Chapitre 3 : Un long voyage en train (Florian)

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Le lendemain matin, aprs une nuit compliquée, vient enfin l'heure de prendre mon train pour rentrer et rejoindre la famille. Il est très tôt, à peine 8 heures et il est très dur de lutter contre la fatigue et le sommeil. D'autant que le wagon dans lequel je me trouve, au même titre que les autres, sans doute, est bondé . Les gens ont pris d'assaut les trains pour partir loin. Quitter Paris et garder un espoir de se mettre à l'abri ailleurs, plus loin. Loin de ce tumulte; de la peur et des horreurs de la guerre. Un bruit constant émane du wagon. Les gens parlent, crient, s'agitent. Les enfants ont peur et pleurent. Le bruit est permanent et il est très difficile de trouver le sommeil, même quelques minutes.

De plus, comme nous sommes très nombreux, que nous nous entassons, et que certaines personnes ont pris avec elles beaucoup de choses, souvent dans de tous petits sacs, le manque de place se fait vite ressentir.

Nous voyageons très mal. Enfin, si on peut appeler ça voyager... On a plutôt l'impression d'être transportés, tel du bétail ou de la marchandise, dans ce train bondé. Les conditions sont très mauvaises. Le train s'arrête et redémarre, sans dicsontinuer, de manière incessante...

Ca va finir par me rendre malade. Le trajet s'éternise et semble interminable...

Un trajet qui, il y a peu, ne prenait que quelques heures, cinq ou six , en général, est aujourd'hui effectué en deux jours. C'est incroyable !! Deux jours qe nous sommes dans ce train. C'est insoutenable. On ne tient plus. Je ne tiens plus...

Ma famille m'attend sûrement . Je dois les rejoindre et je prie pour ne pas rester ici plus longtemps. C'est un véritable cauchemar, je veux sortir de là...

A la première gare venue, je descends du train et décide de finir à pied. Je ne suis plus très loin de Toulouse, à présent, et puis, j'avancerai toujours plus vite que si j'étais resté dans ce train. Je poursuis donc mon périple en marchant, seul, sous une chaleur infernale.

En chemin, sur le bord de la route, je vois une fillette assise par terre, visiblement désemparée. Elle est en pleurs. Je m'approche d'elle, lui adresse la parole, lui demande où sont ses parents, et tente de la rassurer.

Elle ne répond pas mais elle me regarde, elle me regarde tristement et je comprends.

Je vois dans ses yeux pleins de larmes, et à la tristesse, la détresse qui s'affichent sur son visage que ses parents ont sans doute été tués...

Je lui tend la main pour l'aider à se relever et lui dit de venir avec moi. Je continue donc mon chemin mais je ne suis plus seul.

Tout ceci est dingue...

Je regarde encore et encore mon téléphone, espérant un message d'Oli, mais toujours rien. Toujours pas de nouvelles, ça va faire six jours...


On voulait juste être autre part... (Bigflo et Oli)Where stories live. Discover now