Chapitre 21

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trois jours plus tard


Les jours s'écoulaient avec une lenteur déconcertante, marqués par une routine oppressive qui s'était installée depuis mon retour.

La discrétion était de mise, mes parents ne souhaitaient pas que la nouvelle de mon retour se répande avant que nous ayons pu consulter la police. Ainsi, je restais cloîtrée dans ma chambre, prisonnière d'une bulle d'isolement, en attendant le moment opportun pour affronter l'extérieur.

Noah, mon frère, devenait mon lien avec le monde extérieur. Chaque jour après les cours, il venait dans ma chambre, apportant avec lui des fragments de la vie quotidienne que j'avais manqués. Il partageait les potins du jour, essayant de rendre mes journées moins monotones. Il avait une copine depuis sept mois, une relation qu'il souhaitait me présenter dès que les choses iraient mieux.

J'avais envoyé Noah m'acheter des cigarettes, lui promettant que je le rembourserais plus tard, n'ayant pas d'argent sur le moment. Pour l'instant, la nicotine était devenue l'une des rares échappatoires qui me permettait de calmer mes nerfs. Fumer en cachette était devenu une habitude, un rituel secret que je préservais

Je ne voulais pas que ma mère découvre ma nouvelle habitude de fumer.

Cependant, alors que je m'adonnais à cette activité quotidienne par la fenêtre, quelque chose n'était pas passé inaperçu ces deux derniers jours. Une voiture noire était constamment garée sur le trottoir d'en face, et un homme y était systématiquement présent, comme s'il attendait quelque chose.

Peut-être que j'étais paranoïaque, mais l'idée que cela puisse avoir un lien avec moi, ou du moins avec Clive, ne cessait de me hanter.

La persistance de cette présence étrange renforçait mes inquiétudes, faisant naître en moi un sentiment de vulnérabilité. Chaque mouvement que je faisais semblait être surveillé, chaque instant de ma vie privée potentiellement exposé.

Mes parents ne cessaient de me questionner sur ce qu'il s'était passé, mais je demeurais murée dans le silence. Ma mère commençait à perdre patience, cela transparaissait dans son regard agacé. Elle m'avait avertie que j'avais intérêt à parler devant la police.

Un soupir s'échappa de mes lèvres, et mes yeux se posèrent une nouvelle fois sur les photos posées sur ma commode, en particulier celles de moi et Roy.

Où était-il passé, bon sang ?

- Tu sais, il a été entendu par la police après ta disparition.

Sursautant, je me retournai brusquement pour découvrir ma mère qui était entrée dans ma chambre sans que je m'en rende compte. L'éclat de surprise dans ses yeux trahissait une information qu'elle semblait hésiter à partager.

- Qui ça ?" demandai-je, perplexe, ne comprenant pas de qui elle parlait.

Ma mère s'avança dans la pièce, s'approchant des photos sur le mur, puis elle me dévoila d'une voix lourde de révélation :

- Roy. Une semaine après le meurtre du policier, il a été arrêté puis auditionné. Ils l'ont relâché, et c'est d'ailleurs lui qui s'est occupé de déménager votre appartement.

Mon cœur rata un battement.

Roy, Mon meilleur ami qui avait disparut du jours au lendemain sans raison avait refait surface sans que je le sache

Je ne prononçais plus un mot, essayant de digérer les informations qui venaient de me frapper comme une vague dévastatrice. Ma mère continua, ses paroles semblant anéantir les fondations de ma compréhension du monde.

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