Chapitre 2 : Hugo

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- Hugo, prépare-toi, tu dois être chez ton grand-père pour dans un quart d'heure !

Diana parlait du rez-de-chaussée sans se donner la peine de monter le voir dans sa chambre. Depuis qu'ils étaient revenus sur Aggelos, elle s'était renfermée dans la froide carapace qui l'avait toujours caractérisée et n'était plus souvent à la maison à part quand il s'agissait de s'assurer qu'il remplisse ses obligations. La mère douce et compréhensive qu'il avait connu à La Rochelle s'était envolée maintenant qu'elle était de retour dans son ancienne vie et qu'elle soignait de nouveau ses patients favoris. Ceux qui, malgré son absence, lui étaient restés fidèles et qui étaient revenus dès sa reprise de service dans la guilde.

À dire vrai, depuis qu'il foulait de nouveau la terre d'Aggelos, plus personne ne lui prêtait réellement attention. Béa partait tous les jours en cours et elle était bien décidée à éradiquer la barrière qui existaient entre les jeunes anges de plus de quatre-vingts ans ; Marc faisait toujours ce qu'il faisait, il restait enfermé dans sa chambre et s'occupait de sa nouvelle cible d'un œil distrait ; et son père...bah son père, il s'en fichait. Même s'il avait été disponible, Hugo n'aurait jamais cherché sa compagnie. Mais il devait tout de même admettre que Marc n'était plus le même. Bien qu'il reste le plus souvent enfermé dans sa chambre ou dans son bureau, il venait, parfois, dans sa chambre pour demander de ses nouvelles et comment il gérait les choses, maintenant qu'ils étaient ici. Et si Hugo ne pouvait encore se résoudre à se confier à son aîné, il lui répondait du mieux qu'il pouvait, surpris que ses efforts perdurent malgré l'absence de Mia.

Hugo poussa un soupir et relégua cette dernière pensée aux oubliettes. Cela faisait maintenant trois jours qu'il était de nouveau chez lui et il refusait de s'appesantir sur le sujet encore beaucoup trop douloureux. C'était comme une plaie béante dans sa poitrine qui refusait de se fermer et qui se rouvrait à chaque fois qu'il repensait à Mia. C'est pourquoi il avait décidé de ne pas penser à elle. Ne pas penser à elle, ne pas penser à elle, ne pas penser à elle ! Parfois ça marchait, parfois, non. Mais il fallait que son plan fonctionne sinon, elle aurait des ennuis, c'était certain. Et c'était ce qui lui permettait de tenir malgré son envie de casser tout ce qui se trouvait autour de lui.

- Hugo, tu te dépêches, oui ? Hurla de nouveau sa mère depuis le salon.

Hugo ne se donna pas la peine de répondre. Fatigué d'avance par la tâche qui lui incombait, il enfila un t-shirt et un jean, ce qu'il avait de moins élégant et sortit de sa chambre. Il se laissa tomber dans le vestibule et enfila ses chaussures.

Diana surgit de la cuisine et le toisa avec agacement.

- Tu vas y aller comme ça ? Demanda-t-elle, dégoulinante de dégoût.

- Oui, pourquoi ? Répondit Hugo en arquant les sourcils.

- J'aimerais que tu fasses un effort vestimentaire, s'il te plaît.

- Pourquoi ?

- Parce que c'est ta fiancée que tu vas voir et pour un premier rendez-vous, tu n'as vraiment rien d'un galant homme.

- Ça c'est bon quand on ne connaît rien de l'issue du rendez-vous. Or, si je ne me trompe pas, que je plaise ou non à ma fiancée, nous nous marierons quand même.

- Hugo...

- J'y vais ! Et n'essaye pas de me retarder, sinon je vais vraiment paraître disgracieux pour un premier rendez-vous.

Sans laisser à sa mère le temps de répliquer, il ouvrit la porte et la claqua derrière lui. Elle pensait sincèrement qu'il allait s'habiller comme un pingouin pour un rendez-vous qui n'en était pas vraiment un ? Comme si Stéphanie en aurait quelque chose à faire qu'il se soit mis sur son trente-et-un ou non, elle ne l'aimait pas, il ne l'aimait pas. C'était aussi simple que cela. Et il ne comprenait même pas pourquoi ils s'obstinaient tous à les faire se rencontrer. Ce n'était pas comme si ça allait changer quoi que ce soit pour lui. Ils devaient se dire qu'en les forçant à passer du temps tous les deux en tête à tête, ils finiraient par développer des sentiments l'un pour l'autre, qu'ils cesseraient de se regarder en chiens de faïence comme ils l'avaient toujours fait jusque-là. C'était peine perdue. Comme si ce plan pouvait marcher. On les avait forcés durant des années à devenir gentils l'un envers l'autre, ça n'avait jamais marché. Alors il ne voyait pas comment ils pouvaient croire que les faire s'aimer, conjugalement parlant, était possible.

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