Chapitre 5

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Ilario Cassan

Corée du Sud, Séoul

07h10

C'est la fin de la semaine. C'est le samedi. Le samedi que j'avais tant attendue. Aujourd'hui, mademoiselle Catalina Cassan rentre à la maison. Elle m'avait manqué, tout en elle.

À l'aube, ma chambre sombre était un havre de paix, où le temps semblait être suspendu. Les contours flous des objets semblaient laisser place à l'imagination, créant un espace où les pensées prenaient vie dans l'ombre. C'était un endroit où mes désirs les plus enfouis resurgissaient.

J'avais déjà tout imaginé pour son retour. Un repas, des photos, une balade et surtout le plus important l'agacer. En effet, même avec mon grand âge, je suis encore un enfant avec elle. Mon géniteur en a décidé autrement. Je cite, « Si le fantôme qui me sert de fille revient, je veux qu'il soit bien accueilli. Je veux que la jeune femme qui porte mon nom de famille réalise qu'elle revient au sein de notre réseau. Nous la ferons enfermer dans le sous-sol, elle s'amusera en s'en échapper. Si elle n'y arrive pas, elle mourra. ». Je n'avais aucune envie que Catalina meure, mais qui peut contredire un sociopathe. Sérieusement. Je devais trouver un moyen à calmer mon géniteur avec ses tentation meurtrières.

Afin de m'éloigner un peu, je me dirige vars mon repère matinal. C'est un simple petit café discret, un lieu où j'arrive facilement me mêler à la foule même si je fais partie de l'élite criminelle. À l'extérieur, une enseigne délavée oscille légèrement, indiquant sobrement "Café du Matin". La devanture en bois sombre est ornée de quelques pots de fleurs, ajoutant une touche de couleur et de fraîcheur à l'atmosphère discrète. La porte s'ouvre avec un grincement doux, révélant un espace intime, chaleureux, où le temps semble ralentir. À l'intérieur, une poignée de petites tables en bois s'alignent le long du mur, accompagnées de chaises usées mais confortables. Les rideaux légers tamisent la lumière du matin, créant une ambiance feutrée. Des étagères abritent des tasses dépareillées et des livres poussiéreux, témoins silencieux des histoires partagées autour d'une boisson chaude. Le propriétaire, un homme aux cheveux grisonnants, est occupé derrière le comptoir étroit. Il prépare le café avec une précision méticuleuse, ses gestes empreints d'une habitude ancrée dans les traditions du café coréen. Le doux murmure de la machine à expresso se mêle à la mélodie d'une radio diffusant des airs nostalgiques.

Là, je commande mon rituel, un expresso fort, tout en écoutant les échos de discussions qui emplissent l'air. Les visages familiers évitent mon regard. Les clients, pour la plupart des habitués, savent qu'ils peuvent s'attendre à un café de qualité supérieure. Certains feuillètent des journaux locaux, d'autres tapotent sur des ordinateurs portables, tous plongés dans un état de tranquillité matinale. Le murmure étouffé des conversations crée une atmosphère apaisante, un contraste bienvenu avec l'agitation qui règne à l'extérieur. Les arômes envoûtants du café fraîchement moulu se mélangent doucement dans ma bouche.

La matinée se déroule comme un ballet clandestin. Réunions secrètes dans des lieux anonymes, négociations à haut risque, alliances fragiles forgées dans l'acier de la confiance brisée. Chaque mot, chaque geste, est une pièce de l'échiquier complexe sur lequel je joue pour la survie et la domination. Vers dix heures, mes activités prennent un tournant plus sombre. Inspections de cargaisons volées, supervision d'opérations illégales, vérification de la loyauté de mes hommes de main. La frontière entre le bien et le mal s'estompe davantage, et je m'enfonce plus profondément dans les méandres de mon existence.

Midi avait sonné. Je rentre au manoir le plus rapidement possible. Un sandwich au fromage dans la bouche, la ceinture attachée, le 4x4 démarré, le coffre propre. Il était enfin l'heure, j'allais récupérer la prunelle de mes yeux, ma Catalina. Mon père m'avait reproché d'être trop heureux alors qu'il y avait des risques qu'elle meurt si elle n'était pas assez forte. Mais moi, je le sais, ma sœur est la plus puissante de l'univers, elle n'allait pas mourir. J'avais posé un mouchoir sur le capot de sa voiture pendant qu'elle était à ce petit restaurant il y a quelques jours. Je sais qu'elle est donc au McDonald. Déjà qu'elle est grosse, elle va être comme un sac à patate là. Bon, je dois l'avouer que je dis ça en tant que frère parfait, mais je n'étais pas son frère j'aurais dit que cette nana est un missile nucléaire en fait.

LIES - Version françaiseWhere stories live. Discover now