Chapitre 3

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Je monte rapidement l'escalier, n'osant pas décrocher tant que je n'aurais pas atteint ma chambre. Arrivé à l'étage, je passe devant la chambre de Morgane. Ma jumelle est assise sur son lit, un bouquin à la main. Elle relève la tête en m'entendant. Nos regards se croisent. J'ouvre la bouche, sans même savoir ce que je vais dire. Je crois que j'ai simplement besoin d'un peu de réconfort, à cause de cette histoire de Grand Conseil qui ne me dit rien qui vaille. Mais Morgane se contente de bouger la main, comme pour donner une gifle, et la porte se claque bruyamment devant mon nez.

Très bien, message reçu.

Ravalant mon amertume, je me dirige d'un pas lourd vers ma propre chambre. Le téléphone a cessé de vibrer.

Je m'installe à mon tour sur mon lit, dans la même position que ma jumelle, de l'autre côté de la paroi, et lance un appel vidéo.

Auguste décroche à la première sonnerie. Je tombe sur le visage en gros plan de l'alpha. Son sourire chaleureux me fait aussitôt me sentir un peu mieux.

— Salut garçon fée !

Il fut un temps où cette appellation m'insupportait. Maintenant, je l'adore. Quand elle sort de la bouche d'Auguste, du moins.

— Salut.

Mes lèvres s'étirent en une ébauche sourire, le tout premier depuis que je me suis réveillé. Le poids dans mon ventre s'allège un tout petit peu. C'est l'effet magique que mon petit ami provoque sur moi. La chaleur qu'il dégage est telle que je ne peux que m'épanouir à ses côtés, même à distance.

— Comment vas-tu, depuis hier soir ?

Mon sourire se crispe. Je recroqueville mes orteils. Je voudrais parler de l'audition. Les mots, cependant, ne parviennent pas à sortir de ma bouche. Tout ce que je parviens finalement à dire est :

— Ça va un peu près. Je n'ai juste pas la moindre envie d'aller chez Grand-mère ce soir. Je sens que mon séjour là-bas va être encore plus infernal que d'habitude.

— Si elle se montre trop méchante avec toi, je viendrai la mordre, déclare le loup d'un ton féroce.

Je ne peux pas m'empêcher de glousser. J'aimerais bien voir cela !

— Je ne te le conseille pas. Elle a la peau trop dure. Tu risquerais de te casser une dent.

Il retrousse les babines, ce qui n'est pas très impressionnant sous sa forme humaine.

— Ne sous-estime pas ma dentition, garçon fée. J'en prends grand soin. Je me brosse les dents trois minutes après chaque repas.

— Moi aussi, je réplique. Ce n'est pas pour autant que j'aurais envie de planter ma mâchoire dans la chair de Grand-mère.

Je frissonne à cette idée. Elle doit avoir un goût affreux, vieille et aigrie comme elle est.

Auguste recule un peu son téléphone, ce qui me permet d'avoir une vue plutôt appréciable sur son torse musclé. Je voudrais qu'il soit là, dans ma chambre, pour pouvoir me pelotonner contre lui et profiter de sa chaleur.

— Et toi alors, tes parents ?

Auguste soupire si fort que j'ai presque l'impression que son souffle parvient à passer à travers l'écran.

— Bah... Aucune amélioration par rapport à hier... Ils continuent à tempêter que je ne pourrais pas devenir chef de meute si je n'ai pas une progéniture, et donc une louve pour m'en procurer une.

Je baisse le menton.

— C'est surtout moi qu'ils doivent détester, non ?

J'ai déjà rencontré M. et Mme Koch, ainsi que le petit frère et la grande sœur d'Auguste. Le courant était moyennement passé entre nous. Pour autant, ils avaient été polis. Je suppose que, à présent, je ne suis plus le bienvenu chez eux.

Le lycée des Surnaturels (tome 2)Where stories live. Discover now