna vers son ami. "Va voir Betty. Demande lui ce qui va pas, elle a pas intérêt à nous faire un caca nerveux."

Il hocha la tête et, comme le bon toutou qu'il était, il se rendit hors de la salle en direction de la chambre de leur préfète.

Mais quand il toqua, il n'entendit aucun bruit à l'intérieur. Alors il entra, et remarqua la fenêtre grand ouverte.

-"Lisa..." Murmura-t-il en serrant tristement les poings. "Qu'est-ce que tu es encore en train de faire ?"

*****

Elle courait. Pieds nus. Et encore une fois, elle se demandait pourquoi est-ce qu'elle faisait ça. Elle n'avait même pas réfléchi, idiote qu'elle était. Elle regardait son mur, allongée sur son lit, quand elle s'était levée, avait ouvert la fenêtre et était sortie.

Pieds nus. En chemise de nuit.

Où allait-elle bon sang ? Elle-même ne savait pas. Mais elle courait. Et elle avait horriblement froid, sous le clair de lune.

Quand ses pieds foulèrent la terre humide et l'herbe fraîche, elle comprit où ses pas l'emmenaient. Où son cœur l'amenait.

Après des minutes érintantes, et essoufflée, elle posa sa main moite sur l'arbre, et s'affala sur la couverture. Elle voulait respirer le doux parfum de la nature, mais ne sentit que celui d'Harry. Alors elle prit la couverture et la jeta au loin. Elle s'assit de nouveau, tâchant sa chemise de nuit avec de la boue, mais elle s'en fichait. Elle voulait à tout prix admirer l'immensité de la mer, juste en face d'elle.
La liberté qu'elle n'atteindrait jamais.

-"Toi aussi tu es venue." Sa voix la fit immédiatement tourner la tête vers ses beaux yeux verts.

-"Je ne savais pas que tu allais venir Harry. Je vais te laisser seul avec tes pensées." Elle se leva, sarcastique.

-"Arrête ta comédie Lizzy."

Son surnom fit vibrer chaque partie de son être. Elle leva les yeux vers lui.

-"Arrête de m'appeler comme ça. Je ne suis plus ta Lizzy."

-"Tu l'es toujours, même si tu n'oses pas l'admettre."

-"Tu es insupportable. Ne m'en veux tu pas pour tout ce que j'ai fait ? Je vous ai trahis et vendus."

-"Tu avais de bonnes raisons, j'en suis sûr."

-"N'en sois pas si sûr. J'ai fait ça uniquement par envie. J'avais envie de voir ton visage se décomposer."

Elle resta debout, sur l'herbe mouillée.

-"Arrête de mentir."

-"Je ne dis que la vérité. Tu essaies de voir du bien là où il n'y en a pas. J'en suis dénuée, Harry. Je n'ai pas la moindre once de bien en moi. N'essaie pas de trouver de la logique à travers tous mes gestes. J'aime le désordre et le chaos. Je m'en délecte."

-"Arrête de réciter bêtement les pages d'un livre et regarde moi dans les yeux. Dit moi que tu as fait ça dans ton propre intérêt et que tout n'étais que mensonge."

Elle le regarda dans les yeux, et s'y perdit. Elle chercha l'introuvable, une réponse à ses questions dans ses yeux si parfaits et si dénués de haine.

-"J'ai fait ça dans mon propre intérêt et tout n'étais que mensonge." Recita-t-elle.

Et tandis qu'il froncait les sourcils, elle soupira.

-"Arrête de tenter de m'approcher Harry. Laisse moi loin, très loin derrière toi. Ne laisse pas mes ténèbres noircir ta lumière." Elle le regarda une dernière fois. "Je te déteste, toi, ton nom et tout ce qu'il signifie. Si seulement tu ne pouvais être qu'un simple sorcier. Tout aurait été plus simple." Et elle s'enfuit dans la nuit étoilée.

-"Je suis désolé." Murmura-t-il au vent qui emporta sa complainte jusqu'aux cieux.

-"Ça me fait chier merde." Elle serra les dents alors qu'elle continuait de courir pour rentrer dans sa chambre.

Elle avait froid. Ses pieds nus étaient littéralement congelés, et sa pauvre chemise de nuit était aussi blanche que la lune est noire. C'est-à-dire qu'elle était carrément pas blanche.
Elle avait froid. Elle avait faim. Son ventre criait famine. Et ses cheveux fouettaient son visage, baignés de larmes d'impuissance face à un destin qu'elle subissait malgré elle.

『𝒎𝒚 𝒇𝒊𝒈𝒉𝒕 𝒊𝒔 𝒐𝒗𝒆𝒓』[TERMINÉ]Where stories live. Discover now