Chapitre 2

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3 jours plus tard, Brenckrigde, États-Unis

La journée avait été exceptionnellement calme, avec peu de clients. C'était une journée comme une autre, mais elle marquait précisément un an depuis le jour où j'avais commencé à travailler en tant que fleuriste.

Roy avait été celui qui avait déniché ce job pour moi. Alors qu'il s'apprêtait à acheter des roses pour sa copine de l'époque, la vieille dame tenant la boutique lui avait fait part de son besoin de trouver quelqu'un pour la remplacer. J'avais immédiatement saisi cette opportunité.

Ce travail était vraiment gratifiant. Il me permettait de libérer ma créativité, j'étais autonome, et personne ne surveillait constamment mes faits et gestes. De plus, la plupart des clients étaient sympathiques. Souvent, je m'occupais de personnes âgées, et j'adorais les écouter me raconter des histoires du passé.

Callie, la propriétaire, était une femme merveilleuse, une lumière semblait constamment illuminer son visage. Toujours souriante, toujours à l'écoute, elle souffrait d'une insuffisance rénale, l'empêchant de gérer la boutique seule.

Les premiers mois, elle avait travaillé à mes côtés, partageant volontiers des souvenirs de sa jeunesse. Elle me disait souvent que je lui rappelais elle-même plus jeune.

Pourtant, je ne voyais aucune similitude.

Elle se souciait vraiment de moi, étant la première à remarquer lorsque je n'allais pas bien. Parfois, elle m'obligeait à prendre des jours de congé, répétant sans cesse que les plantes ressentaient les émotions et que, quand j'allais mal, elles souffraient par ma faute.

Elle agissait comme une mère.

Au fil du temps, son état de santé s'aggravait.

elle était en attente d'une greffe de rein, dernièrement, elle m'avait fit part qu'elle ne voulait plus de cette greffe, Elle avait estimé avoir vécu ce qu'elle devait vivre et pensait qu'une autre personne en aurait plus besoin qu'elle.

À mesure que son état se détériorait, je lui rendais de moins en moins visite. C'était trop douloureux de la voir aussi vulnérable.

Ce matin, j'avais eu le plaisir de décorer la vitrine pour les fêtes de fin d'année, confectionnant également une dizaine de couronnes de Noël. Durant ma pause de midi, j'avais une fois de plus tenté de joindre Roy. Cela faisait trois jours que je n'avais plus de nouvelles, et il n'était pas rentré à l'appartement.

Ce n'était pas du tout son genre de disparaître ainsi. Quelque chose lui était arrivé, j'en étais persuadée.

Je ne devais pas m'inquiéter, il m'avait prévenu. Il devait régler ce problème concernant sa came disparue. Je rentrais rarement dans ses histoires de dealer. Je me contentais seulement de consommer le reste. Je ne voulais pas être mêlée à cela, et lui non plus ne voulait pas que j'y sois impliquée.

C'est ainsi que ça fonctionnait entre nous. Tant qu'il me ramenait de quoi fumer, je ne cherchais pas à en savoir plus. Notre relation était basée sur une sorte de pacte tacite : il me fournissait, et en retour, je restais en dehors de ses affaires

Je sortis à l'extérieur de la boutique pour observer la décoration qui m'avait occupé toute la matinée. Soudain, je sentis quelque chose de froid se poser sur ma joue, et je levai les yeux vers le ciel.

Il neigeait.

C'était la première neige d'automne. Le soleil allait bientôt se coucher. Je relevai la manche de mon pull, ma montre affichait 17 heures 55. Il était l'heure pour moi de fermer la boutique et de rentrer chez moi.

Au bord du videOù les histoires vivent. Découvrez maintenant