Chapitre 2 : Le choix du loup

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Previously...

L'Aigle éclata alors de rire et posa une main sur l'épaule de Don Alejandro qui s'écarta brusquement faisant réagir deux hommes qui pointèrent leurs fusils vers lui.

"- Du calme, les rassura Varga, mon cher Alejandro de la Vega, c'est mal me connaître. Enfin, je vous laisse encore le choix, soit c'est une simple signature de votre part, soit j'inflige la sentence.

- Vous n'obtiendrez rien de moi, je vous l'ai dit : je préfère mourir.

- Très bien, sourit Varga en s'approchant de Diego.

Ce dernier eut un mouvement de recul.

"- Vous savez, je vous envie tous les deux, dit Varga en fixant le jeune don, vous, Don Alejandro, vous placez tant d'espoirs en votre fils...et vous Diego, toujours fidèle à votre cher père."

Il lui saisit violemment son menton. Diego repoussa son bras avec force, ce qui lui valut une gifle.

"- Tel père, tel fils, lâcha Varga à demi-amusé et à demi-énervé, je ne penserai pas arriver jusque là, mais je crains devoir employer mon dernier atout...attachez Diego de la Vega et qu'on lui donne 50 coups de fouets !"

Diego tressaillit tandis que deux hommes lui attrapèrent les bras, il tenta de se débattre. Son père lui retint le bras pour qu'ils ne soient pas séparés. Alejandro avait l'impression qu'on lui arrachait son fils pour l'emmener loin de lui, ce qui était presque le cas.

"- Non, il n'a rien à voir avec cela ! S'écria Alejandro, ne le touchez pas!" On l'écarta de son fils avec brutalité.

Les prisonniers enfermés protestèrent tous à la fois, scandalisés. Bernado eut du mal à cacher sa panique. On déchira le gilet de Diego et on le poussa jusqu'aux poteaux à fouet.

"- Alors Alejandro de la Vega, vous ne voulez toujours pas accepter de signer notre accord.

- Père, ne signez rien, je vous en prie ! Hurla Diego alors qu'on l'enchaîna les mains à chaque colonne de bois.

Cela lui fallut un coup de crosse en plein visage.

Le vieux de la Vega eut l'impression que sa respiration était arrêtée tellement le dilemme était torturant pour lui. C'était son fils ou la liberté qu'il perdait. Il hésitait. Il ne voulait pas voir son fils fouetté, mais il ne souhaitait pas non plus signer la mort de la liberté, et ce en quoi il s'était toujours battu.

"- Ne faîtes rien, père ! S'exclama Diego malgré sa joue meurtrie.

- Fouettez le ! Ordonna Varga ne supportant plus l'hésitation du père et la tentative de persuasion du fils.

Les coups de fouet claquèrent sur le dos du jeune de la Vega sous les cris de colère des prisonniers. Diego se mordit les lèvres pour ne pas crier, sentant sa chemise se déchirer. Pour imposer le silence, Varga ordonna d'ajouter 20 coups de fouets en plus. Pour ne pas empirer la situation du jeune fils de don Alejandro, on accepta de garder le silence bien que la scène qui leur était obligée de regarder les torturait moralement.

Bernado baissa les yeux et ne put s'empêcher de verser quelques larmes quand il entendit les premiers gémissements que son jeune maître lâcha au bout de 30 coups. Le sergent Garcia ne cessait de marmonner des mots incohérents bien qu'en réalité, il priait Dieu de les sortir de là. Alejandro, par honneur et respect pour son fils, continuait de le fixer. Tous ce qu'il pouvait faire était de le soutenir en le regardant, en gardant la tête haute, dignement, tel un de la Vega. Il dut contenir sa rage, sa colère et son désespoir à la vue de voir son fils battu comme un criminel et un animal. Varga était sans pitié et son unique but était de l'obliger à faire ce qu'il voulait et cette torture psychologique était le bon stimulant.

Lorsque ce fut enfin terminé, Diego n'arrivait même plus à se tenir sur ses jambes et ne sentait plus son dos décoré de fines lignes en sang. Il transpirait de sueurs et haletait. Ses plaies lui brulaient et quand on le détacha, il tomba à moitié sur son dos lui faisant ainsi lâcher un cri du douleur.

Alejandro voulut se précipiter vers lui mais les mercenaires l'en empêchèrent.

"- Je crains que vous ne pouviez l'approcher, don Alejandro, ricana Varga.

- Pourquoi ? Vous l'avez assez fouetté ! Laissez moi aider mon fils !

- Non, tant que vous ne signerez pas, vous ne verrez votre fils que lorsqu'il sera battu ou fouetté.

- Ordure ! Jura Alejandro.

- Vous consentez vous à signer ?

- Jamais !"

Le vieux de la Vega n'avait pas oublié le regard suppliant de Diego quand ce dernier lui avait demandé de ne rien faire. Il ne pouvait pas décevoir son fils. Lui qui pensait que son unique enfant n'avait rien dans le ventre, il venait de voir ce que Diego pouvait endurer. Il a vu dans son regard et son comportement, sa détermination et sa volonté de résister à l'oppresseur.

Varga bouillait de rage. Il avait cru pouvoir faiblir le grand Alejandro en s'en prenant à son fils mais ce n'était pas suffisant.

"- Attachez le jeune de la Vega par le cou à ce poteau et liez lui ses mains ! Ordonna-t-il en montrant à la fois un endroit non loin des écuries.

- Quoi ? Scandalisa le sergent Garcia sous le choc, vous n'avez pas le droit ! Don Diego n'est pas un animal !

- Oh que si. C'est un louveteau...et je vais devoir apprivoiser le louveteau pour obtenir le loup."

L'appel du louveteauWhere stories live. Discover now