Nouvelle vie, nouvelles aventures

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De Fouta à Dakar, on a enduré une véritable expérience. En raison de notre éducation, mon père a abandonné son champ de mil ainsi que son troupeau de bœufs, mais dans l'espoir de trouver un travail à Dakar. Ma mère, ma belle-mère ainsi que tous mes frères et sœurs, n'étaient pas du tout prêts à changer de mode de vie. Et quant à moi, je rêvais, pressée d'être arrivée, enfin. Heureusement qu'on n'eut pas pris le temps d'attendre les car-rapides, mon oncle Oumar avait proposé de nous conduire dans sa voiture "7places" et avait pris la peine de s'occuper de notre aménagement à Dakar, en s'assurant que nos bagages soient bien portés durant tout le trajet par des compagnies spécialisées dans l'aménagement...Malgré sa voiture de taille immense, c'était quand même très étroit dedans. Quelle grande famille!

Après une douzaine d'heures passées sur la route,on arriva à destination. C'était dans une banlieue de la ville, une maison peu grande à l'apparence ancienne, composée de sept chambres, un petit salon, une cuisine, deux salles de bains privées et une commune. C'était bien pour le moment...
Après seulement quelques jours, nous commençâmes à nous habituer à notre nouvelle maison peu moderne, et à nous familiariser avec les habitants du quartier. Il y'avait cette fille, Dieynaba Sarr, la Sérère qui habitait la maison voisine et qui au fil du temps, devint ma meilleure amie. Mais tout cela, c'est il y'a dix ans...

Maintenant...

Être élève c'est un sacré fardeau, et surtout quand on est élève au lycée. Je m'appelle Marième Kâ, dix-huit ans, élève en seconde scientifique au début de l'histoire. Je suis d'une famille pullar (Peulh) très modeste. Mon père s'appelle Amadou Diéry Kâ et est polygame de deux épouses: ma mère Rouguiyatou et la deuxième femme, ma belle-mère adorée Penda. Je possède une planète entière de frères et sœurs, en effet ils sont au nombre de quinze et c'est la raison pour laquelle je préfère en citer que Ousseynou l'aîné de la famille et de ma mère et Oulimata, l'aînée de tante Penda.
J'ai aussi une meilleure amie, Dieynaba Sarr. Elle a un an de moins que moi et on a été dans les mêmes classes depuis l'enfance. Aussi bien que je la connais, Dieynaba a toujours été une fille ouverte, belle et très audacieuse. Elle se soucie beaucoup de son apparence, et se conduisait comme une "star" tous les jours en se rendant à l'école. Elle eut même gagné à plusieurs reprises le concours pour les miss à l'occasion des journées culturelles en classe de troisième, croyez moi, c'est une vraie top-model.
Elle est d'une famille très riche, obtient tout ce qu'elle désire mais elle était trop négligeable quand il s'agit des cours scolaires. Alors que moi, j'étais tout son contraire: Ma famille n'était pas du tout riche, j'attendais toujours que l'on me donne et j'aimais beaucoup étudier à l'école. Quand on partait ensemble au lycée, les autres élèves se contentaient de faire une comparaison trop facile des deux amies que nous étions: elle était toujours à la mode, le visage profondément maquillé et portant des hauts talons, tandis que moi, eh bien...disons juste que je venais du passé; je mettais tout ce que ma belle-mère m'offrait: de vieilles robes très amples, des sandales et un voile couvrant ma tête et mon cou. Et dès qu'on franchissait le seuil de l'école, le grand brouhaha se transforme en calme et tous les regards devinrent figés sur Dieynaba, des élèves passaient devant nous rien que pour la saluer, certains garçons sifflaient dans son dos pour l'interpeller. Bref, pour dire vrai, c'était très gênant mais beaucoup mieux pour moi. J'étais trop occupée à me préparer pour la leçon du jour...
Les choses ont commencé à empirer quand Dieynaba n'arrivait plus à lâcher son miroir, je la regardais tout le temps en train de se mirer, parfois c'était dans le hall de l'école mais elle l'utilisait aussi dans la salle de classe où elle se faisait souvent renvoyer.
"Tes attitudes mènent à conclure que tu préfères être miss beauté que de t'asseoir et étudier",lui disaient la plupart des profs en la renvoyant de leurs cours.
Le plus inquiétant était qu'elle n'éprouvait aucune honte en quittant la classe. Au contraire, elle était toujours ravie de le faire. Alors une fois que les cours fussent terminés un jour, j'allais la voir...

_Qu'est-ce qui te prend ces temps-ci ? Me cacherais-tu certaines choses ? lui demandai-je
_Mais nonn! fit-elle en ricanant. Comment pourrais-je cacher quoi que ce soit à ma meilleure amie?
_Parles alors!
_ Mais de quoi?
_Pourquoi ce changement soudain?
_Tu n'as pas tort de demander. C'est que...il s'est passé quelque chose ces derniers temps...

Fin de chapitre








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