Chapitre V

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La jeune fille se félicita intérieurement de sa future victoire. Elle allait se diriger vers son portable afin de mettre son plan en marche, quand le téléphone du salon sonna. L'adolescente pensa alors que sa mère décrocherait, mais celle-ci se contenta, depuis sa chambre, de crier un « Suzanne ! Téléphone ! » entre deux gémissements.

L'interpelée leva les yeux aux ciel. D'accord ; ses parents n'étaient pas disponibles. Elle dévala l'escalier, attrapa le combiné, et émit un grognement digne d'un ours que l'on pourrait sûrement traduire par : « Bonjour ! Suzanne Melling à l'appareil. Que puis-je faire pour vous ? » Mais la personne se trouvant de l'autre côté de l'appareil ne se démonta pas, et lança :

-Salut Suzanne. C'est Thomas. Ça va ?

-Très bien et toi ? J'allais justement appeler pour prendre de tes nouvelles. avoua la jeune fille à son interlocuteur

-Oui, je vais bien. Je me demandais : tu voudrais pas venir traîner en ville, là, avec nous ?

-Vous ?

-Des amis du lycée, et moi. Alors ? Tu viens, ou pas ?

-J'arrive !

-Cool ! Il faudra qu'on parle, tous les deux, aussi.

-D'accord. Je me prépare, et j'arrive. On se retrouve où ?

-Devant la bibliothèque, ça te va ?

-Parfait ! À tout de suite !

Pile au moment où Suzanne voulait mettre son plan en action, sa proie lui tombait directement dans les mains. C'était parfait. Elle fonça à la salle de bain, qu'elle n'occupa qu'une dizaine de minutes, enfila son manteau, une paire de bottines en daim, et s'engouffra dans le froid sec de cette fin d'hiver.

L'adolescente se rendit directement à la bibliothèque. Quelle ne fut pas sa surprise de trouver son cousin et Marc côte à côte ! Et beaucoup trop rapprochés à son goût. Attendez...ils n'étaient pas censés être fâchés après le coup des lettres ? Suzanne ne put s'en empêcher :



-Qu'est-ce que vous faîtes ensembles, vous ?

-Tu vois ? Je te l'avais dit ! hurla Thomas

-Je sais. Allez, viens. On n'a pas besoin d'en savoir plus.

-Attendez ! s'exclama la jeune fille

-Quoi ? (les deux garçons s'étaient retournés en même temps)

-Tu veux quoi ? T'excuser ? demanda Marc d'un ton plein de reproches

-C'est pas ce que vous croyez... tenta-t-elle de s'expliquer

-Alors quoi ? Tu vas nous dire que tu ne voulais pas nous briser ? Fracasser nos cœurs pour en faire des confettis ? cette fois, c'est son cousin qui parlait, la voix cassée, ne retenant même plus ses larmes

-Thomas... la fautive s'avança

-Ne m'approche pas ! Dégage ! Sors de ma vie, merde ! et il fourra sa tête dans le cou de son petit ami, éclatant en sanglot

-Comment t'as pu lui faire ça ? C'est ton cousin, Suzanne ! Et moi ? Je pensais qu'on était amis !

La jeune fille s'était mise à pleurer, elle aussi. Seul Marc gardait un semblant de dignité, vite dissipé par ses cris incessants. C'était horrible. Dix minutes plus tôt, elle se rendait joyeusement sur les lieux du rendez-vous, pensant que les garçons ne se verraient pas avant plusieurs mois. Et là, ils étaient devant elle, à lui jeter tous ses tors à la figure.

Alors l'adolescente fit la chose qui lui sembla la plus logique. Encore une fois, elle prit la fuite. Ça devenait récurent, ces derniers temps...

Elle courut pendant plusieurs heures, sûre d'avoir traversé la ville. Finalement, elle s'assit sur un trottoir, et pleura jusqu'à n'en plus pouvoir. Mais la nuit pointa le bout de ses étoiles dans le ciel, indiquant qu'il était grand temps pour la jeune fille de rentrer chez elle.

Une fois dans sa chambre, Suzanne attrapa le paquet de biscuits entamé sur sa table de chevet, et le vida en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Avant de se coucher, elle décida d'attendre que le couple veuille la regarder à nouveau pour tenter quelque chose.


Salut les gens ! Voici l'avant dernier chapitre ! N'oubliez pas les détecteurs de fautes, je compte sur vous ! ^^

L'amour dans l'âmeWhere stories live. Discover now