Chapitre 10 : Epi-loup-gue

73 4 2
                                    

Quelques mois plus tard

"- Je vous ai encore battu, père, s'écria Diego tandis que l'épée d'Alejandro tomba bruyamment au sol. Dans le patio de l'hacienda, les deux de la Vega avaient décidé de de passer le temps en échanger amicalement leurs lames. Et il s'est avéré que le jeune homme était beaucoup plus doué qu'Alejandro l'aurait cru jusqu'à maintenant.

"- Je comprends pourquoi Zorro n'a jamais été battu, marmonna le vieil homme en reprenant sa lame.

- Me reprochez vous désormais d'être bon en escrime ? Plaisanta Diego.

- Avoir voulu me cacher tes talents pendant tout ce temps, tu te rends compte que j'avais des préjugés sur toi ?

- C'était le prix à payer, réplique Diego en haussant les épaules, et puis vous l'avez découvert, non?

- Il est vrai, mon fils, mais j'ai du vraiment prendre sur moi...Je ne sais pas comment tu as fait pour avaler mes reproches à ton égard.

- Vous êtes mon père et je comprenais votre déception, le rassura Diego, et je savais que ce n'était pas vrai réellement. Zorro avait besoin de garder ce secret, donc Diego devait s'abstenir de dévoiler sa véritable nature.

- En plus d'être doué à l'escrime, tu es sage mon fils."

Le jeune homme sourit et lui versa un verre de vin alors qu'ils prirent place à une table pour se reposer.

"- Mais dis-moi, mon fils, comment as-tu fait pour survivre à cette fameuse balle ?"

Diego se figea, sachant très bien de quoi parler son père. Ils n'avaient plus jamais reparlés de ce jour où l'Aigle avait quitté le monde. Son père et lui partageaient le secret de Zorro depuis une bonne semaine, après leur départ de Monterey, et Alejandro n'avait pas fini de découvrir chaque jour sur les mystères qui entouraient son fils.

"- Ce n'était que des balles blanches, des balles inoffensifs, expliqua Diego, elles ne tuent pas, on en utilisait très souvent à l'Université en Espagne, j'en avais gardé une petite dizaine, au cas où.

- Je vois et le Zorro qui a tiré, qui était-ce ?"

Le jeune don rit doucement.

"- C'était Bernado, il a prit ma place pour ce temps là. Je lui avais laissé un message dont lui seul connaissait la signification. Nous avions élaboré des sortes de codes rapides si nous étions dans une mauvaise posture.

-Quel message ? Un code ?

-Oui, le code était phoenix, dans cette situation, Bernardo en Zorro devait me tuer, je devais être passer pour mort, afin de vous libérer de ce fardeau. Pour ensuite, renaître sous la forme d'un renard.

-Phoenix, l'oiseau qui renait de ces cendres, signifiant donc que tu devais mourir...murmura Alejandro saisissant l'allusion.

-Oui, je n'avais pas le choix, Bernardo avait très bien fait son travail.

- Et c'est pour cela qu'il a emmené ton corps ? Comprit le père, il savait que tu étais vivant et il voulait que tu reprennes l'apparence de Zorro.

- Oui, je savais que c'était risqué mais je pouvais compter sur vos amis pour le couvrir.

- Ton estime pour eux me touche.

- Un renard ne peut agir seul, parfois il a besoin de soutien, lança Diego.

- J'ai quand même été surpris que tu puisses survivre à toutes ses épreuves, avoua Alejandro la gorge serrée rien qu'en souvenant de ce jour, je n'arrive pas à croire que tu as pu faire tout ça. Et en plus, ce plan que tu as crée avait été prémédité dès le début ?

- Oui, père, dès le début, le plan avait commencé. Je savais comment Varga allait réagir et comment il allait tenter de mettre ses projets à exécution. C'est comme jouer aux échecs.

- Est ce pour cela que tu t'es fait capturé ?

- Lorsque j'étais venu pour vous libérer, je savais que je n'avais aucune chance de m'en sortir dans mon état, c'est pourquoi j'avais confié mon plan à Benito bien avant.

- Mais pourquoi n'avoir pas tué Varga immédiatement ? Cela aurait pu éviter la supercherie de ta mort.

- Si Varga aurait été tué par Bernado, ses hommes auraient répliqué et m'aurait tué, mon but était que je reste en vie avec Zorro tout en m'assurant que nous remportions la victoire. De plus, on croyait dure comme fer que j'étais Zorro donc, pour eux, c'était un choc psychologique que de voir Zorro tirer sur moi.

- Je suis sur que tu aurais fait un excellent général du guerre, complimenta Alejandro, même si tu as du te sacrifier tout ce temps.

- Une victoire nécessite quelques sacrifices tout comme les échecs, il y avait des pièces fortes soient-elles à céder, père, et pour que nous ayons aucune victime à déplorer, je n'avais pas le choix. L'Aigle voulait apprivoiser le louveteau, mais finalement, c'était le louveteau qui avait réussi à l'amadouer.

- Tu te prends pour un louveteau ? S'amusa son père devant ce procédé métaphorique, je te croyais plus un renard.

- Zorro est le renard, moi, je suis votre fils, père, sourit Diego, et tout le monde sait comment s'appelle l'enfant du loup et je suis donc votre louveteau."

END

L'appel du louveteauWhere stories live. Discover now