Moi parfois, elle toujours

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Lorsque je suis sortie de l'établissement, je suis tombée sur Éric, et Joan nous avait rejoin par la suite. Puis, ils avaient commencé à parler comme ci je n'étais pas là

- Comment est-ce qu'elle a réagi quand tu lui as dit ? Demandait Joan.

- Elle n'a rien dit. J'attends toujours qu'elle dise un truc.

- Je suis sûre qu'elle a pleuré chez elle, c'est une pleureuse, plaisantait Joan.

Il m'avait regardé en disant ça, il l'avait dit pour me provoquer et ça avait marché j'avais baissé la tête et il avait compris qu'il avait raison, du moins, mon geste parlait de lui-même. Il avait rit face à ma gêne mais ça ne l'avait pas empêché d'exprimer un petit élan de jalousie.

- Elle t'aime tellement qu'elle pleure ton départ, c'est mignon. Elle ne l'a pas fait pour moi.

J'avais fait comme ci je n'avais pas entendu sa remarque, c'était mieux pour tout le monde. Je n'avais pas envie de commencer à me lancer dans des explications très longues et aussi au risque de verser encore des larmes.

Au fur et à mesure qu'on avançaient, nous étions finalement arrivés dans un coin derrière l'école et là-bas il y avait tout le monde, quelques de leurs amis, filles comme garçons et bien sûr Samantha était présente. J'avais soupiré intérieurement, elle était la dernière personne que j'étais voulais voir se jour-là. On se dirigeaient tous les trois vers eux. Les filles, au nombre totale de sept étaient d'un côté et les garçons, très nombreux de l'autre. Ce n'est pas qu'ils ne se connaissaient pas ou ne parlaient pas tout ensembles mais les filles et les garçons n'ont pas très souvent les mêmes centre d'intérêt. Le fait était qu'ils étaient tous la pour dire au revoir une dernière fois à Eric et Joan.

J'étais collé à Joan, je ne me détachais pas de lui et ça n'avait pas l'air de le gêner tant que ça, au contraire, de temps à autres vu qu'il m'arrêtait aussi, il renforçait sa poigne sur moi. Ça me rassurait beaucoup, parce que malgré ses échanges de rires avec les autres, je savais qu'il ne m'oubliait pas et qu'il savait que j'étais près de lui.

À un moment donné, on s'était détaché du groupe et étaient restés en retrait.

- Dis moi tout, je veux tout savoir, ce que tu ressens actuellement, comment tu vois l'année à venir, ta petite rétrospective de cette année, absolument tout!

- J'aurais beaucoup à dire tu sais.

- Je sais, avait-il dit en riant, mais fait l'effort de juste dire l'essentiel.

- Honnêtement, je ne sais pas par où je vais commencer.

J'avais tellement de choses à dire, tellement de choses à partager avec lui. Mais résumer tout ça en juste quelques phrases m'était impossible. Alors, je lui avais proposé de commencer, histoire d'avoir son point de vue en premier et surtout me donner le temps de pouvoir bien formuler ce que je voulais lui dire.

- Cette année, comme je crois te l'avoir déjà dit, était exceptionnelle en plus à tes cotés. Même comme parfois c'était dur, tu me donnais la force de pouvoir venir a l'école, je savais que j'allais venir voir ta grosse tête, ton long front, tes grosses deux dents devant qui alimentent ton magnifique sourire. Tu m'as toujours hype et soutenu, tu étais toujours présente dans les bons et les mauvais moments et je souhaite tellement te le rendre à tous temps et à tout les niveaux. Je te souhaite d'être heureuse même sans moi mais ce sera difficile je te le dis déjà.

Ça m'avait fait rire et il m'avait accompagné dans mon rire, à chaque fois qu'il faisait un beau discours, il fallait toujours qu'il vienne le gâcher avec sa touche de narcissisme. Ça ne me plaisait pas beaucoup mais j'étais déjà habituée à ça alors je ne pouvais juste qu'en rire.

Il me regardait avec insistance et je compris qu'il attendait que je dise quelque chose. Il attendait une réponse à ce qu'il venait de me dire. À ce moment-là, je me suis dis que j'aurais du commencer, parce que je ne savais pas exactement quoi dire. Ses mots m'avaient tellement touchés que j'étais devenue émotive. J'avais juste envie de vider mon sac et lui dire tout ce qui pèse sur mon cœur depuis, probablement lui dire que je pense ressentir des trucs pour lui mais même ça moi-même je me refusais de le croire.

