Osmose

Chapitre V

- Ton idée, c’est une idée de merde.

Mars lance un regard noir à Victor.

- Ben vas-y trouve mieux, je t’écoute. Quoi ? Oh attends c’est drôle… J’entends rien.

- Mars… Le réprimande Cleofée.

- Quoi tu vas t’y mettre toi aussi ? 

- Non mais sur ce coup-là il n’a pas tort, Renchérit Timéo. On peut pas faire les chambres rapport à la première lettre de notre prénom. Moi je suis avec Pénélope, autant qu’on dorme ensemble. Toi tu supportes pas Marthe, vous allez pas rester un mois dans la même pièce, j’ai tort ?

Marthe et Mars se regardent un instant. 

- Mm. Admet-il.

Sur la table, une pile de verre se remplit de Coca alors que les lèvres se tordent en moue boudeuse. 

- Non je pense que la meilleure solution serait de choisir. 

- Tim, je t’aime bien vraiment, mais est-ce que tu crois sincèrement à ce que tu dis ? Tu veux vraiment entendre quelqu’un dire : « Ahhh je veux être avec lui » et lui te regarder avec des yeux suppliant ou pire, lui dire en face : « Pas moi. ». C’est une belle idée de con. 

Tout le monde explose de rire.

- Bon, de toute façon, je pense qu’on est trop sobre pour y voir quelque chose, Poursuit Mars en allant chercher une bouteille.

- Mars, il est 16 heures.

- Ta gueule. C’est pas pour rien que j’ai pas de montre.

Il fait un clin d’œil avant de revenir les mains pleines.

- OH ! d’ailleurs… 

Cleofée pouffe avant même qu’il ait commencé. Avec Mars c’était toujours la même chose, elle avait l’habitude.

- Faut que je vous raconte.

- Faut que tu nous épargnes surtout , Le coupe Marthe.

- Aha, très drôle. Bon, Commence-t-il en appuyant ses coudes sur ses genoux, voilà : Hier je suis allé dans une boîte, le genre qui déchire vous voyez. Evidemment du coup j’avais the look d’enfer, chaud comme la braise, j’vous fais pas un dessin, et miracle… ! J’apprends qu’à 1h00 toutes les lumières s’éteignent. 

- Irrécupérable… Murmurent les autres.

- Genre noir complet. Voyez le délire ? Bref, vu que je me suis pointé tard, bim, je me retrouve dans le noir, et là trop chelou, du genre vraiment, je sens les mains sur moi et ah !

Il pousse un faux cri de jouissance avant de poursuivre :

- Y’a quelqu’un qui commence à se coller à moi.

- Mars… Se répugne Marin.

- Donc moi je commence à me prendre au jeu, voyez. Bref je la touche tout ça, et ma main passe près de son oreille, ou de ce que je suppose être son oreille parce que franchement on n’y voyait rien, puis aussi j’étais totalement foncedé.

- Pire que maintenant ?

- Ouais, bien pire… Je t’apprendrai, Continu-t-il en exécutant des haussements de sourcils. 

- Tu lui apprendras rien du tout. Se marre Timéo en posant sa main sur le genou de Pénélope.

Dans les yeux de Gaël, seulement une flaque de dégoût. Pénélope embrasse Timéo avant de se lever pour aller à la cuisine. Elle est juste atrocement belle avec ses yeux et ses cheveux obscurs. Plus sombre encore que le noir du ciel. Elle est fine, normale, élégante, on dirait une ombre du soir qui luit sur les murs, on dirait un chat agile qui tangue au loin, on dirait une femme dont on ne sait rien. Avec son crayon, Gaël dessine un chat sur son cahier.