La Placette

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Aïka est gauchère. Ce qui offre des possibilités infinie pour voler des trucs. Par exemple, dans un marché de plein air,  pendant qu'elle pointe de la main droite les fruits qu'elle hésite à choisir en fixant le vendeur avec de grands yeux innocents, elle remplie ma poche de sa main gauche avec des cerises, des fraises, des raisins et autres fruits de petites tailles. Une fois mes poches pleines, nous partons, rejoignons Calie qui nous attends, vidons mes poches dans un grand sac et repartons.

Simple.

Nous faisons ça une à deux fois par semaine, et il est vrai que je m'amuse. Nous rencontrons des membres des S.O.S, qui sont en bon terme avec E.F.M. Aïka est vraiment gentille, déconnant avec les vendeurs pendant qu'elle les vole.

Ça fait maintenant deux mois et demi que j'ai fuguer, et presque un mois que je suis chez les Enfants Fugueurs Meurtriers.

Il y a eu un exercice d'évacuation, que nous avons réussi avec brio. C'était compliqué, pour moi. Aïka qui me tirait comme si elle voulait m'arracher le bras, en dévalant les marches jusqu'à la cave. Cette dernière était obscure, et au centre se tenait une sorte de plaque de metal. Deux gars l'on enlevée, dévoilant un immense puit. Alex s'était approché pour lancer une torche au fond, avant de nous faire signe de sauter.

Je tremblais de peur. Ils me demandaient de sauter dans un gros trou noir !

J'hésitais tellement que pour finir Arthur m'avait poussée. Je n'avais pas crié, juste fermé les yeux en me visualisant écrasée sur le bitume. Puis j'avais toucher une sorte de filet. Aïka m'avait fait sortir avant de me faire de nouveau courir. Nous avions enchaîné les "rues" des égouts. Ça puait. À mort.

- Viens, il nous reste le marchand de framboises, me souffle ma mentor.

Je la suis et nous recommençons notre manège sauf que...

- Aïka jolie !

Nous sursautons et Aïka me broie les doigts dans sa main. Un grand type s'avance. Il à les mêmes cheveux qu'Aïka, noir de jais.

Aïka à un mouvement de recul et me chuchote :

- À trois, on se casse en courant.

- Je t'ai entendue, dit le type.

- La ferme, répond Aïka, plus froide qu'un iceberg.

Le type rit en piochant une framboise. Le marchand s'approche :

- Monsieur, il faut la payer.

- Bien sur, répond le type d'un ton aimable.

Il sort une pièce de cinquante centime d'une poche pour la tendre au marchand :

- Gardez la monnaie.

- Un... me souffle mon mentor.

- Deux, dit le type en souriant.

Aïka se fige.

- Mais t'es qui ? Dis-je en me plaçant devant mon amie.

- Moi ? Fait le type. Je suis personne. Toi, par contre, tu est quelqu'un.

- Non, dis-je fermement. Je ne suis personne également.

Le type croque dans sa framboise :

- Eline Rey... en fugue depuis deux mois. Née le douze octobre. Treize ans. Cela fait un petit mois que tu a trouvé refuge chez les Enfants. Une entrée fracassante, au fait.

Comment il sait tout ça ?! Mais c'est qui ?! Il appartient forcément à un gang. Je tente de voir son cou, mais il porte un col trop serré. Je passe à ses doigts, où devrait briller un signe distinctif de son appartenance. Mais il n'y a rien. Ce n'est pas normal. On doit, selon le Code, porter un signe visible de son gang !

- Trois ! Crie Aïka en décampant.

Je la suis, même si mes jambes sont plus lourdes que du plomb. Le type se contente de nous sourire, et le marchand est totalement incrédule.

- Plus vite, plus vite, marmonne Aïka entre ses dents.

Je cours aussi vite que je le peux, les framboises dégringolants de mes poches.

- Ils étaient pas censés venir ici ! Dit Aïka, plus pour elle-même que pour moi.

- Mais c'était qui ?! M'égosillais-je.

J'ai les poumons en feux, une myriade de points de côtés, et les muscles de mes jambes me brûlent.

- Tourne à gauche ! Siffle Aïka.

Nous nous engageons dans la ruelle, et mon mentor m'ordonne de la regarder :

- Couvre ta Marque du mieux que tu peux. Quand tu sortiras de cette rue, tu vas tout droit et arrivé à un rond point, tu vas à droite, puis deux fois à gauche, une fois à droite et de là, tu devrais trouver quelqu'un.

- Tu ne viens pas avec moi ? Et c'était sui ce type là ?!

- Non je suis connue comme le loup blanc par les gangs, répond doucement Aïka. Mais toi, tu est encore une ombre. Et ne pose pas de question.

J'acquiesce. Tout droit, à droite, deux fois à gauche et une fois à droite. OK.

Je couvre ma Marque avec mon t-shirt du mieux que je le peux, avant de sortir de la ruelle, tête baissée. Mon estomac est noué, et j'ai peur que quelqu'un m'accoste.

Tout droit, tout droit, me répétais-je inlassablement.

Quand j'arrive au rond point, je prends la première à droite, débouchant sur une grande rue piétonne. Je peux ainsi me fondre dans la masse.

Je prends à gauche, et encore à gauche, mon pas s'accélérant malgré moi.

Quand je prends à gauche, j'arrive sur une mini-placette, qui semble divisée en quatre quartiers.

Des lignes blanche faites à la bombe divisent la placette. Dans chacun des quartier, il y a tagué quelque chose. Dans le premiers quarts, il y a de la glace avec une chaîne d'ADN.

Les Cold Blood.

Dans le second, il y a des armes entrecroisées avec un bonhomme entre les deux.

S.O.S.

Dans le troisième, il y a des flammes. Il n'y a que ça.

B.E.E.

Et dans le dernier, il y a des enfants, sans traits de visage vraiment visible, des couteaux en main.

E.F.M.

Sans hésiter, je me place dans le quartier des Enfants Fugueurs Meurtrier, et j'attends.

J'attends.

Longtemps.

Puis une silhouette encapuchonnée arrive. Je me colle au mur du quartier des E.F.M, comme si la ligne blanche allait l'empêcher de se jeter sur moi. Comme si j'étais en sécurité dans ce quartier peint.

La silhouette lève les mains:

- Je m'appelle Sam. Je suis des S.O.S. Je viens pour rendre service à Elias en te ramenant aux E.F.M.

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Hallo !!!
Mais qui est ce type ? Vous n'avez pas une petite idée ? Une petite théorie ?
Je vous invite à voter, à commenter et à partager pour qu'un max de personne découvrent les E.F.M!!
Merci!

A la semaine prochaine,
@LivraMajor

Enfants Fugueurs MeurtriersWhere stories live. Discover now