Chapitre 35

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-Voilà, on est arrivé...

On avait fait le voyage jusqu'à la contrée de la Terre pour pouvoir avoir un bon climat pour tout le monde. Il était à présent dix-sept heures et on était tellement pressé de voir l'ennemi de Maeldan qu'on avait sauté le déjeuner. On s'était mis d'accord de s'arrêter car si on continuait, Yale n'allait peut-être pas être concentré, même si il nous assurait qu'il avait le sang-froid.

-Ici, c'est bien. Regardez... légère brise, belle plaine, pleine de couleurs...

-Oui, Yale a raison, on va s'installer ici. Maeldan, passe le cube inventaire !

Maeldan sortit le cube de sa poche, s'échauffa sur place, fit plusieurs tours sur lui-même et le lança à Ondine. Je regardai Céleste : elle me regarda, les yeux mi-clos, puis claqua son front dans sa main. J'explosai de rire tandis que Maeldan fit un sourire banane, fier de son petit numéro. J'avais remarqué que plus on avançait, plus il était décontracté. Au début, il était renfermé sur lui-même mais maintenant, il est comme... chaud bouillant.

-Bien vu, Iris ! fit-il en clignant de l'oeil.

Nous nous mîmes au travail. Les garçons montèrent les tentes, Céleste installa le matériel de cuisine et Ondine était partie chercher du petit bois pour le feu. On se demande bien qu'est-ce que je fais, non ? Moi, j'étais assise sur un rondin de bois improvisé en banc et je regardais tout le monde s'activer. Non, c'est pas vrai. J'avais passé les barres pour la tente à Yale, Maeldan m'avait demandé de tenir droite la deuxième tente, j'ai aidé Céleste a installé la "cuisine" et je viens tout juste de rapporter du bois. Ondine était encore dans la forêt, elle avait trouvé un étang et elle m'avait dit de ne pas l'attendre, qu'elle y resterait un moment.

Nous voilà enfin tous ensemble, réunis autour d'un très bon repas confectionné par les filles et un feu que Maeldan avait provoqué en éternuant. Je regardais Yale, il était concentrée... Il souriait quelquefois, riait aussi mais... le coeur n'y était pas. Il pensait sûrement à ce qu'il devrait faire demain. Du coup, je me levai et commençai à parler.

-Cela fait combien de temps qu'on a pas été à l'école,

-Oh, tu sais moi, les cours...

-Oui, on l'avait compris Maeldan.

-Tu dis ça Céleste mais tu es quand même très intelligente !

-Oh c'est gentil, fit-elle en rougissant.

Ondine rigolait et Yale s'enfermait de plus en plus. Puis :

-Je vais faire un tour, ne m'attendez pas pour dormir.

On se regardait. De plus en plus bizarre... Ok, il a son épreuve demain. Ok, c'est du sérieux. Mais de là à nous laisser comme ça. J'avais donc comme idée de le rejoindre un peu plus tard dans la soirée... Ondine lança un jeu : celui qui lançait une balle de pouvoir le plus haut possible. Alors, il y avait des balles de couleurs bleues, blanches et rouges qui sautaient dans le ciel, c'était magnifique ! Quand vînt mon tour, je lançai une balle, un tout petit peu plus grosse, et la lançai très fort... pour éclater en mille feux d'artifices dans le ciel. Mes amis étaient émerveillées : Ondine avait les yeux qui pétillaient et Céleste était dans les bras de Maeldan (c'est qu'elle devait bien avoir chaud là !). Plus tard, elle dormait à point fermé sur Maeldan... qui dormait aussi. Ondine, quant à elle, observait la danse que menait les flammes sur le feu. Et quand elle trouvait que cela manquait d'énergie, elle venait chatouiller les narines de Maeldan pour qu'il éternue quelques braises pour alimenter le feu de joie et la principale occupation d'Ondine. Elle fit quelque chose d'incroyable à un certain moment qui m'avait fait peur.

-Iris... Geas nous a dit un jour que plus tard, une fois qu'on aurait acquis suffisamment d'expérience, on pourrait vaincre l'élément contraire au nôtre.

-Heu... je vois où tu veux en venir mais je je pense pas que...

Sa main était dans le feu. Et elle souriait ! Je voulus la retirer mais je ne savais pas comment. En plus que Maeldan et Ondine dormaient, je n'avais aucune envie de les réveiller. Alors, je baissai le niveau du feu. Là, elle fit la même tête que moi auparavant : yeux écarquillés avec la bouche grande ouverte.

-Mais comment t'as fais ça ?! cria-t-elle à voix basse.

-Je te signale qu'en tant que personne de l'élément Magie, je peux non seulement ressembler à une fée, une sorcière ou n'importe quelle personnage magique quand je fais usage de mes pouvoirs mais ma contrée se trouve au milieu de ce monde et je peux donc contrôler tous les éléments !

-Ah oui... fit-elle tout simplement.

Elle devait être fatiguée maintenant... C'est d'ailleurs ce qu'elle m'annonça deux minutes plus tard, elle partit donc se coucher dans la deuxième tente. un peu plus tard, j'entendis un petit grognement derrière moi : Céleste était réveillée et elle disait qu'elle avait trop chaud. Alors je regardais Maeldan d'un air très appuyé puis elle comprit enfin. Elle rejoignit Ondine après avoir mis Maeldan dans la première tente (elle l'avait réveillé pour ne pas user de son pouvoir de lévitation, trop fatiguée pour fournir quelque effort). J'étais à présent toute seule... Je partis à la recherche de Yale. Après cinq minutes à le chercher dans les alentours de la direction qu'il avait prise, je le trouvai assis sur un grand rocher en train d'observer les étoiles.

-Ah, te voilà enfin.

-Céleste m'a dit que les étoiles lui ont dit que demain sera un grand jour pour moi et que je devrais me reposer.

Je tirai une tête de dix pieds de long puis lui répondis :

-De un, tout le monde peut dire ça parce qu'on sait tous que c'est ton épreuve demain. Et de deux, les étoiles n'ont pas tort, mais on aurait dit exactement la même chose. Alors étoiles ou pas étoiles, viens te reposer... et si possible, t'endormir complètement !

-C'est assez drôle quand tu t'énerves, je trouve.

-Ok...

Il avait vu qu'il m'avait contrarié, il me prit dans ses bras... mais en me soulevant !

-Tu viens ? On va se coucher.

-Pose-moi par terre, j'ai le vertige !

-Oh la menteuse ! Ce n'est pas bien de me mentir, Iris. Tu me déçois beaucoup...

Il s'arrêta net, attendant ma réponse. C'était à présent moi qui l'avait contrarié : ce n'était pas vrai que j'avais le vertige, je voulais juste qu'il me pose car il m'avait fait une remarque alors que je m'inquiétais. Je ne voulais pas qu'il me porte pour me réconforter, sûrement pour garder mon attitude autoritaire et ma fierté. Je l'embrassai furtivement, histoire qu'on en parle plus. Son sourire revînt sur son doux visage puis il se remit en marche. Après m'avoir déposé un long baiser sur mes lèvres, il me fit signe de la main avant de rentrer dans la tente où Maeldan dormait comme un bébé. Avant de rentrer à mon tour avec Ondine et Céleste, je me tournai vers le ciel. Je vis une étoile filante et fis un voeu : je souhaite que Yale réussisse son épreuve. Même s'il était fort et que les autres avaient réussi haut la main leurs épreuves , j'avais un léger pressentiment. Trop fatiguée à réfléchir à quoi que ce soit, je rejoignis les filles dans leur sommeil.

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