7 - la confrontation

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A peine arrivés, Dimitri se hâta de passer la porte d'entrée en nous invitant à le suivre. La musique était alors, carrément assourdissante. Je devais tendre l'oreille pour entendre ce que ma cousine me disait. Et malgré mes efforts de concentration, je ne comprenais finalement rien du tout. On traversait tous les trois le grand salon - instant pendant lequel j'observais les invités. Que ce soit leurs déguisements ou leurs maquillages, c'était très réussi ! On arriva dans la cuisine où il était soudain, plus facile de s'entendre. Seulement quelques personnes étaient présentes, et le volume de la musique y était moins fort. Ce fut alors que me parviens à nouveau clairement la voix de mon cousin. En tournant la tête pour le regarder, je constatais qu'un jeune homme était à ses côtés : probablement l'ami dont Dimitri nous avait parlé en chemin.

— Content de te voir Dim !

— Je te présente ma soeur Aude et mon cousin Maël, nous présentait-il.

— Bonsoir, je m'appelle Quentin. Vos déguisements sont extras !

Je regardais ce certain Quentin. Il se présentait en zombie sanguinaire et son maquillage était si bien réalisé qu'on croirait réellement qu'une large plaie éventrait sa gorge. Il portait des lentilles qui rendait son regard perçant, bien que sa voix se voulait chaleureuse.

— Si vous avez soif ou faim, n'hésitez pas à vous servir, d'accord ?

Quentin nous regardait successivement en souriant toujours - puis, il s'excusa avant de repartir. Je me doutais qu'il devait s'assurer à la fois, que tout le monde s'amuse et que personne ne fasse de dégâts dans sa maison. Ses parents ne seraient pas très contents...

— Tu connais tout le monde ?, soufflait Aude à son frère. Dimitri avait sorti une bière du frigo, que sa soeur attrapa aussitôt. Merci ! Elle porta le goulot à ses lèvres et bu une franche gorgée.

— Pas tous non.

A en croire le regard de mon cousin, il avait aussi du mal à se faire une idée du nombre exact d'invités.

— Tiens, il y a son petit frère Etienne là-bas. Tu le connais ?, me demandait-il en le désignant d'un signe de tête. Je regardais dans la direction indiquée. Si j'étais proche de mon cousin et de ma cousine, je ne leur avais jamais parlé des soucis que je rencontrais au collège. J'imaginais mal plomber l'ambiance alors que la majorité du temps, j'étais définitivement heureux à leurs côtés.

— Brièvement.

C'était totalement faux. Je l'avais déjà croisé dans les couloirs, mais jusqu'à ce soir, je ne savais pas comment il s'appelait. Aude me demanda si Etienne était dans ma classe. Je répondais négativement, d'un mouvement de tête avant de prendre le verre que me tendait Dimitri. Sans me poser de question et parce que je lui faisais confiance, je bu longuement. Je faillis avaler de travers quand j'apercevais d'autres têtes familières. Est-ce que cette soirée allait se transformer en un fiasco ? Je le redoutais davantage quand, avec la plus grande stupeur, je vis Camille et sa bande débarquer auprès de Etienne. J'annonçais à Aude que je devais aller aux toilettes pour m'enfuir le plus discrètement possible. Aude acquiesça seulement, sans poser de questions. Dimitri n'était plus là, il avait rejoint une jeune fille - qui selon mes souvenirs n'était autre que Clémence, celle pour qui il avait un faible.

Je montais les escaliers mais fit demi tour. J'étais nullement décourageais par la grande file d'attente devant la porte des toilettes. En réalité, je n'avais pas du tout envie. C'était seulement mes pas qui m'avaient conduit là-haut, en quête d'un endroit où je pourrais être tranquille. Moi qui voulait passer des vacances loin de tout emmerdement, c'était raté ! De retour au salon, je me frayais un chemin parmi les convives en essayant de passer inaperçu. Mes efforts étaient vains : je vis dans le reflet d'un miroir, une des pestes que j'avais dans ma classe. Elle pouffait de rire. J'espérais que cela n'annonce pas un mauvais présage. Elle était déguisé en chat noir. Il n'y avait aucune trace de mon cousin et de ma cousine. D'un côté je préférais qu'ils ne se rendent compte de rien alors que d'un autre, j'espérais sincèrement qu'ils me remarquent pour échapper aux griffes de mes ennemis. A cet instant je pensais aussi à Lucas. J'aurais tellement aimé qu'il soit là !

Seul à seulWhere stories live. Discover now