1

91 8 2
                                    

Nous venons de passer minuit, nous sommes enfin le 1er janvier 2018. Mon prénom est Nathan, j'ai tout juste 18 ans. Je suis assis sur un banc de mon quartier, qui craint un peu d'ailleurs au point de vue fréquentation, et je regarde les gens courir dans les rues.

C'est qu'ils ont l'air heureux de passer en 2018, je me demande bien pourquoi d'ailleurs, qu'est ce que ça pourrait avoir de si spécial. Je lève alors la tête vers le ciel noir étoilé en sentant quelque chose d'humide me tomber sur le front, je soupire en constatant que c'était des flocons de neige. J'en suis un du regard et je l'observe valser avec les autres pour s'écraser sur le bitume. Ils fondent directement et je laisse échapper un petit soupire. Je n'aime pas la neige, je trouve ça horriblement laid. De toute façon, je n'aime rien, c'est ce que tout le monde dit. Le froid m'insupporte autant que la chaleur et les flocons de neiges virevoltants dans la nuit m'énervent autant que les rayons du soleil qui caressent mon visage. Je n'apprécie pas être seul, mais je n'aime pas les gens non plus.

Je suis quelqu'un de très indécis, je le sais, les autres le savent également, et c'est pour ça que la majorité du temps, je suis seul face à moi-même. Je ne me plains pas, même si ça a tendance à m'agacer un peu. À choisir, je préfère rester seul finalement, plutôt que de rester avec des personnes immatures qui hurlent des inepties à longueur de journée. Ces personnes sont vraiment épuisantes.

Je sors un paquet de cigarettes de la poche de ma veste et l'ouvre. Il m'en reste seulement deux. Je soupire encore une fois en prenant l'avant-dernier bâton de nicotine entre mes doigts pour le placer entre mes lèvres. Je l'allume et range mon paquet, inspirant la fumée nocive, la regardant ensuite s'échapper de ma bouche. Je suis seul. Je déteste ça.

Je regarde les jeunes de mon âge et les plus vieux crier dans la rue aux passants de passer une bonne année, pauvres cons.
Ça m'insupporte aussi ça. Si je n'avais pas était sur ce banc, je serais sûrement en train de dormir, comme une personne normale, mais de toute façon, ils m'auraient réveillés.
J'aurais alors eu envie de les tuer, de les faire souffrir. Je l'aurais fait. Je ne peux retenir un rire mesquin à cette pensée. Finalement, ils ont de la chance que je ne sois pas en train de dormir.

Quand je tue, normalement, je maquille ça en suicide, c'est beaucoup plus simple à gérer après avec le corps.
Mais il m'arrive aussi de m'amuser un peu, de profiter de leurs visages remplis de peur quand je les entraîne avec moi. De les attacher à une chaise, de leurs arracher les ongles les uns après les autres, de glisser un couteau le long de leurs peaux. Petit à petit. J'aime les entendre me supplier de leurs laisser la vie ou au contraire, de les achever plus vite. J'adore ressentir les frissons qui me traversent l'échine quand j'entends leurs hurlements de douleur, la sensation de bonheur quand je vois leurs sangs quitter leurs corps inanimés, toujours attachés à leurs chaises, les yeux rouges à cause des larmes qu'ils avaient versés pendant la torture que je leur infligeais, leurs derniers râles de douleur.

Rien que d'y repenser, j'ai envie de recommencer, de trouver quelqu'un à tuer sans scrupule, de le laisser croupir pendant plusieurs jours, attaché à une chaise.

Je souffle la fumée et la regarde s'évaporer dans l'air. Je souris et me lève. J'écrase ma cigarette au sol. La nicotine, ce n'est pas ce dont j'ai besoin maintenant.

Peek-A-BooWhere stories live. Discover now