Amours De Youtubeurs

Chapitre 1

EMMA

A peine la sonnerie retentit que j'appuie sur mon réveil et me rendort directement avant de re-sonner 2 min plus tard.
Je me lève avec difficulté et sans grande motivation, comme beaucoup de monde j'ai envie de dire.
Je déteste devoir me bouger pour les cours, j'aime absolument pas ce que je fais et je dois avouer que la seule motivation est de voir mon copain et mes amis.

Je ne prend plus la peine de me regarder dans le miroir, je sais très bien que je n'aimerais pas ce que j'y vois.
Je prend une longue douche bien chaude le temps de réveiller mes muscles et m'habille d'un jean taille haute et d'un crop top basique que je sais qu'Antoine apprécie totalement. Aucun rapport avec le fait qu'il soit moulant. Non aucun rapport.
Une fois maquillée avec du mascara, j'attrape mon sac à main et descend les escaliers.

Mon petit frère est déjà devant la table et mélange ses céréales dans son bol avec un petit air tristounet. Je m'approche de lui et lui ébouriffe les cheveux en lui faisant un bisou :

- Bah alors mon bébé, t'as pas bien dormi ?

Il grogne et me répond pas. Je souffle.
Bon visiblement c'est pas son jour.
Quand mon père rentre à son tour dans la cuisine. Je m'apprête à lancer un joyeux « salut » mais vu la mine de mon père je m'abstiens immédiatement et demande :

- Papa, il se passe quoi ?

- Ma puce .. J'ai pas une très bonne nouvelle..

Je le regarde perplexe et attend qu'il continue :

- La société m'a proposé une promotion très importante, mon salaire augmente d'un quart ...

- Mais c'est génial ça ! Papa je suis vraiment trop heureuse pour toi ! Pourquoi tu fais la tête comme ça ? Tu l'as accepté j'espère. Si c'est plus de boulot pour toi et que tu vas être plus absent c'est pas grave je gérerais Jeremy et puis Anais est là aussi !

Il attrape la chaise à côté de la mienne, toujours cette air triste sur le visage et me fixe :

- J'ai déjà accepté, mais il y a un petit problème, c'est pas à Paris..

- C'est où ? Pas le 94 j'espère c'est vraiment trop long en transport en commun.

- Non pas le 94 chérie, c'est à Toulon.

- Toulon ? C'est où en région parisienne çà ?

- Emma .. C'est dans le sud, près de la méditerranée ..

- Dans le sud ? ...

- Je suis dés..

- Non. Tout ce qui me reste, tout ce dont à quoi je tiens est ici. C'est hors de question.

- Emma, c'est trop tard ..

- Refuses, je ne veux pas partir, papa tu te rends pas compte ..

- Je n'ai pas le choix, c'est ça où j'étais viré.

Je me lève d'un coup, envoyant balader mon bol de céréales.
Et lorsque qu'un grand blanc s'installe, le seul bruit est celui du lait coulant goutte à goutte sur le sol. Puis d'un coup j'explose :

- Non tu m'entends. Je ne partirais pas. Ici j'ai tout. Tu veux vraiment abandonner cette maison ? Abandonner maman ??

- Emma, ta mère n'est plus là.

- Si tu mens elle est encore ici, dans cette maison, dans tout les recoins et les souvenirs. Tu n'as pas le droit.

- Je n'y arrive pas Emma. Malgré les années ça reste très dur pour moi. C'était sa maison. Cesses de penser à toi et de croire que c'est simple pour moi. J'ai dis on part donc on partira et tu n'as pas ton mot à dire.

- Et mes amis ? Mon lycée ? Antoine ? T'as pas les droit de me faire ça ..

- Je sais que c'est compliqué mais c'est comme ça. Maintenant, n'en parle pas à ta sœur, je lui ai pas encore dis.

- Je te déteste.

Puis je fonce direct à l'étage sans écouter les supplications de mon père. Je m'effondre sur mon lit et pleure un bon coup.
Après 5 minutes je prend mon téléphone et appelle immédiatement Antoine :

- Allo ? Mon cœur ça va ?

Je n'arrive pas à répondre et me remet à pleurer de plus belle.

- Ok Emma, attends moi en bas de chez toi, je suis là dans 10 minutes.

J'essuie difficilement mes larmes car elles ont du mal à s'arrêter. Heureusement le mascara waterproof existe j'ai presque envie de dire.

Je descend quasiment immédiatement, attrape mon sac et ma veste et claque ma porte sans calculer qui que ce soit.

Antoine arrive à peine 2 minutes plus tard et me prend dans ses bras.
Je sais qu'il est inquiet car je sens son rythme cardiaque s'accélérer mais il ne me pose pas de questions et attend que mes pleurs se calment.
Quand c'est chose faite, il me garde contre son torse et je ferme les yeux en commençant à lui raconter :

- Mon père a perdu son boulot, fin il a eu une promotion qu'il n'avait pas le droit de refuser. Il est muté, loin, beaucoup trop loin. Dans le sud, à Toulon. On doit le suivre et déménager avec lui, il ne nous laisse même pas le choix ..

Je m'efforce de ne pas me remettre à pleurer mais c'est tellement dur et quand Antoine me souffle qu'il m'aime et que ça ira, je n'arrive plus à me retenir mes larmes.
Non ça n'ira pas, ça n'ira plus jamais.

***

Voilà fin du 1er chapitre, j'espère qu'il vous aura plu n'hésitez pas à donner votre avis 💕

Lucie