8 - on oublie

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Une branche effleura ma joue. Je ne voyais absolument rien, ni même les troncs d'arbres. Je priais intérieurement pour ne pas me prendre le pied dans une branche ou autre, car ils me suivaient de très près. La situation n'était plus du tout à mon avantage et je redoutais l'instant où je retrouverai mon cousin et ma cousine avec un oeil au beurre noir. Je m'imaginais même en train de suffoquer par terre, allongé dans un tapis de feuilles mortes, dans un état catastrophique... Cette pensée fit remonter un frisson le long de mon échine. L'ardoise que je portais au cou n'était plus là. Je l'avais perdu dans ma course. Ma respiration devenait de plus en plus saccadée et le regard incertain, je cherchais une issue. Derrière moi, la voix rauque de Camille me parvenait, déchirante comme le grognement féroce d'un loup garou.

— Attrapez-le ! Je vais lui faire la peau !

Je manquais de trébucher.

— Tu vas me le payer Maël. Tu m'entends ?!

A présent, je courrais à la force de mon esprit. Mes jambes ne suivaient plus, engourdies par le rythme effréné. En voyant un sentier surgir de nulle part, je l'empruntais alors. Je disparaissais dernière un gros et épais buisson où je pris le temps - même si la peur tordait mon ventre, de reprendre mon souffle. Mon coeur allait lâcher d'un moment à l'autre si je ne faisais rien. J'entendais Camille et sa bande progressaient. Mon coeur battait surtout jusque dans mes tempes, rendant sourds, les sons environnant. J'étais comme à moitié sourd. Je fermais les yeux et les serrais très fort pour reprendre mes esprits. En les rouvrant, le calme de la forêt me revint. Son silence cependant n'avait rien d'apaisant. Ce fût alors que des cris d'effroi retentissaient. J'entendais Camille et les autres insulter le bon dieu. Ils avaient l'air de faire chemin inverse. Si l'idée qu'ils puissent abandonner ma traque me soulageait, la peur m'habita aussitôt. Je n'étais définitivement pas seul dans ce bois obscure. Je restais paralysé, l'oreille tendue, les yeux grands ouverts.

— Y'a quelqu'...un ?

Brusquement, quelque chose surgit des branches d'un arbre. Je m'abaissais par réflexe en voyant une ombre voler au dessus de ma tête. J'avais étouffé mon cri contre la paume de ma main, fermement claquée contre ma bouche. Un craquement de branche... J'eu une sueur froide.

— Maël ?

Je fis volte face, au bord de la crise cardiaque. Lucas se tenait devant moi, sur le sentier que j'avais emprunté. Je glissais mes mains dans mes cheveux pour les tirer férocement.

— Nom d'un ch...tu m'as fais peur Lucas !

— Ca va ?

Il me demandait sérieusement si ça allait ? Je croyais rêver mais au lieu de m'emporter, je ris nerveusement, beaucoup plus détendu d'un seul coup.

— C'était toi ? Tu leur as fait peur ?

Il ne pouvait pas imaginer comment j'étais heureux de le revoir ! J'étais à deux doigts de me jeter dans ses bras. Lucas hocha simplement la tête. Il se présentait, les mains dans les poches de son jeans. Il portait un unique t-shirt manches courtes. Je m'avançais vers lui.

— Qu'est-ce que tu fais là ?

— Je suis venu te sauver la vie, répondait-il en souriant faiblement. Si je devinais une inquiétude dans ses yeux, je décelais aussi sa taquinerie singulière.

— Rentrons !, dis-je en glissant mon bras autour de ses épaules. Le voir aussi peu couvert m'encouragea aussi à marcher vite pour retrouver la chaleur de la soirée. Je n'étais plus motivé à rester, ayant une soudaine envie de rentrer à la maison et pourquoi pas, faire le chemin avec Lucas. Je devais prévenir Aude et Dimitri. Pendant que nous traversions le grand bois, je lui racontais l'affront avec Camille - comment je m'y étais prit pour me défendre. A en croire son regard, Lucas était fier de moi.

— Quand je te disais que tu en étais capable...

Je sentais une légère pression sur ma taille. Lucas avait glissé son bras autour, comme pour trouver un peu de chaleur.

— Tu es rentré quand ?

— Il y a deux heures à peine. J'ai entendu dire qu'il y avait une soirée ici. Je suis venu faire un tour, par curiosité...puis je t'ai vu courir jusqu'aux bois..., expliquait Lucas sans me quitter des yeux.

— Merci Lucas. Je baissais doucement la tête. Et je suis désolé, encore. J'ai jamais voulu que tu crois que...

— N'en parlons plus. C'est oublié.

Son sourire termina de me réconforter alors que nous arrivions à proximité de la maison. Lucas déviait sa marche de la mienne.

— Je vais rentrer. Si mes parents se rendent compte que j'ai fait le mur, je suis cuit !, dit-il avec un léger rictus.

— On s'appelle ?, demandais-je presque déçu de le quitter si rapidement.

Lucas répondit à l'affirmative et je le regardais partir quelques secondes avant de retourner dans la maison, où je croisais rapidement Dimitri et Aude dans le hall d'entrée.

— Je te cherchais partout Maël ! Tu été passé où ?, s'affola Aude en se précipitant vers moi. Qu'est-ce que tu as fait à ta joue ?

— Désolé, j'suis allé prendre l'air...Quoi, rien du tout.

Je tâtais ma peau et remarqua que je saignais. C'était sûrement dut à mon aventure dans la forêt. Nerveusement, je regardais de tous côtés pour voir si j'apercevais Camille et les autres. Or, il n'y avait plus beaucoup de monde et je ne les voyais pas.

— Tu aurais pu nous prévenir !, s'indigna Dimitri en soufflant bruyamment.

— On va rentrer, précisa ma cousine.

— Quentin ! C'est bon il est là. Je suis désolé pour l'affolement. Cet idiot aime bien nous faire des farces, argumentait Dimitri en m'envoyant un coup d'épaule. Merci pour la soirée ! C'était géant, tu as assuré.

On souhaita une bonne nuit à Quentin puis après avoir emporté un gros sachet de bonbons, nous marchions dans la nuit, en direction de leur domicile. Cette nuit là, je dormais chez mes cousins et ce n'était pas si mal. J'ignorais quelle heure il était précisément. En sortant mon portable de la poche de mon jeans, je n'eu affaire qu'à un écran noir. Il n'avait plus de batterie. 

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⏰ Laatst bijgewerkt: Feb 11, 2017 ⏰

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