Chapitre 7

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— Les nouvelles, debout !

Un homme toque et hurle derrière la porte. Je regarde le réveil à côté de moi, il est cinq heure quarante-cinq du matin. Putain, j'ai pas assez dormi moi !

Je me lève et me mets en tenue de sport, comme ma mère. Puis nous sortons de la chambre. Un mec qui doit avoir un peu plus de trente ans se tient devant nous. Ce qui est inhabituel par rapport aux hommes qui vivent dans la société, c'est qu'il a le crâne rasé et qu'il est couvert de tatouages de la tête aux pieds.

J'ai dû le fixer un peu trop longtemps car il m'engueule :

— Alors ma jolie, t'as jamais vu un mec tatoué ? Arrête de me regarder et allez manger un truc avant de vous faire défoncer par le coach !

Je descends dans la salle à manger après m'être excusée vite fait. Il ne faudrait pas que je me fasse des ennemis dès mon arrivée !

Je bois juste un verre de lait et mange une banane avant de me diriger vers les salles d'entraînement qui sont de l'autre côté du couloir d'entrée et qui font face à la salle à manger.

J'entre dans la salle dont la porte est ouverte. Un homme y est présent, les bras croisés sur son torse, extrêmement musclé. Pourtant il a l'air d'avoir plus de cinquante ans. Il y en a qui sont vraiment décidés à garder la force malgré leur âge !

— Ton nom.

Ouh là, plus froid tu meurs, géniale les premières impressions, ici... En plus il a pas l'air de bonne humeur.

— Adilya.

Il hoche la tête et s'approche de moi, me scrutant de ses yeux perçants. Je ne me démonte pas garde mon regard planté dans le sien pour lui montrer que je n'ai pas peur. Cela semble lui plaire car il a un sourire en coin.

— Je suis là pour déterminer ta division. Le général t'a dit que les tests étaient physiques ?

— Oui.

— Bien. Je ne m'attends pas à grand-chose vu comment tu es frêle. Mais on va voir.

Nan mais il se prend pour qui ? Et puis, on ne dit pas qu'il ne faut pas juger sur l'apparence ? J'ai toujours aimé le sport à l'école, et j'ai dû pratiquer plus de sept disciplines dans mon enfance. Je n'ai continué que le volley une fois au lycée, car l'Union privilégie l'étude à tout loisir. Et puis je fais du renforcement musculaire chez moi.

J'enlève mon sweat pour être plus à l'aise, et j'attends les directives du coach.

— Au fait, je ne me suis pas présenté. Je suis John, le coach, division cinq. Pour commencer l'évaluation, fais-moi trente pompes.

Je les fais sans broncher, trente pompes ce n'est pas mon maximum, loin de là. Le coach s'occupe de ma mère tout en me jetant des coups d'œil de temps en temps pendant que j'exécute l'exercice sans broncher, puis il revient vers moi.

— Tu me fais des abdos jusqu'à ce que tu n'en puisses vraiment plus.

Là, il ne sait pas à quoi il s'attaque. Je crois que mon record est de vingt-deux minutes. Mais bon. Je ne dis rien et commence mes abdos. Je ne vois pas le temps passer. Je ne me sens même pas fatiguée. Mon corps agit tout seul pendant que mon cerveau repense à tout ce que j'ai vécu ces dernières heures.

Soudain, une main se pose sur mon épaule pour m'arrêter, et j'entends la voix du coach me sortir de ma bulle :

— Adilya, je crois que ça suffit là, ça fait presque une demi-heure que tu es là. Ta mère a fini l'évaluation, elle est en division une.

Ça ne m'étonne qu'à moitié. Ma mère n'a jamais été très sportive. Mais ça veut également dire qu'on ne sera pas dans la même division. Car mon niveau est bien au-dessus du sien. Je regarde le coach pour savoir ce que je dois faire ensuite. Il hausse les sourcils, puis se reprend et me montre un sac de frappe.

— Je vais te montrer des enchaînements que tu devras reproduire le mieux possible.

Je ne m'en sors pas trop mal, pareil pour les mouvements de self-défense qu'il me montre ensuite. Enfin quand il voit que je commence à peine à fatiguer, il me dit de le suivre et m'emmène dans une autre pièce.

Lorsque je sors de la salle de sport, je vois devant moi une centaine de personnes en tenue de sport qui semble attendre quelque chose. Quand ils m'aperçoivent, certains me regardent avec intérêt, mais la plupart me regarde avec colère et dégoût. Je me dépêche de rejoindre John. Il m'entraîne dans une pièce, plus petite, mais mieux éclairée. Quand je me rends compte de ce qui est entreposé dans les vitrines accrochées au mur, je laisse échapper un cri étouffé.

L'Union FéminineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant