Chapitre 12

32 5 2
                                    

- Action ! S'exclame la femme assise sur son fauteuil pendant que moi, encore une fois je suis là, à observer.

C'était bien drôle au début de tous les observer jouer leur comédie, faire des reprises et tout le tralala mais à force je fini par m'en lasser et m'ennuyer. Ayden joue toujours ce même personnage qu'il n'est pas dans la vraie vie, cette secrétaire qui joue sans arrêt la femme indécise sur tout et récemment, l'ex petit ami de la secrétaire qui vient constamment apporter des problèmes à notre jolie petit "couple". Pour faire court, je commence à m'agacer de tout ce petit jeu.

A cet instant précis je ne veux qu'une seule chose, c'est d'avoir des réponses de la part d'Ayden sur ce qu'il s'est passé hier soir pour en arriver à ce matin très tôt.
Je suis plongée dans mes pensées quand mon téléphone vibre et affiche un appel venant de Mia.

- Sanae ! Encore une journée où tu ne vas pas en cours et j'aurais bientôt plus d'idée d'excuses pour tes absences fréquentes donc le principal risque d'appeler ! S'exclama t-elle au téléphone.

C'est vrai les cours ! J'ai complètement oublié que je suis encore concerné par ce fléau qui me semble interminable. J'avais beaucoup manqué les cours et si je revient je risque sûrement de ne plus rien comprendre mais je vais bientôt être à cours d'excuses.
Je n'aime pas y aller car je n'ai pas vraiment d'amis dans ma classe et Mia n'est même pas dans la mienne car elle est dans une autre filière que moi.

- Je sais... Tu penses qu'il va me demander de revenir ? Dis-je

- C'est même sûr ! Bon même que tu es majeur mais il va pas te lâcher quoi, il va te harceler ce mec.

Elle n'a pas tord. Je préférais ne pas y penser pour le moment car il s'agit de la pire chose pour moi si je suis contrainte d'y retourner.
Mia par la suite, coupe l'appel car elle doit retourner au travail, me laissant perplexe de tout ça.

                                ****

Ayden a enfin fini sa journée de travail et s'est enfin changé. Il ne m'a pas vraiment parlé de la journée excepté pour me dire d'arrêter de rêver ou d'avoir l'air endormie constamment comme une enfant. Génial...
Nous sommes à l'extérieur de l'entrepôt et nous attendons la voiture qui a du retard visiblement.

- Tu comptes me le dire maintenant ? Dis-je subitement, le surprenant presque.

Avec ses habituelles lunettes de soleil je ne peut voir où son regard se porte mais il semble m'ignorer comme à son habitude.

- J'ai rien à dire.

- Pourtant je veux savoir comment ça s'est passé. Dis-je directement sans lui laisser le temps de rajouter quoi que ce soit.

Il retire violemment ses lunettes et se tourne vers moi de façon brusque me faisant sursauter et il me regarde droit dans les yeux et semble agacé par mes questions.

- La seule chose que je peux te dire c'est d'éviter ce genre de soirée désormais car les gens n'y sont pas fiable de ce que j'ai vu. Dit-il sans me quitter des yeux.

Le moteur d'une voiture nous avertit subitement que le chauffeur est là et que nous devons monter le plus vite possible même si au fond de moi j'aurais préféré rester ici et le forcer à me répondre.
Une fois à l'intérieur aucun de nous deux ne parle, il est sur son téléphone à faire je ne sais quoi, et moi je regarde dehors par la fenêtre, comme pour chercher une solution afin d'avoir mes réponses.

- Tu comptes pas me le dire, c'est ça ?

Il reste les yeux fixé sur ce qu'il fait sans me regarder ni me répondre comme à son habitude.
Pourquoi ne veut-il pas me répondre, c'est pourtant simple de raconter des événements.
Je souffle et retourne ma tête vers la fenêtre, essayant de penser à autre chose.

- C'est pas mon job de venir te chercher complètement bourrée à une soirée. D'ailleurs je sais même pas pourquoi j'ai fais ça, j'aurais du te laisser là haut et au moins j'aurais pas gâché ma soirée. Balance t-il subitement.

Je ne sais pas quoi répondre, je suis perdu entre surprise et déception. De voir qu'il n'a pas de cœur, de voir ses réponses blessantes mais qui malheureusement pour lui ne m'atteindront jamais, j'ai vu pire, j'ai vécu pire. C'est pas une petite star qui va m'apprendre la vie et encore moins qui va me la pourrir.
Mon regard est toujours porté sur le paysage qui défile à toute allure sous mes yeux, je ne prends même pas la peine de lui accorder ne serait-ce qu'une seconde de plus de mon temps.

Le reste du trajet se passe dans une atmosphère pesante, où aucun de nous deux ne veut parler à l'autre mais moi j'ai vraiment une raison qui selon moi en vaut la peine.

                              ****

Je suis enfin de retour "chez moi" et comme prévu Mia m'attend à l'intérieur. Je n'ai même pas encore mis un pieds dans la chambre qu'elle se tient debout devant moi, le sourire au lèvres.

- Devine quoi ! Dit-elle totalement euphorique.

- Je ne sais pas, dis moi.

- Tu te rappelle de Thomas ?

Bien sûr que je me souviens de lui avec le bourrage de crâne qu'elle m'a fait !

- On est ensemble ! S'écrit t-elle

- C'est pas trop tôt ! Dis-je en rigolant.

Ça faisait plus d'un an qu'elle l'avait repéré et bien sûr elle n'avait jamais osé lui parler et elle ne savait pas comment s'y prendre et on va dire que je ne lui étais pas d'une grande aide à ce sujet car ce n'est pas du tout mon domaine. L'amour fait parti du passé pour moi et je ne compte pas le faire revenir au présent, ni au futur car ça ne m'a jamais rien apporté de bon.
Nous sommes toutes les deux allongés dans le lit du bas à se raconter toute notre journée et surtout ce qu'il s'est passé la veille au soir et ce matin quand mon téléphone sonne, affichant un appel de Gabriel étrangement.

Je sors en vitesse de la chambre pour me diriger en dehors de l'orphelinat afin de m'assoir sur le trottoir tranquillement.
L'air frais de l'extérieur me fais tellement de bien et m'apaise .

- Salut Sanae ! Je voulais savoir comment tu vas depuis hier soir car j'ai appris que quelqu'un est venu te chercher subitement. Dit-il en premier.

- Ouais, j'étais un peu trop bourré je crois. Dis-je en rigolant légèrement.

C'est vrai que je n'aurais sûrement pas dû boire autant car après tout, je n'étais consciente de rien. Mais j'avais besoin de m'évader un peu, de penser à autre chose que mon travail et cette personne sans cœur.

- Ça te dis qu'on se voit demain ? Ajoute t-il par la suite.

- Euh je sais pas, si tu veux oui.

Après cela il m'indique l'heure et coupe l'appel et je me retrouve dehors dans le noir mais bizarrement j'aime ça.
Je n'habite pas un quartier très sûr et donc traîner dehors le soir est du suicide mais depuis longtemps j'arpente ces rues que je connais désormais par cœur mais je reste tout de même concentrée et vigilante à tout car malheureusement tout peut arriver à n'importe quel moment.

C'est en voyant l'obscurité de ce qui m'entoure que je me mets à réfléchir sur le fait d'aller où non en cours. Je ne peux pas délaisser ainsi mes études car je ne garderais pas ce travail à vie et heureusement. Cependant, cette idée de reprendre les cours me terrifie, je suis comme envahi par une peur qui revient et j'appréhende beaucoup cette rentrée.
Je décide de finalement retourner dans la chambre pour me glisser dans mon lit.
C'est décidé. Demain je devrais retourner en cours.

                                                Heaveny57

All About YouWhere stories live. Discover now