Chapitre 4 : Dimanche enneigé

12 2 0
                                    

          L'on entendait plus les oiseaux chanter, le vent soufflait et les arbres, nus tressaillaient. La température, très basse, avait fait geler le peu de pluie tomber la veille et des stalactites tombait du toit du manoir. C'était l'aube d'un matin d'hiver. Assise, seule, devant la cheminée, Marie observait le feu et appréciait la chaleur qu'il lui envoyait au visage. Le regard dans le vide, elle tenait son chapelet et le faisait glisser entre ses doigts gelés. Ce chapelet lui ravivait des souvenirs aussi sombres que ses yeux. Il était un cadeau de sa mère. Elle lui avait offert avant de mourir mystérieusement. Elle lui avait dit ces mots : « Protège toi d'eux ». Marie avait grandi sans comprendre mais elle y accrochait grande importance. Cela lui avait même valu des moqueries au collège. On la regardait de travers, comme si elle était anormale, on passait près d'elle et lui glissait un « sainte-nitouche ». Les garçons,notamment les sportifs du collège avait lancer une prime sur qui baisera le premier « la vierge Marie ». Elle n'en avait pas souffert, elle s'en foutait, elle n'accordait d'importance qu'a ce qui lui plaisait vraiment. Elle avait rencontrer tous ses amis actuels au lycée. Elle avait d'abord rencontrer Gaston. Tombés dans la même classe dès la seconde, ils avaient ensuite toujours traîner ensemble. En première s'était ajoutée Alexandra. Tombée sous le charme de Gaston, elle s'était d'abord liée d'amitié avec Marie pour s'en rapprocher avant de commencer a réellement apprécier Marie. Déjà amie avec Lise, elle l'avait introduit au groupe en même temps. Puis la même année, Charles et Marie étaient sortis ensemble pendant quelques mois, juste avant que Gaston ne ramène Victoria et que Charles tombe amoureux d'elle. Cela n'avait pas eu de répercutions sur Marie, elle se sentait affreusement vide depuis la mort de sa mère. A la recherche de réconfort, elle était tombé quelques temps dans la drogue, personne ne le savait bien évidemment.C'est a ce moment qu'elle avait rencontré Samuel. Il l'avait beaucoup aidé a s'en sortir et à retrouver le bon chemin. Elle aurait beaucoup aimé pouvoir faire de même lorsqu'il avait été en prison, mais elle n'en avait rien su et l'avait appris que bien trop tard.

            Plongée dans ces pensées nostalgiques, elle n'entendit pas le grincement qu'avait provoquer Gaston en ouvrant la porte. Elle se retourna brusquement lorsqu'il s'approcha.

« Eh, tout va bien ?

- oui, très bien, merci, répondit-elle, haletante

- Que fais-tu debout si tôt

- Je.. n'arrivais plus a dormir, et toi qu'est ce que tu fais là

- Eh bien, j'avais faim

- Bien sûr »

        Ils se regardèrent un instant, et Marie se leva pour se diriger vers la cuisine. Elle mit un tablier et commence une préparation de pancakes. Elle aimait beaucoup cuisiner, et ses amis aussi aimaient beaucoup sa cuisine. Avec une mère absente, elle tenait pourtant bien ce rôle pour le groupe.

                 Pendant ce temps, Gaston entretenait le feu. Ce feu, il semblait être un portail, vers une autre dimension. Du moins c'est ce que pensais Gaston en le regardant. Il était hypnotisant, chaque fois que quelqu'un plongeait les yeux dedans, il avait du mal a en ressortir. Mais l'odeur des pancakes le réveilla. Il se dirigea à son tour vers la cuisine pour rejoindre Marie. Samuel était là aussi. Il avait aussi été attiré par la douce odeur de ce petit déjeuner. Quand Gaston arriva, les deux autres se turent et un silence pesant régnait alors sur la pièce, seul le bruit du beurre fondu dans la poêle était percevable. Gaston déglutit,s'assit et regarda Samuel, regardant ses pieds, comme s'il fuyait son regard.


            Tandis que les amis étaient réunis autour de la seule source de chaleur de tout le manoir, la neige se mettait à tomber dehors. Ils passèrent un court dimanche d'hiver, reposant et revigorant pour la soirée qui s'annonçait mouvementée.

7 joursWhere stories live. Discover now