Chapitre VI

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     Malheureusement, plusieurs mois après l’épisode de la bibliothèque, aucun des deux garçons n'avait reparlé à la jeune fautive. Ses relations avec son cousin étaient passées de fréquentes à inexistantes, en quelques jours à peine. Et ce n’était pas près de s'arranger…

     Son moral n’était jamais tombé aussi bas. Le troisième trimestre venait de commencer au lycée, et l'adolescente avait de plus en plus de mal à suivre les cours. Cela faisait trois bonnes semaines qu'elle n’écoutait plus en classe, ne travaillait ni chez elle, ni en cours, et ne mangeait même plus le midi.

     Suzanne était désespérée de son propre comportement, mais ne changea rien. À quoi bon ? De toute façon, tout le monde lui en voulait. Son cousin et Marc avaient disparus de son champ de vision depuis bien longtemps, sa meilleure amie l'avait lâchée pour des filles superficielles ressemblant plus à une Barbie qu'autre chose, ses profs remplissaient un peu plus son carnet de liaison tous les jours, et ses parents lui tombaient dessus tous les soirs, obnubilés par la brutale chute des moyennes de leur fille. Même les inconnus semblaient la regarder de travers.

     Et vint le jour où son professeur de sciences donna enfin un moyen de délivrance à la jeune fille. Tout avait commencé par ces deux phrases : « Le vomiquier est un arbre originaire d'Asie, produisant des fruits appelés « noix vomiques ». Elles renferment une substance utilisée à petite dose par les sportifs pour stimuler leur activité musculaire ; mais à forte dose, c'est un composant actif de la mort au rat. »

     Immédiatement, l'adolescente se leva, sortit en trombe de la salle, et retourna chez elle, toujours en courant. Une fois arrivée, elle prit une boîte rouge et noire dans l'un des placards de la cuisine, et ressortit, omettant de fermer la porte. Tant pis. Puis elle passa l’après-midi à arpenter les parcs de la ville, à la recherche d'un arbre en particulier. Vers dix-neuf heures trente, elle trouva ce qu'elle voulait.

     Le vomiquier resplendissait, montrant ses fleurs à qui voulait les voir. Sur les branches, pas de noix. Juste une tempête de pétales. Suzanne sortit une boule de pâte de sa boîte, et la mangea en silence, les yeux levés sur la ramure de l'arbre.

     Tout à coup, le monde devint flou. Suzanne fut prise de convulsions, l'obligeant à s'asseoir. Cela ne suffit pas. Elle se tordit de douleur, et s’écroula. Les passants s’arrêtaient mais ne faisaient rien, trop impressionnés par le spectacle sous leurs yeux.

     Dans le silence qui s’était fait soudain, un rire monta, de plus en plus puissant. Un rire sardonique, terrifiant ; comme ceux des méchants dans les films. Mais c’était la fille au sol qui riait. Elle était devenue complètement folle. À présent, elle pleurait, et se trouvait tendue comme un arc, ne touchant la terre que par la tête et les talons.

     Quelqu'un se décida à appeler une ambulance, mais trop tard. Le véhicule tournait à peine au coin de la rue, que la vie quittait déjà l'adolescente. Elle mourut, presque sans douleur, un air de victoire peint sur le visage. C’était fini. Plus d'histoires de cœur qui tournent mal, plus d'amis déserteurs. Plus rien. Juste elle, et la mort. Le noir, et le silence. C’était fini.

Salut les gens ! Voilà... C'était le dernier chapitre. J'espère que l'histoire vous aura plu, et que vous serez encore plus nombreux à lire le tome 2 si jamais j'en fais un ! Bonne journée/soirée/nuit, et à une prochaine fois ! ^^

L'amour dans l'âmeWhere stories live. Discover now