Chapitre 50

104 15 1
                                    

— Adi ! C'est moi ! Ouvre les yeux !

J'entends la voix de Nikoley. Mais je ne veux pas ouvrir les yeux, de peur que ce rêve se finisse.

— ADI ! S'il-te-plaît !

Mais ça a l'air bien réel. Alors je fais un effort, j'ouvre les yeux. Et ce que je vois, je ne veux pas y croire. Nikoley est bien devant moi, en chair et en os !

Des larmes coulent le long de mes joues. Je suis enfin libérée de mon malheur !

Derrière mon petit-ami qui est en train de défaire les cordes qui m'attachent à la chaise, j'aperçois Elden, Ysildra et Lukaas. Également quelques mecs qui viennent d'un groupe de potes de Nikoley. Je capte quelques regards d'incrédulité et même un peu de dégoût quand ils voient chacun mon crâne rasé.

Quand je suis enfin détachée, je tente de me lever de la chaise. Mais les douleurs dans ma jambe et mon ventre m'empêchent de bouger. Je tombe, mais heureusement Nikoley me rattrape.

— Adi, qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?! Mon dieu, tes cheveux, et tu es blessée !

Je hoche la tête sans avoir la volonté de dire quoi que ce soit, mais je n'ai pas bu depuis presque vingt-quatre heures, et je commence vraiment à me sentir desséchée.

— Il faut la descendre à l'infirmerie. La plaie de sa jambe a l'air d'être infectée.

Nikoley, suivant les conseils d'un de ses potes, me prend sous les genoux et les épaules, et me porte comme une princesse jusqu'à l'infirmerie. Je ne peux rien faire d'autre que m'accrocher à son cou avec mes bras pleins de sang.

Quand nous arrivons enfin à l'infirmerie, j'entends Adlyn dire à mon petit-ami de me poser dans un des lits qu'elle a préparé. Puis, je la vois venir se pencher au-dessus de moi.

— Je vais m'occuper de toi Adilya, ne t'inquiète pas.

Nikoley s'assoie sur une chaise à côté de mon lit, et me prend la main. Je vois à ses cernes qu'il n'a pas dormi depuis longtemps. Je tente de dire quelque chose, mais aucun son ne sort de ma bouche. Voyant mes efforts, Nikoley prend un verre d'eau posé sur la table de chevet et l'apporte jusqu'à mes lèvres. Il me fait boire ainsi petit à petit le verre en entier. Après quelques minutes, j'arrive enfin à lui parler :

— Jackson...

— On s'est occupé de lui, tu ne le verras plus jamais.

— Il est...

— Mort. Ce salaud. Je l'ai tué de mes propres mains quand je l'ai entendu se vanter de t'avoir torturée dans une chambre du dernier étage.

Je hoche la tête en repensant à ce cauchemar que j'ai vécu. Puis je me retourne vers Adlyn qui revient.

— Je vais t'enlever tes vêtements pour voir ce qu'ils t'ont fait. Tu me le permets ? Après il faudra aussi t'aider à prendre une douche.

— Oui, vas-y...

J'ai peur. Je ne sais toujours pas ce que Jackson a fait sur mon bas-ventre avec son couteau. J'ai peur qu'avec la cautérisation qu'ils m'ont faite, ce ne soit indélébile, et encré pour toujours dans ma peau.

Mon amie m'enlève d'abord mon pantalon, et fait un rapide état des lieux de la blessure.

— Il va falloir recoudre, mais tu n'auras aucune trace, la plaie est propre.

Ensuite, elle jette un coup d'œil à mes bras.

— Ce sont des blessures superficielles, tu n'auras rien dans deux semaines.

Puis, elle me retire enfin mon T-shirt collant de sang à mon corps. Et là, ce qu'elle lit me détruit intérieurement.

— «Ma salope».

Je pleure. Il a vraiment écrit ça ?! J'aurais voulu le tuer moi-même !

— Ça va partir avec le temps ça aussi ?

Nikoley regarde Adlyn, les yeux noirs de fureur. Je pense connaître la réponse, mais j'ai peur de l'entendre de la bouche de mon amie.

— Je suis désolée, mais avec la cautérisation directement après l'écorchement, il n'y a aucune chance. Adilya, je suis vraiment désolée pour toi, mais tu vas garder cette marque toute ta vie. Je vais te donner des soins pour qu'elle ne soit pas très visible, car ta peau a plutôt bien supporté ce que ces salauds t'ont fait subir, mais c'est vraiment tout ce que je peux faire...

L'Union FéminineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant