Il faut bien un début

174 34 19
                                    

Jusqu'ici je n'avais jamais utilisé l'écriture comme thérapie, j'ai toujours respecté ceux qui le faisaient et je dois même avouer que je ne comprenais pas pour quoi ils le faisaient.

Je m'appelle Elizabeth Roché, j'ai vingt quatre ans et je suis écrivaine.

À la base ce n'était pas ce que je voulais faire, je voulais être ingénieure mais j'ai dû me raviser de ce choix parce que ça n'allait pas avec mes compétences et avec mes talents. J'ai toujours été très forte en littérature bien que mes notes dans les matières scientifiques et littéraires étaient en parfait équilibre.

Je suis comme dirait-on une âme perdue. Depuis que j'ai eu mon bac ma vie ne tourne plus rond, je suis entrée dans la vie qu'on appelle communément la vie active et c'est un énorme regret.

Parfois je me dis que j'aurais dû rester cette petite fille de dix-huit ans et profiter encore de mes années de lycée. Et d'autres jours, je me dis que je ne devrais pas être lâche et assumer ce qui se passe dans ma vie actuellement. Assumer n'est pas seulement le mot mais je devrais aussi l'accepter, accepter cette vie et m'accepter moi-même en tant que personne.

On dit souvent que personne ne se connait mieux que soi-même mais moi je ne me connais pas, j'ai grandi en pensant connaitre qui j'étais, ce que je voudrais faire dans ma vie etc. mais que dalle. Tout ça n'était qu'illusions et je passais mon temps à me mentir.

Je me suis toujours dit que j'écrivais pour moi-même, pour mon propre plaisir mais c'était faux ! J'écrivais pour les autres, j'écrivais ce que les gens voulaient lire, ce que les gens aimeraient lire mais pas pour moi. Pas ce que je voulais écrire... parce que je cherchais d'une façon ou d'une autre l'approbation des gens.

Pour écrire il faut se mettre dans la peau de ses personnages, les miens étaient toujours joyeux, ils respiraient le bonheur, ils étaient aimants, robustes, forts, courageux, impétueux, dédaigneux etc. Des personnalités qui étaient tout le contraire de qui je suis véritablement mais plutôt représentaient ce que je voulais être, qui je voulais être.

Je me devais d'écrire et faire ressentir aux autres des émotions que je ne ressentais pas, que je n'éprouvais pas ... et puis a un moment donné ras-le-bol !

Quand vous prenez un livre et que vous vous mettez à lire c'est bien beau mais vous n'imaginez pas la pression qu'il y'a derrière cette vie, derrière ces écrits. C'est vrai que je suis bien payé, suffisamment même, mais l'argent ne peut pas combler les moments de blancs que je ressens.

Je veux vraiment écrire pour moi, écrire ce que je vis. Je ne dirais pas que je manque d'inspiration mais je voudrais dire quelque chose qui est vraie et dont je pourrais moi-même m'identifier dedans. Écrire ce que l'on ressent au plus profond de son être est toujours beaucoup plus facile et tu le fais avec tellement d'aise.

Aujourd'hui mes écrits sont ma thérapie, je débute alors je ne sais pas si ça va m'aider.

Je crois que j'ai toujours eu peur de le faire parce que je ne voulais pas raconter ma vie, je ne voulais pas me mettre à nu devant les autres, j'avais (j'ai toujours) honte de dire que ça ne va pas et je m'engouffrais dans une positivé toxique.

Positivité Toxique: La croyance selon laquelle on doit toujours rester positif, peu importe les émotions négatives.

Normalement, il faut reconnaître dans la vie qu'il y'a des bons comme des mauvais jours. On ne peut pas être toujours joyeux. Alors quand ces moments difficiles arrivent, embrassons les, ne nous abstenons pas de pleurer ou de dire que ça ne va pas. Faire comme ci tout allait bien pourtant ce n'est pas le cas n'a jamais été la solution et ne le sera jamais. J'aurais voulu comprendre ça plus tôt. Mais je vous parle comme ça alors que je ne suis pas sure moi-même d'avoir compris et appliqué cette leçon dans ma vie.

Quel mauvais exemple je fais! Et c'est pour ça que je me sens aussi mal dans ma peau.

Bon behn... j'aimerais m'adresser à toutes ces personnes là qui vivent la même chose que moi, qui ont besoin d'une épaule et surtout j'aimerais pouvoir guérir de mes maux et de la profonde tristesse qui me ronge chaque jour passant.

Cette fois, je n'écrirais pas comme j'ai l'habitude dans mes romans, je fais mon deuil de ce que je ressens et je puise au plus profonds de mon âme pour pouvoir me libérer de tout ce qui m'encombre.

Je parle de tout et de rien et surtout j'ouvre mon cœur a l'écriture.

MAL-ÊTREWhere stories live. Discover now