Son regard sur moi me déstabilisait, je ressentais comme une pression. Les mots qui sortaient de ma bouche étaient presque inaudibles.

- Mais vas-y parle, dis quelque chose. Tu m'as demandé de parler en premier je l'ai fait maintenant c'est à ton tour.

Je bégayais, je voulais lui dire mais pas tout lui dire. Rester raisonnable dans mes propos, ne pas me perdre, ne pas me laisser emporter par mes émotions. Alors finalement toujours en bégayant, je lui ai simplement dit que je pensais pareil que lui et que mes moments préférés avaient toujours été lorsque qu'on était ensemble, rien que tout les deux. Il avait affiché un large sourire et m'avait pris dans ses bras, serré si fort que j'avais manqué de m'étouffer. Comme toujours, aucune plainte, j'aimais ça, être dans ses bras, sentir son touché. J'avais dû me mettre sur la pointe des pieds tellement il était grand de taille.

Après notre câlin, on s'était dit qu'on s'aimait, en amis bien sûr. Le moment était déroutant à un point que j'avais oublié qu'on était dans un lieu public et que sûrement les gens nous regardaient et se posaient pas mal de questions.

Retour à la réalité, personne ne nous regardait. Il ne faisaient même pas attention à nous, un peu triste pour le coup mais ça importait moins. Joan et moi on marchait main dans la main pour rejoindre les autres vus qu'on s'était légèrement isolés.

Avant même d'arriver, Samantha l'avait appelé, il avait retiré sa main de la mienne et était parti, comme ça, sans rien me dire. Je m'étais tout d'un coup sentie très vide et un sentiment de honte m'envahissait. J'étais là à me faire toute sortes de films alors qu'elle avait et aurait toujours le dessus sur moi.

Il s'éloignait et moi j'avais eu un petit déclic je m'étais dit mais non cette fois-ci elle ne l'aura pas. Je les avait suivis et avait tenu la main de Joan et je le serrai très fort. Joan avait souri et s'était mis a discuter avec Samantha, ils ne parlait pas de grand chose et moi a un moment je m'ennuyais grave parce que ni lui ni elle n'essayait de me mettre dans la conversation j'étais juste placée là comme ci je n'existais pas. Ca me dérangeais beaucoup alors je les avait finalement laissé mais au moment où je voulais me détacher de Joan il m'avait serré.

- Ne t'en va pas  m'avait-il dit et j'étais restée là à m'ennuyer puis Éric était venu me sauver je dirais où plutôt que Joan voulait vraiment discuter de choses plus sérieuses avec Samantha, des choses que je n'étais pas censée écouter. Et il avait fait signe à son meilleur ami de venir me récupérer. Je me dis que c'est ce qui s'est passée c'est une simple hypothèse.

Je suis allée avec Éric et on discutait avec les autres de tout et de rien. Le temps passait et il commençait à se faire tard, aussi un vent sec s'installait et on avait pas vraiment de pull-over. Les garçons étaient les premiers à rentrer il restait les filles, Eric, Joan et moi. Plusieurs minutes après le départ des garçons, Joan était venu me voir pour me dire que je devais rentrer aussi parce qu'il commençait à se faire tard et qu'il ne voulait pas de problèmes avec ma mère. Je ne voulais pas rentrer et ce qui me gênait le plus dans tout ça c'est que j'allais devoir le laisser avec elle mais bon d'un autre côté il avait raison, il se faisait tard et je commençais à avoir très tard.

- Au revoir Liza je t'aime, tu me préviens dès que tu arrives

- T'inquiètes pas je le ferai. Je t'aime aussi

J'étais rentrée chez moi, un peu contente, la journée était plutôt pas mal. Je m'étais douchée et j'avais dormi histoire de me reposer un peu. Lorsque je m'étais réveillée j'avais manger et avais fait un tour sur mes réseaux. J'y avait vu des photos qu'ils avaient fait après mon départ, chacun l'avait mit en statuts avec des cœurs etc. avec toute les photos communs qu'ils avaient prises Joan n'avait mis qu'une seule, une ou il était avec Samantha et en dessous de la photo il avait mit Ich liebe dich qui signifie je t'aime en allemand.

Ça m'avait piqué grave, je m'étais dite mais dis donc je ne suis vraiment pas la seule, vraiment pas unique, j'avais commencé à douter de moi, douter de ma propre valeur en tant que personne.

MAL-ÊTREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant