Chapitre 8 : La mort du louveteau

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Don Alejandro était en tête du groupe qui allait attaquer par l'entrée du pueblo. C'était la division la plus nombreuse en homme. Pour les autres groupes, il n'était à peine que dix. Mais eux n'allait attaquer que lorsque l'équipe principal leur donnera le signal. Il devait faire tomber la vigilance des hommes de Varga pour pouvoir réussir leur bataille.

Alors qu'ils venaient à peine de franchir l'entrée de Los Angeles, ils aperçurent alors Varga et une bonne dizaine de ces hommes qui pointaient leurs fusils. Automatiquement, les dons les imitèrent. Cependant, entre les deux camps, sur le no man's land, un homme habillé en noir, avec sa chemise déchirée était ligoté par les poignets, dans une position à genoux d'exécution. On lui avait même bandé ses yeux. En réalité, les hommes de Varga avaient pointés leurs armes sur lui.

Alejandro ne pouvait voir son visage car il était tourné vers le camp adverse, mais il devinait aisément que c'était bien son fils qui se trouvait là. En remarquant le corps meurtri de son unique enfant, le vieux don sentit une folle colère montée en lui.

"- Alejandro de la Vega ! S'écria Varga, si tu veux que nous laissions ton fils en vie, rends toi ! Si tes hommes font le moindre geste, il est mort."

Le père frémit devant ce choix à faire. C'était à la fois cruel, horrible et injuste. Son fils n'aurait jamais du être mêlé à ça. Il aurait du poursuivre ses études en Espagne, y rester même. Alejandro aurait fait en sorte qu'il y passe le restant de sa vie là-bas, s'il avait su ce qui allait se passer.

A ces cotés, ses meilleurs amis, Don Nacho et Don Alfredo, comprirent ce dilemme. Eux aussi ne sauraient que choisir. Soit, ils attaquaient mais Diego y perdrait la vie, soit ils se rendaient mais ils perdraient leur liberté. Le vieux don serra des points, la vie de son fils ne valait pas ça. Son fils était ce qu'il avait de plus cher en ce monde. Qu'est ce qu'il ferait dans un monde où son enfant n'était plus ?

Ces sombres réflexions s'interrompirent brusquement quand ils entendirent un puissant coup de feu venant d'un des toits.

Alejandro vit alors le corps de son fils s'effondrer sous ses yeux. Il chercha à voir d'où venait le tir. Qui avait bien pu tirer ? Ce n'était pas Varga, la balle provenait de l'opposé. C'est alors qu'il l'aperçut : sur le toit, une silhouette noire tenant une arme à feu disparut.

"- Zorro !" Murmura Don Nacho sous le choc. Ils avaient toujours pensé que Diego était Zorro mais finalement, peut-être que ce n'était pas le cas, peut-être même qu'il y avait encore un espoir en sa présence.

"- NON ! Hurla Don Alejandro incapable de détourner de son regard son fils immobile à terre.

Le camp de l'Aigle en fut tout autant médusé et sans voix. Varga n'avait pas prévu ça. Il n'avait prévu la venue de Zorro, car il pensait que Diego était Zorro. Il n'avait pas prémédité la mort de Diego car il pensait qu'Alejandro allait se rendre ou bien au pire des cas, il l'aurait tué lui-même...mais la venue soudaine de Zorro fit perdre confiance la majorité de ses hommes qui baissèrent leurs gardes inconsciemment.

Don Alfredo fut le premier à réagir avec sang-froid. Il avait rapidement deviné que le signal du renard était en réalité un coup de feu...causant la mort de Don Diego. Il leva le bras et ordonna à ses amis d'attaquer. Personne n'hésita et les chevaux s'élancèrent en direction de l'Aigle et ses hommes. En réalité, tout le monde était enragé : la mort du fils d'Alejandro leur avait donné une volonté plus forte, car ils ne voulaient surtout pas que sa mort ne serve à rien et Zorro les avait poussé à agir et à sacrifier cet homme pour qu'ils puissent agir et se battre.

Le Sergent Garcia en remarquant que Don Alejandro hésitait à y aller alors que des coups de feu commencèrent à s'entendre et des balles meurtrières à voler, se dirigea vers lui pour tenter de le couvrir au cas où.

"- Don Alejandro, vous devez vous battre ! S'écria-t-il d'un ton désespéré.

- Il faut ...que je prenne son corps...murmura-t-il.

Mais Garcia l'empêcha d'y aller en voyant la proximité de certains ennemis près du corps de Diego. Énerve pour la première fois, du comportement du vieil homme, le sergent lâcha ses dernières cartouches :

"- Un jour quelqu'un nous a dit : Il vaut mieux qu'un seul homme soit pris que quatre."

Alejandro cligna des yeux devant la soudaine preuve de sagesse du sergent. Mais cela valait bien la peine, car il se ressaisit rapidement et gratifia un sourire à Garcia.

Dans la fumée des fusils et des balles, Alejandro s'élança dans la bataille pour honorer la mémoire de son fils et aussi le dur choix qu'avait du faire Zorro.

Alors qu'il combattait contre les hommes de l'Aigle par des coups de crosses ou bien en tirant avec son fusil, Alejandro aperçut l'arrivée de Zorro sur son cheval qui évita rapidement les balles qui lui étaient destinés. D'autres dons, l'ayant aussi remarqués, vinrent à ses cotés pour le couvrir . En fait, Zorro se dirigeait vers le corps du jeune Diego. Il descendit de sa monture pour s'emparer du corps. L'étalon noir s'abaissa pour l'aider à l'emmener et Zorro repartit comme il était revenu.

Les témoins assistant à la scène en furent totalement abasourdis.

L'appel du louveteauWhere stories live. Discover now