Chapitre 2

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Mais ma mère me regarde longuement, avant de se lever et d'aller fermer la porte de son bureau. Elle revient s'asseoir face à moi, et me demande, presque en chuchotant :

— Tu ne veux pas être un membre de l'Union ?

— J'aimerais mieux pas.

Elle souffle, puis je la vois rouvrir l'ordinateur, et chercher dans l'historique, la fenêtre qu'elle a fermée quand je suis arrivée. Je me place derrière elle et regarde ce qu'elle veut me montrer.

La résistance cherche de nouveaux membres, pour mener à bien sa mission de construction d'un monde meilleur.

— Tu...

Je ne comprends pas ce que veut me dire ma mère. Elle souhaite rejoindre la résistance... ou que moi je la rejoigne ?

— Je ne veux pas que tu vives la même vie que moi Adilya. Alors, je veux savoir si tu préfères partir, et essayer de vivre une meilleure vie.

— Maman... Je ne veux pas vous laisser seuls. Et puis elles se rendront compte que c'est toi qui m'as indiqué le moyen de rejoindre la résistance. Et je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose.

— C'est pour ça que je souhaite venir avec toi.

— QUOI ?!

— Adilya, j'aimerais rejoindre la résistance avec toi.

— Et tu abandonnerais papa, Lilly et Cynthia ?

— Je ne veux pas t'abandonner toi. Tes sœurs ont toujours adoré l'Union, et sa façon de voir le monde. Mais toi, tu ne t'es jamais vraiment conformée aux règles. Et je suis fière de toi. C'est pour ça que je voudrais que nous rejoignions toutes les deux la résistance.

— Maman, il ne me reste que deux semaines. Tu as un moyen de contacter des rebelles dans ce délai ?

— Oui. Demain soir, on ira au spectacle de ta sœur. Là-bas il y aura un intermédiaire, qui nous mettra en contact avec des rebelles cachés. Et si tout se passe bien, on ne fera plus partie de ce monde d'ici quatre jours.

Quatre jours. C'est peu, et en même temps beaucoup. Mais tant que c'est avant ma rencontre avec mon futur mari, ça me va.

— Maman, je peux te poser une question ?

— Bien sûr ma chérie.

— Depuis quand tu penses à rejoindre la résistance ?

— Depuis que je me rends compte que tu n'es pas du tout heureuse, et que l'Union ne laisse survivre que les faibles et les idiots qui suivent ses règles. Et je ne veux plus être membre de cette société qui discrimine une partie de la population juste pour ce qu'elle est. Je pense que les hommes ont le droit de vivre autant que les femmes. Et pour que cela se produise, le seul moyen est que la résistance gagne. Alors je vais rejoindre la résistance. Et si tu ne veux pas venir avec moi... Alors c'est que je ne connais pas ma fille et que je me suis trompée sur toi sur toute la ligne. Dans ce cas des membres du gouvernement ne vont pas tarder à venir me prendre et à m'envoyer en prison.

Je regarde ma mère avec des yeux ronds. Je ne l'ai jamais vue aussi sûre d'elle et aussi déterminée. Mais ce que je vois me plaît. Car cela montre qu'elle est forte. Et si on passe de l'autre côté, on va avoir besoin d'être fortes.

— Maman, je n'ai prévenu personne, et je souhaite de tout cœur venir avec toi. Je suis juste triste de devoir laisser le reste de la famille ici, mais je ne supporte plus la propagande de l'Union. Et puis, avec les études que j'ai faites, j'ai bien vu que le comportement humain que veut nous faire comprendre l'Union, n'est pas notre vrai comportement. Alors je veux retrouver l'Homme, le vrai. Et pour cela, il faut que tout le monde soit égal à chacun, et ait les mêmes chances dans la vie. Les hommes, autant que les femmes. Alors la résistance est mon seul moyen d'accéder à ce monde meilleur d'égalité.

— Je suis fière de toi ma fille.

Ma mère me prend dans ses bras, et nous restons ainsi plusieurs minutes. Puis elle me dit de commencer à choisir ce que je veux emmener avec moi, car elle suppose que nous ne pourrons pas emmener beaucoup plus qu'un sac à dos.

Je pars donc dans ma chambre, et passe le reste de la soirée à rêvasser.

L'Union FéminineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant