J'aurais voulu que ça ne s'arrête jamais.
J'aurais voulu que tout ça dure pour toujours. J'aurais voulu que l'éternité fige ta main dans la mienne, cette voiture qui s'éloignait dans le noir et les étoiles qui faisaient scintiller ton sourire que seule la nuit savait allumer. Et puis ce silence, comme une musique dont le rythme berçait mes sanglots, le rythme de cette douleur qui nous submergait.
Tu ne me regardais pas, pourtant moi j'étais fascinée par ton visage, tes yeux où la lune se reflétait au milieu d'une obscurité sans fin, sans fond. Et toi tu faisais tout pour ne pas entendre, pour ne pas voir les larmes qui roulaient sur mes joues alors que tu continuais à avancer.
J'essayais d'oublier. J'essayais en vain d'effacer de mes souvenirs brûlants tes mots, tes promesses, ta peau contre la mienne et ce soleil qui avait brisé tous tes espoirs et mon coeur. J'essayais d'oublier que lorsque le jour se lèverait, tu ne serais plus jamais le même.
Et puis soudain tu as accéléré. Dans l'aube qui naissait doucement, effaçant ta dernière raison d'être heureux, tu as souri. La voiture continuait de rouler, rouler toujours, vers l'horizon qui se paraît de lumière. Tu as regardé tous ses reflets, toutes ses couleurs qui se peignaient peu à peu dans le ciel. Tes yeux ont scintillé, une dernière fois. Tu ne t'es pas arrêté.
Mon cri a résonné longtemps, ce jour-là. J'ai cru qu'il ne s'arrêterait jamais. Puis ça été le silence. Et tu sais quoi ? Je crois que c'était même pire. Parce qu'il me rappelait cette nuit-là, cette nuit ou chaque étoile de mon ciel s'était éteinte avec toi.
