Partie 3

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. Quand je vois le visage de mon agresseur je me détends un peu, c'est Oscar, le nouveau. Il a vraiment l'air hors de lui, mais je n'arrive plus à me sentir menacée. Il commence à hurler :

- Mais quel genre de malade tu es ?! J'ai rien dit à l'intérieur parce que je voulais pas me faire virer dès le premier jour. Mais il est hors de question que tu recommence ton petit manège, c'est clair ? Maintenant tu m'écoute et t'arrête de me tenir tête. C'est moi le mec, et c'est pas avec ton poids plume que tu vas te faire respecter. Donc tu la ferme ! Bordel mais tu te prends pour qui ?!

Je suis muette devant le spectacle qu'il m'offre. C'est triste à dire mais le soulagement de ne pas être face à un inconnu m'empêche de le prendre au sérieux. Je commence même à ricaner. Son visage se ferme un peu plus. Il parait bien grand tout à coup, et je me souviens que je ne le connais presque pas finalement. Il s'approche de plus en plus et commence à me faire peur. Je me retrouve dos au mur et plus très fière de moi. Il continue :

- Tu crois pouvoir me parler comme ça alors que tu ne me connais pas ? Tu devrais te méfier, tu sais pas ce que je vaux, et me juger comme ça est une belle erreur. Il est 1h30 et tu as plus personne à appeler, donc à ta place j'arrêterai tout de suite de rigoler.

Je comprends alors l'ampleur de la situation dans laquelle je viens de me fourrer. Un mec d'1m85 plus qu'énervé me maintien contre un mur et je n'ai littéralement personne à appeler. Ça y est, je me sens mal. Je n'ai jamais été très sûre de moi. La scène dans la loge était un petit exploit personnel mais qui m'apparait maintenant comme une terrible erreur. J'ai vraiment peur, la chose, le nouveau, l'arrogant, Oscar me terrifie. Il ne s'éloigne pas et respire par saccades, je l'ai vraiment énervé. Il serre les poings comme s'il allait finalement me frapper pour bien me faire comprendre à quel point j'ai été conne. Je ferme les yeux et attends l'impact. Qui ne vient pas. Mes larmes par contre sont bien en train de couler. Je suis tétanisée quand je sens ses grandes mains m'attraper. Je n'ose pas bouger, ni même ouvrir un œil.

- Dis-moi où t'habite Louis, c'est tard je te raccompagne.

Attendez, quoi ?! Il a failli me frapper, et il me propose maintenant avec le plus grands des naturels de me ramener chez moi ? Mais quel genre de psychopathe ferait ça ? Je le dévisage, incapable de répondre. Il se recule un peu, me laissant l'opportunité de fuir à toutes jambes. Je cours plus vite que jamais, mon cœur bat comme celui d'un oisillon, prêt à exploser. Je veux rentrer chez moi et m'enfermer à double tours. En dix minutes j'ai fait le trajet et j'entre la clé dans la serrure en tremblotant. Il ne m'a pas suivi et c'est tant mieux. Je file me coucher, me repassant en boucle la scène qui venait de se dérouler.

Oscar est fou. C'est avec cette idée en tête que je meréveille. Oscar est fou. Aujourd'hui je ne sors pas de chez moi. Finalement jedécouvre plein d'occupations. C'est impressionnant comme j'arrive à passer letemps d'un coup. Et il passe vite. Beaucoup trop vite à mon goût. Ce soir jedois retourner au cinéma et j'ai peur. J'ai peur d'être de nouveau seule ensortant, et de faire face à Oscar. A 18h45 je prends tout mon temps pour enfilermes bottines et marche le plus lentement possible. Lorsque je pénètre enfindans le bâtiment la porte de Mr Chevignon est close, je serai donc seule avecOscar. La tête baissée je vais chercher les clés et m'installe. Je me faistoute petite, attendant qu'il arrive. Quand je sens finalement sa présence tousmes muscles se tendent. Comment est-il aujourd'hui, encore énervé ? Ilpose soudainement sa main sur mon épaule, ma poitrine se sert douloureusement.Oscar est fou.

Une histoire comme une autresWhere stories live. Discover now