Poésie brumeuse

Le ciel, le monde, et moi

Le ciel s'est perdu à la frontière du jour et de la nuit

Et le monde sans voix, attend qu'il se décide

Et pour une fois

Peut-être la seule fois

Au beau milieu du temps

Le monde sait

Que le ciel pourrait décider de faire durer le jour

Ou de ne plus jamais le faire éclore

Le monde pourrait bien crier

Que seul le ciel en déciderait.

Et cela ne l'effraie pas le monde,

Cela l'apaise

De voir le ciel prêt à valser éternellement entre le jour et la nuit

Jusqu'à ce qu'il soit prêt à décider.

Et au fond, le ciel comme le monde

Sait que le jour et la nuit continueront à se succéder

Et que pourtant tout aura changer

Parce que le ciel, aura eu le pouvoir de changer.

Et moi, je crois que ce soir, je suis comme le ciel

J'ai sa couleur

Sa solitude mélancolique

Sa beauté floue

Et le coeur qui pétille d'exister

Parce que le ciel n'a besoin de rien d'autre que de s'étendre

D'une mer à l'autre

Et de briller à la nuit tombée

Le ciel n'a besoin de rien d'autre qu'être un morceau de rêve

Et moi, je crois que ce soir je pourrais tellement rêver

Que j'en deviendrai un à mon tour

Un écho du ciel

Une brisure d'avenir

Un éclat de lumière

Un tout petit quelque chose qui tournerait si vite

Qu'on pourrait y voir le sens d'une vie.

Peut-être, oui, peut-être,

Que ce soir je rayonne du sens de mon existence

Celui que j'ai tant cherché et que j'ai enfin choisi

Celui que je veux chérir jour après jour

À mesure que la terre tourne autour du soleil

Et que le temps s'étale à l'horizon

Insatiable de dévorer l'avenir

Je veux être comme le temps,

Je veux courir après l'avenir

Danser dans le présent

Et chérir ce qui deviendra mon passé.

Je veux danser dans l'incomparable de cette soirée

Je veux danser alors que tout meurt et renait

Je veux danser alors que je me sens libre comme je l'ai rarement été

Je veux danser alors que j'éclate d'un truc incertain

Que tu serais bien en peine de nommer,

Mais je me demande si tu saurais l'aimer.

Et que la réponse soit oui ou non,

Je compte bien rêver un peu plus haut à chaque seconde qui passe

Je compte bien vibrer un peu plus fort à chaque secousse du monde

Je compte bien écrire un peu plus violemment à chaque inspiration.

Je compte bien vivre,

Comme le ciel choisira de faire tourner les jours et les nuits,

Je compte bien vivre,

Comme tu comptes bien le faire

Et peut-être que c'est juste ça qui compte

Et que je viens de comprendre la clé du bonheur.

Et si je l'oublie, rappelle-la moi

Rappelle-la moi de toute ton âme

Rappelle-la moi le plus doucement du monde.

Alors, peut-être que je saurais être le ciel qui s'écroule

Le ciel qui s'épanche,

Le ciel qui bleuit à l'horizon à la tombée du jour

Le ciel qui s'illumine au lever du soleil

Le ciel qui éclate, ébouriffe et rend plus vivant

Peut-être, oui, peut-être

Que si j'ose vivre,

Rien en ce monde n'aura vécu plus intensément que moi

Peut-être que j'oublierai

Peut-être que tu ne seras pas capable de me le rappeler

Peut-être que ce soir, juste ce soir,

La vie me plait, exactement comme elle est.