Lavage de cerveau

I. Pourquoi (encore) parler de ça en 2017?

Parce que les problèmes de santé mentale créent (encore) un malaise dans une grande majorité de la population.

Parce que ça peut toucher tout le monde, peu importe l'âge, la nationalité, l'orientation sexuelle, les croyances, etc. Ça peut toucher ton père, ta mère, ta sœur, ton frère, ta meilleure amie, ton collègue, ton (futur) enfant. Et même toi, là, derrière ton écran.

Parce que la société véhicule des idées fausses sur la santé mentale, par exemple qu'une personne atteinte de dépression est paresseuse et surtout chanceuse : elle peut manquer les cours sans aucun problème. C'est ce qu'on appelle la stigmatisation.

Parce qu'à cause de la stigmatisation, justement, tu peux banaliser tes souffrances et refuser de consulter un professionnel de la santé par peur du jugement des autres.

Parce qu'à cause des médias et des ouï-dire, tu peux considérer ce sujet comme cool ou romantique.

Parce que tu peux parler d'une personne souffrant d'un trouble de la personnalité paranoïaque comme étant parano, folle et bonne à être enfermée, sans réaliser toute l'ampleur de sa souffrance au quotidien. Tu peux aussi déclarer que tu fais une dépression alors que tu t'es simplement senti(e) triste un soir et que quelques jours plus tard, tu allais mieux.

Parce que tu peux être mal renseigné(e) sur le sujet et ainsi ne pas savoir reconnaître les signes précurseurs à une tentative de suicide d'un être cher.

Parce que les maladies mentales ne sont souvent pas prises au sérieux. Si tu déclares souffrir d'un cancer, on t'enverra des fleurs et des mots d'encouragement. Si tu déclares souffrir de schizophrénie, on te prendra pour un tueur en série psychopathe.

Parce que si tu manques un cours pour un rendez-vous chez le dentiste, personne ne froncera les sourcils alors que pour un rendez-vous chez le psychologue, quelques personnes te jetteront certainement un regard de travers.

En gros, pourquoi un livre sur la santé mentale en 2017? Parce qu'on n'en parlera jamais assez, tout simplement.