chapitre 59

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La promenade en calèche dans Central Park dure environ une heure, et lorsque nous quittons la calèche, je l'invite à remonter dans la voiture.

- Ce n'est pas fini ? demande-t-elle.

Je secoue la tête.

- Le meilleur reste à venir, et tu vas regretter de ne pas avoir mis la robe que je t'avais suggéré.

- Aucun homme ne me dira jamais comment m'habiller, à part mon styliste.

Je secoue la tête en me moquant d'elle tandis qu'elle observe les buildings et les paysages de New York défiler à travers la vitre.

- Tiens, elle est canon cette robe, dit-elle lorsque nous passons devant une boutique Chanel. Je la ferai commander sur mesure en rentrant, tu m'y feras penser.

Je hoche la tête. Le soleil commence à se coucher et les reflets du soleil réfléchissent partout dans l'habitacle, c'est plutôt beau.

- Où va-t-on maintenant ? demande-t-elle d'un air fatigué.

- Tu vas voir.

Un sourire traverse ses lèvres.

- Je ne savais pas que tu faisais dans le romantisme.

Je prends un faux air choqué.

- Moi, romantique ? Tu peux rêver.

Elle ne dit rien mais je sais pertinemment qu'elle ne me croit pas.

Nous faisons une vingtaine de minutes de route à cause des bouchons mais finissons enfin par arriver là où j'ai réservé. Nous sortons de la voiture et c'est alors qu'elle comprend ce que nous allons faire.

- On va faire une croisière nocturne autour de New York ?

Je hoche la tête. Elle entrouvre la bouche, étonnée.

- Wow, c'est la première fois que je vais faire un truc pareil.

Un petit sourire traverse mes lèvres. Tant mieux. Le conducteur du bateau nous accueille et nous fait visiter les lieux, c'est un joli bateau avec canapé et champagne.

- Je suis tellement mal habillée pour une telle sortie, dit-elle alors en grimaçant.

- Je t'avais prévenu.

Elle secoue la tête tandis que nous nous installons contre la rembarre sur le port du bateau, qui commence à avancer. La première chose que nous apercevons, c'est la statue de la liberté. On ne la voit pas très bien puisqu'il fait nuit et qu'elle est très peu éclairée, mais ça reste sympa.

Puis, nous passons devant les lumières de la ville. Ça scintille et je réalise seulement maintenant que ma ville natale est splendide, tout comme la femme qui se tient à mes côtés.

Je l'observe discrètement. Elle observe avec grande attention tout ce qui nous entoure avec une certaine admiration dans le regard.

- Qui aurait cru que New York by night était si différent d'une journée standard ? dit-elle alors.

- Ça te plaît ? je lui demande donc même si je me doute déjà de la réponse.

Elle hoche la tête.

- C'était la meilleur activité que j'ai jamais faite, et j'ai déjà visité la grande muraille de Chine.

Un rire me prend. C'est vrai qu'elle a déjà tout fait. Son père l'a envoyé en Suède pendant un mois entier simplement pour redorer son image.

Je suis surpris lorsque sans prévenir, elle pose sa tête dans le creux de mon cou.

- N'y vois pas un quelconque geste affectueux, je suis juste fatiguée, dit-elle précipitamment.

Je ne réponds rien mais un sourire se dessine sur mon visage. Si elle était si assoupie que ça, elle se serait assise ou allongée sur le canapé juste derrière nous.

La croisière autour de New York dure seulement une petite heure, et nous ne parlons quasiment pas durant sa durée. Nous observons avec attention, appréciant ce que nous voyons et la compagnie l'un de l'autre.

Je me demande ce qu'il se passe entre nous. Y'a-t-il un « nous » ? Je me le demande, je n'en suis pas certain.

Pourtant, l'idée de dire que « nous » n'existe pas me semble ridicule...

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