JAS175 Elisabeth

27 7 2
                                    

J'ai tenté, si longtemps, au fond de mon déni
D'oublier à quel point tu manquais à mon cœur,
Expulsant de mon sein la rage et la rancœur,
Et ne gardant pour toi que tendresse infinie.

Au pied de tes autels, j'implore Polymnie
De me souffler ces vers empreints de ma douleur,
De maux insoupçonnés et d'amères humeurs :
Ce soir, je prends ma flûte, et joue ta symphonie.

Les notes égrenées aux mouvements de doigts,
Au souffle d'un enfant qui, sur le métal froid,
Laisse se distiller les larmes retenues,

Qui viennent à présent se presser à ma porte ;
Et puisses-tu l'ouïr jouer, presque ingénu,
La triste mélodie du jour où tu es morte. 

Julia Anya Strauss

Carmen AnyaeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant