Goodbye.

Ten

24 décembre 2016

"- Tu peux me fermer ma robe ? demandai-je à Mattew.

Il acquiesca et je dégageai mon dos pour qu'il ait accès à ma fermeture. Il la ferma et se retourna vers moi en m'embrassant.
Je passai mes mains autour de sa nuque et lui les sienne sur mon bassin.

- Pas trop stressée ? me questionna-t-il contre mes lèvres.

- Je les ai déjà vu...

- Ouais mais pas tous.

- Je sais qu'ils sont adorables. Comme toi, dis-je en embrassant le bout de son nez.

- Tu es magnifique comme ça.

- Merci. Tu es le plus beau de tous, toi.

Je portai une robe noire ouverte dans le dos et moulante. J'avais des transparents et des bottines noires elles aussi. Mon rouge à lèvre était bordeau et mon gilet beige. Lui avait opté pour un Jean bleu, une chemise noire ouverte et une veste de la même couleur.

On sonnait et Mattew prit ma main pour aller ouvrir.

- Qu'est-ce que vous êtes beaux ! dirent nos deux mères en même temps.
Maman avait été invité elle aussi chez les Kind car elle était seule pour les fêtes étant donné que je ne lachais pas mon copain d'une semelle.

- Merci, soufflons nous.

Nous ouvrîmes la porte et une fille d'une quinzaine d'années ainsi qu'un garçon du même âge firent aprition, suivi d'un couple qui devait être leurs parents.

- Salut ! s'exclamèrent les enfants en même temps. Ils prirent Mattew dans leurs bras et me firent la bise.

- Maya, je te présente mes cousins français, Julie et Louis qui ont quinze ans. Ju', Louis, Maya ma petite amie.

- Enchantée, souriai-je.

- De même !

Des tas d'invités firent leur apparition. Des oncles et tantes, des cousins et des grands-parents. Tous souriaient, mais je ne voyais pas cette lumière dans leurs yeux. Comme pour moi et tout le monde, c'était du faux. Personne n'était heureux de revoir leur petit-fils, cousin ou neveu pour la dernière fois.
C'est donc dans tous ces faux-sourires que nous ouvrîmes les bouteilles de champagne, enchaînions les compliments du style "Mais qu'est-ce que tu as grandi !", "Oh, ta petite copine est absolument charmante !" ou encore "Ça fait des siècles que nous ne nous sommes pas vus !".
Personne ne parlait de la maladie et la mort proche de Mattew, c'était le sujet tabou.
Je levai mon verre à nos retrouvailles - même si je ne connaissais pas la moitié des invités - et participai à la cuisine.
Alors que nous étions à table, Mattew tapa son couteau contre son verre pour réclamer le silence. Une fois que tout le monde se fût tu, sachant sur quel sujet allait reposer son discours, il se racla la gorge :

- Comme vous le savez tous, j'ai une leucémie, et je serai bientôt en train de vous regarder de là-haut - il leva son menton vers le ciel, enfin le plafond. Je voulais juste vous remercier pour ce que vous avez fait pour moi, et je suis ravi de vous revoir tous une dernière fois avant de rejoindre le ciel. Et, heu, je veux pas gâcher la soirée, donc s'il vous plaît, soyez heureux, c'est Noël !