Vacances en famille

16 1 0
                                    

Quelle nouvelle inespérée !
Les voilà enfin parés !
Les enfants ont leur manteau
Et Marc a installé les sièges autos.
La journée est importante,
Il ne s'agirait pas de prolonger l'attente.
Plus qu'un détail et c'est parti :
Je referme mon collier assorti
À mes yeux menthe à l'eau,
Mon plus beau, orné de joyaux.
C'est le départ. Les enfants exultent,
Le voyage s'annonce plein de tumulte.
Mais pendant que Marc tiendra le volant,
Je les occuperais de jeux innovants.
Ça y est, nous sommes dans la voiture,
Tous en place, munis de nos ceintures.
Marc insère la clé et fait vrombir le moteur
Ce qui met aussi en marche les agitateurs.
Vous savez, ces trois enfants à l'arrière,
Qui déjà crient et se font la guerre.
Mais en bon père de famille,
Marc calme vite Jules, Emma et Camille.
Nous partons donc dans le silence,
Animés de l'excitation du début de vacances,
Rejoindre sur l'échangeur,
Les bouchons et leurs vapeurs.
Les kilomètres s'accumulaient,
Dans une lente procession simulée
Par des touristes, des familles, des vacanciers,
Des motards, des camions et des cages d'acier.
Tous ces gens aux terminus incertains
Semblaient tous suivre le même destin,
Voguer sur une route un peu fade
Suivis par mille semblables en enfilade.
Les enfants avaient déjà épuisé le filon
De leurs centaines de questions
Et autres phrases sempiternelles
"Emma a pris ma Barbie top modèle !"
"Je veux faire pipi !", ou en encore celle de trop :
"J'ai faim, on arrive bientôt ?".
Pourtant j'aimais ces instants
Où les enfants insistants
Énervaient avec une grande malice
Mon petit Marc qui endurait le supplice.
A present qu'ils sont apaisés,
J'en profite pour les contempler
Et me rappeler le bonheur vivifiant
D'être au près de Marc et des enfants.
Bercé par le doux tangage
De la voiture dans les virages,
Je décide alors de les imiter
Et de m'accorder un somme mérité.
Et après peut-être une heure,
J'ai été tiré de ma torpeur
Par le véhicule ralentissant doucement,
Ce qui signifie certainement
Que nous sommes à destination.
Il fait nuit et je suis encore en emersion.
Marc semble assez fatigué
Ou un peu triste, je ne saurais distinguer.
Sans réveiller les petits derrière,
Nous refermons doucement les portières.
Mais je ne vois pas notre petit chalet alpin
À la place, juste une forêt de sapins.
Marc s'était-il trompé d'adresse ?
Étonnant puisqu'il avait son GPS.
Mais quand je levais le nez en l'air
Je vis le plus beau paysage sur terre.
Les étoiles brillaient de vives nuances,
Certaines même menaient une danse.
Le spectacle me rendait ivre
Mais Marc me fait signe de le suivre.
On pénètre dans le bois sombre,
Avec une lampe pour éloigner les ombres.
Comme cet homme est parfait !
Il a pensé a moi et a sorti un repas frais.
Je m'installe à ses côtés avec ce précieux,
Et il me susurre quelques mots élogieux.
Je suis quand même étonné,
Lui n'a rien pour dîner.
Tant pis, il me dit de ne pas attendre.
Je salive devant ce morceau de bœuf tendre.
Il m'avait gentiment préparé
Ce plat, simple, mais mon préféré.
Je déguste ma viande délicieuse
Sous une nuit d'été radieuse.
Maintenant que j'ai fini mon paleron,
Je réalise, Marc n'est plus dans les environs !
Vite je me ressaisi et retourne vers le monospace
Mais j'entends le moteur qui s'espace.
Je cours aussi vite que je peux
Pour rejoindre rapidement le lieu
Où l'on s'était stationnés auparavant
Mais je vois Marc partir précipitamment.
Il s'éloignait à mon grand désespoir,
Avec des pleurs s'étouffant dans le noir.
Mais que s'était-il passé ?
Pourquoi s'était-il en allé ?
Il me laisse là démuni,
Comme s'il m'avait puni,
Partagé entre surprise
Et sentiment de traîtrise.
Mais je decide de lui faire encore confiance,
Sûrement qu'il y a une urgence.
Alors je vais l'attendre là,
Il va vite revenir, je ne lui en veux pas.
Mais au fond ce qui un peu me blesse,
C'est qu'il a aussi abandonné ma laisse.

Jeu de motsWo Geschichten leben. Entdecke jetzt