Chronique de Aïda : Le seul qui a su me faire sentir aimé

Chapitre 35

Salam Aleykoum,

Le lendemain, c'est Souley qui vient toquer à ma porte.

Je n'ai pas parlé histoire qu'il pense que je j'dors.

Souley: JE VAIS DÉFONCER LA PORTE, OUVRE!

Aucune réponse de ma part. J'allume mon téléphone, j'vois pleins d'appels manqués de Imran, Jihane. Même sa mère avait essayé de me joindre.

Souley: Aida, wesh y a quoi ?

Moi : ...

Souley: Pfff.

Il en a eu marre qui l'est parti. Je me contentais de boire de l'eau, et parfois j'essayais de manger. Ça a duré environ une semaine. Le jour où j'ai essayé d'ouvrir ma porte pour prendre l'air, à peine je suis sortie que j'ai senti mon corps partir.

Bon, j'ai fini à l'hôpital. J'ouvre les yeux, j'vois Imran, Souley, Ibrah, ma mère, Lass, Jihane et Khalti. Y avait genre tout le monde.

Maman : Aïda ! Al HamduLillah, tu es réveillée.

Elle a appuyé sur le bouton pour appeler les infirmières.

Moi, je ne parlais pas, je ne voulais pas à ce moment-là. Je me disais que j'aurais préféré mourir.

Infirmière : Le médecin arrive.

Le médecin vient, bref.

Médecin : J'aimerai parler qu'à la famille du patient s'il vous plaît.

Ibrah : On est tous une famille.

Maman : Sors ! Arrêtes de faire le zouave.

Ils sont tous sortis sauf Lass et Maman.

Médecin : Cette jeune demoiselle est en manque de fer suite à une sous-alimentation en carence de vitamine. Nous lui avons souscrit un traitement de 3 mois, mais elle devra venir vérifier.

Souley : Comment ça sous-alimentation ? Elle mange très bien, elle mange tout le temps !

Maman : Ta gueule (en peulh), merci docteur.

Médecin : On va la garder ici 3 jours en observation.

Il part et après ça, Jihane rentre.

Jihane : Aïda, tu te souviens de moi?

Moi : J'ai pas perdu la mémoire hyn.

Jihane : Sors vite, on va tester tous les restos de France ma sœur.

Ibrah : J'te jugerai même plus si tu manges.

Khalti : Dès que tu sors, c'est couscous, tajine.

Moi: Mdrrr, vous voulez me rendre obèse en fait ?

Imran ne parlait pas, il faisait juste acte de présence. Après ça, ma mère est rentrée. Je voulais qu'elle reste mais elle était fatiguée.

Jihane: Moi, je restes !

Souley: Casses-toi, c'est moi.

Moi: Non, Jihane.

Je savais que Souley allait me demander des comptes et flemme en fait.
Bref, tout le monde s'est taillé.

Il devait être 20h quand Imran est rentré.

Jihane : Je reviens !

Imran : T'as quoi ? Tu manges pas ? Tu me réponds plus ? T'as cru j'allais te courir après comme un zemel ouuu ?

Moi : Non.

J'arrivais même pas à le regarder dans les yeux, c'était trop dure. J'avais honte pour moi.
J'avais l'impression d'avoir trahi Imran.