Une nouvelle bouleversante

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Les mots de Dieynaba ont fait sursauter mon cœur et je me demandais ce qui a bien pu lui arriver pour qu'elle ait ce comportement soudain. Je pris sa main et lui ai demandé en face: " Tu sais, tu peux tout me dire, je peux tout entendre alors dis-moi franchement, qu'est-ce qui s'est passé ?"
_En fait, ce n'est rien juste une mauvaise blague pour voir ta réaction, me répondit-elle en riant
_Attends, tu es sérieuse là !?
_Ne t'inquiètes pas Marième, il n'y a rien je t'assure.(...) Vas-y, dis-moi, c'est quoi la racine carrée de seize?
_ C'est encore une blague c'est ça? quatre.
_Tu en es sûre? Je croyais que c'était huit...
_ Apprends d'abord à bien maîtriser les cours avant de t'occuper de ton apparence.
_Tu me dis toujours la même chose, allez rentrons!

Vers dix-sept heures, j'arrivai à la maison, très fatiguée après une longue marche. J'attendais avec impatience que l'on m'apporte un grand bol de "thiakry" trempé dans du lait de vache, mais à la place, Salimata la femme de Ousseynou vint me voir.
_Tiens! fit-elle. Tu es là Marième. Mbad'daa (Comment ça va)?
_Djamtaan ( paix seulement ) alhamdoulil'Allah. Tu me cherchais? Je viens d'arriver.
_Oui je sais, je ne te cherchais pas c'est ton père qui voulait te voir, il t'attend dans le salon.
_D'accord.

Quand je me suis retrouvée dans le salon, mon père était déjà là, tenant un énorme chapelet dont le bruit du mouvement des perles pouvait s'entendre depuis la terrasse. Malgré une faim atroce, j'attendis calmement qu'il eût terminé son tasbih et prenne la parole :
_Je t'attendais ma fille.
_Bonjour papa. Salimata m'a dit que tu voulais me voir. J'espère que nous parlerons en paix.
_Oui, en effet ma fille...tu te souviens de mon vieux camarade, Mamadou Diallo?
_Celui avec qui tu as passé l'école coranique au Fouta?
_Exactement, eh bien il est venu me voir ce voir ce matin accompagné de son fils, le jeune Samba.
_C'est une bonne nouvelle, donc il est revenu de France? C'est vrai que cela fait longtemps que vous ne vous êtes pas vu. Il a un fils alors? Je ne le savais pas.
_C'est un bel homme, sage et enraciné. En fait lui et son père étaient venus ici pour fixer une date pour le mariage.
Étonnée, je demande à mon père:
_Quel mariage?
Il prit une profonde respiration puis continua:
_Marième ma fille, je m'excuse de pas te l'avoir dit plus tôt mais... comment dire... ce garçon et toi, vous êtes fiancés.
_Comment ça !!!!!!? Fiancés depuis quand?
_C'est la tradition qui en a voulu ainsi, vos fiançailles ont été déclarées depuis ta naissance et selon les normes de notre culture, vous devez vous marier.
_Tu veux que je me marie avec quelqu'un que je ne connais même pas ?
_Sois un peu patiente, je suis sûr que tu vas bien l'aimer, c'est un homme très charmant.
_Je n'ai jamais pensé à te dire cela un jour, mais tu me déçois beaucoup papa.
_Je te demande pardon ma fille, mais la meilleure façon de convoler est de s'assurer que le conjoint aime bien. Et ce garçon t'apprécie déjà après avoir découvert quelques unes de tes photos. Je t'assure que tu seras heureuse avec lui. D'ailleurs il a même sous-estimé les cinq millions de frcs qu'il a laissés pour la dot.
_Et l'avis de la fiancée alors dans toute cette histoire ? Papa, ne me dis pas que tu es juste hypnotisé par la richesse de ces gens.
_Tu ne comprends pas Marième. Riche ou pauvre, c'est Dieu qui décide de l'être humain. S'il t'épouse, ce sera toi qui deviendras riche, pas moi, ni ta mère. Vous êtes appelés à vivre ensemble et fonder une famille, c'est la tradition.
_(en tristesse) Et quoi encore de la tradition? Ce n'est pas trop tout ça ?

(Je m'assis par terre, le regardant dans les yeux)

_ S'il te plaît papa, ne me fais pas ça.

Évitant mon regard, mon père me répondit: " Trop tard ma fille, trop tard "

Soudain, ma mère pénétra dans le salon.
_Ah, te voilà enfin, fit-elle.
_Bonjour maman dis-je en me relevant.
_Te voir toute triste comme ça, j'imagine que ton père t'a annoncé la nouvelle! (...) Allez, tu n'as pas une minute à perdre, deux bassins de linge sale t'attendent dehors. Au travail !
_Mais maman, je n'ai même pas encore pris mon déjeuner !
_Tu as beaucoup de temps à consacrer à ton père hein. Depuis que tu es rentrée, tu n'as fait que discuter avec lui et tu n'avais pas faim, n'est-ce pas ? Et c'est au moment où je t'appelle que tu le dis...Vas faire le linge avant que je ne m'énerve !
_S'il te plaît maman, je n'ai rien mangé depuis ce matin.
_Quoi encore jeune fille, tu me réponds maintenant ? Ce n'est pas parce que tu vas te marier que tu penses pouvoir te mesurer à moi, fais bien attention !!
_Rougui toi aussi, comment veux-tu qu'elle fasse tout ce travail alors qu'elle n'a même pas encore mangé? fit ma belle-mère en nous rejoignant.
_C'est une fille, elle doit s'assurer de la propreté de cette maison, répondit ma mère. S'il te plaît, Penda, laisse-moi exécuter mon rôle de mère en paix.
_Ne pas réagir devant la souffrance de ma belle-fille, alors ça, jamais de la vie. Marième, va manger, je ferai le linge à ta place.
_Merci ma tante, dis-je en lançant un sourire narquois à ma mère.
_Arrête de toujours prendre sa défense, fit ma mère à tante Penda. Tu fais d'elle une enfant gâtée.
_Les enfants, on ne les élève jamais par le biais de la force Rougui.....


C'était la dernière phrase que j'avais pu entendre en me dirigeant vers la cuisine pour chercher mon déjeuner. C'était un soulagement de ne pas avoir à faire le linge, malgré tout ce qui s'est passé ce jour-là. Maintenant vous comprenez pourquoi j'aime tant ma belle-mère....


Fin de chapitre...



















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