1. Voir le bout du tunnel..ou pas.

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Debout ! hurla une voix me réveillant en sursaut.

Mon possesseur était près de mon oreille, son haleine empestait l'alcool et le tabac. Le regard dur, il me secoua la tête brutalement.

John.

Une merde de premier rang, rien qu'à voir son allure de clochard à fond sur les drogues dures et l'argent pour le deviner.

Je lui ai demandé une grosse somme, alors pas de retard sur la livraison ! s'exclama le clochard.

Je m'extirpai du lit sous le regard malveillant de mon possesseur. Il sortit d'un pas maladroit, signe qu'il était bourré.

Bordel comment on peut être bourré à 9 heures du matin ?

À côté de mon lit était posé un vieux sac vide avec des affaires dessus que m'avait acheté John pour l'occasion. Des sous-vêtements, deux jeans et deux pulls.

Quel homme attentionné.

Je pris les affaires posées par terre et les enfouis négligemment à l'intérieur du vieux sac. Je mis mes vieilles chaussures et sortis du placard à balais qui me servait de chambre avec cette même hâte constante de quitter cet odieux endroit.

Je montai les marches deux à deux tant j'étais pressée et je tombai nez à nez avec le clochard. Il posa ses mains ignobles sur ma tignasse mal coiffée, essayant de tirer mes mèches rebelles vers le bas et voulant m'arranger les cheveux.

Je reculai de dégoût, face à ma réaction il pose sa grosse main sur ma mâchoire en la serrant violemment.

Une merde oui.

C'est moi qui devrais être dégoûté de te toucher espèce de petite salope.

Je levai les yeux au ciel, mais ne répondis rien.

Il me prit brutalement le bras et me fit sortir de sa maison.

C'était un beau jour en perspective, surtout pour moi. Il s'avança vers la voiture noire stationnée près de la maison avant d'ouvrir la portière, me poussant à l'intérieur.

Il verra que tu n'es rien de plus qu'un gros sac à problème, en plus de tes nuits à chialer comme une gamine. Il voudrait sûrement se faire rembourser, mais tu l'informeras que ça ne sera pas possible.

Un ricanement malsain quittait ses lèvres avant de fermer la porte aussitôt. Je soupirais de soulagement lorsque je sentis la voiture démarrer.

Le conducteur n'était pas bavard à mon plus grand bonheur, je pouvais voir le paysage qui s'offrait à moi depuis ma fenêtre fumée, m'éloignant alors du pire endroit où j'avais passé la moitié de mon adolescence.

En quelque sorte, j'étais enfin libre. Libre loin de John.

Cette pensée me fit sourire comme une enfant, je commençais peut-être à voir le bout du tunnel dans lequel je m'étais perdue pour elle.

Cependant, je redoutais mon nouveau possesseur. Je savais qu'il n'y avait pas pire que John, c'était une certitude, mais je me demandais qui était cet inconnu, que voulait-il faire de moi ?

Et allait-il lui envoyer l'argent que je gagnais ?

La vague idée de m'échapper de chez lui me traversa l'esprit, mais c'était trop tard.

Ma vie était foutue et j'avais nul part où aller.

Et surtout, je ne savais pas où j'allais.

Le trajet était long, très long. La nuit tombée, je m'étais endormi une vingtaine de fois, mais nous étions toujours en route.

CAPTIVE (Sous contrat d'édition chez BMR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant