Chapitre 3 : La rencontre

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Une heure et demie plus tard, Arthur et Lucie sortirent de l'autocar. Le voyage s'était bien déroulé au grand soulagement du jeune homme. Il descendit du bus sans prêter attention à la direction qu'il prenait. Lucie de son côté fixait le sol quand elle le heurta de plein fouet. Elle vacilla et jaugea celui qui l'avait bousculée. À ce moment-là, le monde s'arrêta, les laissant seuls tous les deux. Arthur resta figé, observant avec surprise celle qui se tenait devant lui. Il n'avait jamais contemplé une fille aussi splendide de sa vie.

L'inconnue avait des cheveux noirs de jais qui irradiaient de brillance et descendaient jusqu'à sa taille. Elle possédait des traits fins, doux et sévères à la fois et dégageait un parfum suave. Ce qui l'ensorcela le plus lorsqu'il dévisagea cette jeune fille d'une sublimité irréelle fut ses iris d'un bleu très clair. Ses yeux de cristal étaient profonds, méprisants et pourtant si beaux... Il s'attarda ensuite sur sa peau hâlée et ses courbes parfaites qui accentuaient son charme et la rendait tout simplement irrésistible. Il fut immédiatement fasciné par cet être qui n'était que grâce et sensualité.

Ce premier regard pénétra les deux adolescents à la vitesse d'un éclair qui foudroie, plus rien ne comptait, la colère si présente dans le cœur de Lucie avait cédé la place à un trouble qu'elle n'était pas habituée à ressentir.

Que lui arrivait-il exactement ? Elle l'ignorait. Elle contemplait ce garçon aux yeux émeraude et il lui apparaissait impossible d'en détacher le regard. Ils ne surent combien de temps ils s'observèrent : une minute ou plus.

Tout à coup, une de ses amies surgit de nulle part et la força à reprendre ses esprits. Elle revint à la réalité et lui lança agressivement :

— Sors de mon chemin !

— Mais c'est toi qui m'es rentré dedans ! protesta Arthur, interloqué par son impétuosité.

— Je te conseille de faire ce que l'on te dit, le nouveau, lui intima celle qui venait d'arriver.

Il ne se soucia pas de sa remarque et resta obstinément planté face à Lucie.

— Tu ne sembles pas connaître le fonctionnement de cet établissement, souligna-t-elle.

— Et tu comptes me l'expliquer, c'est cela ? Tu...

Elle ne le laissa pas finir et le bouscula sans ménagement. Il s'apprêtait à rétorquer, quand il entendit une voix éraillée qui s'écriait :

— Allez, les gamins, en ligne et par classe !

Après lui avoir adressé un dernier regard hostile, elle partit se ranger. Une adolescente ayant observé la scène eut un sourire. Elle avait enfin trouvé quelqu'un qui l'intéressait.

— Ne fais pas attention à Lucie, elle traite souvent les gens ainsi. Elle se croit supérieure, car elle sait qu'elle a un physique avantageux.

Arthur dévisagea celle qui avait parlé : ses cheveux clairs encadraient un minois délicat à la peau pâle et aux yeux sombres. Il la jugea plutôt jolie. Toutefois, cette beauté paraissait fade comparée à celle de Lucie. Il rétorqua amèrement :

— J'ignore qui est cette pauvre fille, mais je refuse d'accepter son arrogance. Au fait, je m'appelle Arthur et toi ?

— Moi, c'est Clarisse.

Elle le gratifia d'un sourire angélique. Son aménité le mit rapidement en confiance. Il observa le paysage. Il espérait ainsi détourner son esprit du visage de Lucie qui le hantait toujours. Ils se tenaient dans un terrain vague abandonné, rempli de mauvaises herbes. Il s'en étonna auprès de Clarisse qui répondit :

Les Quatre ÉlémentsWhere stories live. Discover now