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Il neige toujours, et je continue ma marche sous les flocons. Je n'ai plus ma cigarette en bouche, je l'avais laissé tomber sur le sol un peu plus tôt. La nicotine m'ennuyait à force, moi ce que je veux, il me faut quelque chose du plus fort. Tuer. Tuer n'importe qui, et de préférence en le torturant pour entendre les cris de ma victime. Hommes, femmes, enfants, tous pouvaient y passer maintenant. J'en ai tellement envie.

Alors que je marche en réfléchissant à ce que je ferai à ma prochaine victime, ma main commença à trembler. Le besoin devenait omniprésent, pourtant mon visage n'affichait rien de particulier. Je souffle de la buée et la regarde s'envoler et se dissiper dans l'air froid en enfouissant ma main dans ma poche. Tuer, je veux tuer, et vite.

Je ferme les yeux doucement et souffle un bon coup, un endroit calme, isolé, où je ne serai pas dérangé.
Le parc en face de chez moi, il y a un petit bâtiment souvent occupé par les junkies du quartier. C'est d'ailleurs là-bas que je tue la majorité de mes victimes. J'aurais voulu du changement pour une fois, mais je suis tellement pressé que je vais faire ça là-bas, et puis en plus, j'ai toutes mes installations de prêtes dans une pièce.

Mes réflexions sont soudainement interrompues par un rire, vu la tonalité, c'est un homme. Quand je tourne la tête dans la direction du rire, j'aperçois l'homme en question et ne pus retenir un demi-sourire. Il est à peine bourré. Je suis chanceux, j'ai enfin affaire à quelqu'un qui peut se rendre compte qu'il est en danger de mort, enfin presque, mais il pourra se défendre, c'est l'essentiel. Je m'approche alors de l'homme seul et aborde un faux sourire.

"- Tu as l'air de passer une bonne soirée, tu es seul ?

Tout ce que j'obtiens fut une réponse approximative que je ne compris pas directement. Mais comprendre sa réponse n'est pas important maintenant. Je m'en fiche de le savoir seul ou accompagné, l'essentiel c'est qu'il soit mort d'ici la fin de la nuit. Je pose donc ma main doucement sur l'épaule de l'homme plus âgé.

- Viens avec moi, j'ai besoin d'une personne pour un petit jeu, ça va être drôle."

Après une longue hésitation de l'homme éméché, et un vague hochement de la tête de sa part, je commence à marcher tranquillement vers le parc, l'entraînant avec moi.
Cet homme a un prénom, une identité, des enfants, un couple à tenir économiquement peut-être, mais je m'en fous. L'identité de ce mec m'importe bien peu, le sort de ses probables gosses et de leurs avenirs financiers aussi d'ailleurs, peut-être que je les tuerais un jour aussi, ça pourrait être drôle ça.

Ainsi, nous arrivons devant l'espèce de bâtiment. J'ouvre la porte et pousse l'homme à l'intérieur, dans le hall, qui commence à se rendre compte que le jeu, que je lui aies promis plus tôt, n'existait pas vraiment. Alors que je referme la porte, je ne peux m'empêcher de rire, appuyant un moment mon front contre la porte d'entrée pendant un moment. Je me calme peu à peu et me passe une main dans les cheveux.

"- Enfin...

Je me tourne vers l'homme, toujours à terre qui me regarde avec un air apeuré, alors je continue ma phrase.

- Tu es vraiment con mon pauvre. À ton âge, tu as peur de moi, j'ai 18 ans gros. Et puis, tu n'avais qu'à pas me suivre comme ça."

Je lui attrape la manche de son pull pour le relever, il ne pèse pas si lourd, dommage, il y aura moins de matière à couper. Je laisse échapper un léger soupire et incline doucement la tête pour regarder l'homme qui tentait encore désespérément d'aligner quelques mots. Je n'y prête pas attention et commence à monter les escaliers en forçant toujours ma nouvelle victime à me suivre, tâchant de lui faire éviter tous les junkies défoncés étalés dans les escaliers. Je n'ai pas envie qu'il tombe et qu'il s'abîme avant que je n'ai pu le toucher. Je traverse ensuite plusieurs salles, pousse des meubles, peste et frappe ma victime quand je la sens trop gigoter. Enfin, j'ouvre une porte, bien à l'abri des regards curieux de quiconque tentait s'aventurer ici.

Je fais enfin le code de mon verrou et ouvris la porte d'un coup de pied, jetant par la même occasion l'homme dans la pièce qui s'étale de tout son long dans un bruit sourd, rapidement suivit de mon rire sadique. Je me sens bien mieux, je ferme la porte à clé et respire un bon coup, les odeurs de sang et de mort sont omniprésentes, ça me rappelle de tellement bons souvenirs. Je me remets à rire, un rire clair et franc.

"- Tu la sens ? Tu la sens ta mort arriver ?"

Peek-A-BooWhere stories live. Discover now