Après une tentative de suicide et plusieurs rendez-vous chez le psychologue, Danaé se voit forcée d'aller dans une colonie de vacances pour l'aider : la colonie de détoxication des mauvaises pensées, soit la colo détox. Qui aurait pu croire qu'elle...
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Je descends prendre mon petit déjeuner en espérant que Zélie aille mieux. Et c'est une bénédiction. Elle sourit. J'espère pourtant que ce n'est pas que couche de fausseté pour cacher son malheur. Je vais éviter de lui en parler mais je trouverai qui c'est. Je trouverai qui l'a fait souffrir. Et je ne sais pas ce dont je serais capable de faire. Elle est en train de manger avec Rheanna et je m'empresse de prendre de quoi me nourrir pour les rejoindre.
- Salut ! je dis quand j'arrive à leur niveau.
Je pose mon plateau rempli d'un pain au chocolat, d'un verre de jus de pomme et d'une pomme, juste à côté de Zélie.
- Enchantée madame, me répond la fille de mon lycée pour me saluer.
- Salut, Danaé.
J'ai longtemps parlé d'Abel avec les filles auparavant, alors je brûle d'envie aujourd'hui de leur expliquer ce qu'il s'est passé la veille. Elles ont le droit de savoir. J'ai l'impression d'avoir des amies avec qui raconter les ragots. Désolée pour elles, mais je les ai fait rentrer dans la caverne sombre de mes pensées.
- Sinon, Abel m'a parlé hier soir.
- Effectivement, je m'en souviens. Il voulait quoi ce connard ? lâche Zélie sur la défensive.
J'espère que le fait de révéler la vérité va un peu la détendre.
- Il voulait s'excuser... et je l'ai pardonné.
- T'es sûre que c'est une bonne idée ? me demande alors Rheanna, inquiète. Je sais pas... Il était vraiment cruel avec toi et faut pas oublier tout ce qui s'est passé avant. Des excuses ne pardonnent pas tout.
La fille de mon lycée ne se prononce même pas mais au vue de sa tête, je préfère ne pas l'entendre.
- Vous ne pensez pas que tout le monde devrait avoir une seconde chance ?
- Votre relation est vraiment étrange. Vous êtes amis et d'une minute à l'autre vous vous détestez, puis inversement. Je pense que vous êtes tous les deux perdus avec vos sentiments, tu ne crois pas ?
Rheanna, avec cette pensée philosophique, me fait réfléchir dès huit heures du matin. Peut-être qu'elle a raison, mais peut-être aussi tort. Je dis toujours que personne ne peut juger s'il ne connaît pas réellement tout l'histoire : mais elle connaît tout. C'est pour ça que je bois ses paroles en quête de la bonne chose à faire même si mon cœur me crie de laisser tomber cette dispute.
- Comment ça, des sentiments ? Tu penses réellement qu'elle peut tomber amoureuse de quelqu'un qui l'a maltraitée ?
Vous voyez, si Zélie connaissait toute l'histoire, elle ne dirait pas ça. En parlant de toute l'histoire, je ne parle pas de mon amitié avec Abel mais de bien avant. Des raisons de ma venue. J'ai remarqué chez tout le monde une différence entre le moment où tu connais la vérité et le moment où tu n'en sais rien. L'un de tes amis parlent méchamment d'un sujet qui le répugne sans savoir que tu es l'un des cas en question. Étrangement, dès qu'il apprend que c'est ton cas, il s'excuse et dit qu'il ne le pensait pas. On sait tous que c'est un mensonge.
