Chapitre I.

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Il se tenait là, devant elle, avec ses indomptables cheveux blonds comme les blés, ses yeux d'un vert si profond que l'on s'y perd, parsemés de pépites d'or et d'ambre.

Thomas était littéralement avachi dans son fauteuil, les yeux rivés sur son portable. D'un coup, il explosa de rire. Un rire si clair que même le plus pur de tous les cristaux ne pourrait obtenir un son si ravissant.

Suzanne lui lança un regard interrogateur, auquel il répondit par un petit geste de la main accompagné d'un magnifique sourire, dévoilant ses dents semblables à des rangées de perles d'une blancheur extrême.

Après plusieurs autres éclats de rire du jeune homme, la bibliothécaire leur demanda de « quitter le domaine de la connaissance », sous prétexte qu'une bande de jeunes bruyants n'avait rien à faire ici.

Thomas et Suzanne se retrouvèrent donc à la rue, en plein mois de février. À peine furent-ils sortis que la jeune fille recevait un message d'Elorah, sa meilleure amie depuis la cinquième. La petite rousse aux yeux noisette lui demandait de la rejoindre à la galerie marchande afin de « s'acheter des fringues pour la soirée de demain ».

La soirée ! Elle l'avait complètement oubliée ! Suzanne et Elorah s'étaient proposées pour animer l'anniversaire d'un ami, et elles n'avaient ni robes, ni cadeaux !

Sans réfléchir, l'adolescente empoigna le bras de Thomas et le traîna jusqu'au lieu du rendez-vous. Là, ils se firent aborder par la jeune fille, alors coiffée d'une grande tresse en épis de blé. Cette dernière coulait doucement sur son épaule avant de se terminer en cascade de mèches le long de sa poitrine, elle-même cachée sous un énorme manteau chocolat à capuche.

Après deux heures de shopping, Thomas se proposa pour payer à boire aux filles, qui acceptèrent vivement. Une fois le jeune homme parti, Elorah ne put s'empêcher de poser LA question :

« Eh ! Il est beau, Thomas. Tu crois qu'il est libre ?

-Bas les pattes, fillette ! C'est MON cousin. rétorqua la brune

-Ça va ! Je posais juste une question ! se défendit son amie

-Ne pose pas ce genre de question. Tu ne touches pas à ma famille.

-Alors arrête de baver dessus.

-Baver sur quoi ? questionna Thomas, qui venait d'arriver, deux bouteilles d'eau et une de Coca-Cola dans les mains.

-Rien du tout ! s'empressa de répondre Suzanne. Juste un petit haut hors de prix que j'ai vu tout à l'heure ! Et c'est pour qui ce Coca ?

- Je te crois pas, t'es toute rouge. Et ça c'est pour moi. Vous, vous avez de l'eau.

-C'est une blague ? s'écria la rouquine. Tu crois sérieusement que je vais t'abandonner sur un banc avec ta bouteille en attendant qu'on aie fini ?

-Ouais. rétorqua le jeune homme, sur un ton on ne peut plus sérieux

-Fourre toi le doigt dans l'œil. Tu vas nous suivre à la trace dans les cinq boutiques qu'il reste à faire ; et en punition, tu vas porter nos achats. TOUS nos achats.

-J'espère que t'es endurant. se moqua la cousine du garçon. »

Quand les trois jeunes quittèrent enfin le dédale qu'étaient les rangées de vêtements/chaussures/bijoux/maquillage, Elorah était toujours en pleine forme et Suzanne avait à peu près mal partout mais restait satisfaite de la journée. Quant à Thomas, il s'appliquait à ne faire tomber aucun des sept sacs pleins à craquer qu'il portait...sans compter les boîtes à chaussures. Il était environ dix-neuf heures.

Après une énorme pizza au chorizo et au fromage suivie du film le Labyrinthe, la Terre Brûlée en 3D, la rouquine avoua sa fatigue et repartit chez elle à bord de la superbe Porsche bleu nuit de son père.

Dix minutes plus tard, Suzanne et son cousin entreprenaient l'ascension des escaliers menant à la chambre de la jeune fille. Mais quand ils voulurent y allumer la lumière, ils eurent comme un problème... coupure de courant. Suzanne pesta. Thomas lui prit la main et la guida jusqu'au lit en s'éclairant de son téléphone.

Là, ils s'assirent sur la couverture, le dos contre le mur. Au bout d'un moment, la jeune fille chuchota :

-Je suis désolée...j'ai aucune idée de l'endroit où mes parents rangent le matelas de secours pour les situations comme celle-là ; et c'est pas forcément une bonne idée d'explorer la maison en pleine nuit, juste à la lumière de nos portables.

-C'est pas grave, répondit le garçon, ça me gêne pas de dormir avec toi. T'es ma cousine, pas une inconnue.

-Comme tu veux...lui sourit Suzanne. Mais je bouge beaucoup en dormant.

-Je m'en fiche. rétorqua Thomas

Là-dessus, ils se couchèrent, ce qui ne fut pas chose aisée. Quand ils se furent installés confortablement dans le petit lit de la brune, cette dernière laissa un sourire pourfendre son visage, et, prétextant le froid, nicha son nez dans le cou du jeune homme. Jeune homme qui la tenait par la taille et sentait vraiment bon. En effet, l'odeur légèrement poivrée de son cousin était devenue vitale à l'adolescente.


Hey ! Je remet ça une dernière fois, mais ne vous attendez pas à des chapitres de quarante-douze kilomètres. La nouvelle, dans son intégralité, fait huit pages. Vous êtes prévenus !

P.S. Excusez-moi pour l'image, elle est trop pourrie. Mais en fait, j'avais la flemme de me casser la tête à trouver un truc qui irait bien. Donc ça fera très bien l'affaire, comme ça. Là !

L'amour dans l'âmeWhere stories live. Discover now