Volume 5 - Chapitre 3

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Chapitre 3

Dans l'arrière-boutique d'un tailleur installé au centre-ville d'Harmonia, encerclé d'étoffes et de vêtements suspendus qui dégageaient une forte odeur de naphtaline, Nyx ruminait.

Avaient-ils été trop durs avec le Capitaine ? Il avait manipulé l'équipage et utilisé Eme, oui, mais... N'aurait-il pas pu se repentir autrement qu'en partant ? Il aurait peut-être pu s'excuser, et ils n'en auraient plus parlé... Non, il est trop fier pour ça.

— Tout va bien ? lança Kara, adossée contre une pile de vestes sans boutons.

— C'est long. Je m'attends à ce qu'une escouade défonce la porte d'une minute à l'autre.

— Bien sûr que non ! Je lui fais entièrement confiance.

La jeune femme croisa les bras contre sa poitrine, contrariée, faisant grincer sa mâchoire nerveusement. Nyx avait remarqué ce nouveau tic chez elle depuis l'attaque sur le palais des Asphodèles. Nul doute que la réaction de sa mère en la voyant lui avait retourné les tripes, mais elle n'avait pas jugé utile d'en parler. Elle est du genre fière aussi...

Finalement, la porte de l'arrière-boutique coulissa discrètement. Nyx fut soulagé que ce ne soit pas une escouade de la Corp qui entre, mais bien l'homme avec qui ils avaient rendez-vous.

Après le départ de Stein, ils avaient essayé de rejoindre la base des Crixiens pour récupérer Eme. Mais BL-03 avait donné l'ordre qu'on ne les laisse pas rentrer. Yulee avait découragé Nyx de foncer tête baissée contre les centaines d'esclaves affranchis et armés qui les séparaient de la jeune femme aux cheveux d'argents.

Une fois retournés au vaisseau, Kara avait eu une meilleure idée. Si l'assassinat du gouverneur avait échoué, les Crixiens n'en resteraient pas là. Ils allaient sûrement envoyer Eme à nouveau et ce n'était plus qu'une question d'être avec le gouverneur à ce moment. Malheureusement, comme le voulait le protocole de défense de la Corp après une tentative d'assassinat, le gouverneur avait été emmené dans un endroit sécurisé et tenu secret.

Kara avait alors eu une idée pour le retrouver. Elle savait que sa mère, en tant que secrétaire dans le cabinet du gouverneur, avait également été transportée dans la même cachette. Et elle connaissait quelqu'un qui pourrait savoir où elle se trouvait.

— Personne ne vous a vus entrer ? demanda l'homme qui venait d'entrer.

Les cheveux grisonnants et le front haut, le propriétaire de cette boutique de tailleur était très bien habillé. Nyx nota immédiatement la ressemblance en voyant son nez en trompette et ses yeux bleus aux longs cils.

— Papa ! s'écria Kara en se jetant à son cou.

— Doucement, on pourrait nous entendre, tempéra son père, tout en l'enserrant affectueusement.

— Doucement, on pourrait nous entendre, tempéra son père, tout en l'enserrant affectueusement

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