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Chapitre 2 - Broken Heart

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Ne pas parler de Caleb ou ne pas avoir entendu parler de lui a été bénéfique durant les derniers mois. Je commençais à me dire que ma vie ne tournait peut-être pas si mal et que j'arrivais enfin à faire quelque chose par moi-même. Je suis fière. Vraiment fière. Je m'étais prise en main, je suivais des études qui à priori me plaisaient et j'avais ma petite vie.

Ma vie loin de lui.

Je ne voulais pas être une de ces filles de romans d'amour niais à attendre qu'il revienne. Je ne voulais pas être une de ces déprimées qui se retrouvent hantées par le souvenir d'un homme. Ne serait-ce que par le timbre de sa voix ou la largueur de ses épaules. Non. Je ne voulais pas que mon histoire ressemble à ça.

Alors j'ai avancé. J'ai tourné la page.

Je l'ai volontairement arrachée.

Pourtant, entendre parler de lui, l'avoir mentionné de nouveau réveille ce creux en moi. Il me manque quelque chose. Il m'a toujours manqué quelque chose. Quelque chose que seul lui réussissait à m'apporter. C'est dingue quand même. Devoir se retrouver hantée par une personne. Mais dans le cas de Caleb, ce n'est pas vraiment « lui » qui me hante. Ce sont ses mots. Les mots justes qu'il avait à chaque fois. Ceux que l'on veut entendre. Ceux que l'on veut croire. Ceux qui nous donnent une force invisible pour affronter toutes les épreuves de la vie. Le courage pour avancer. J'aurais aimé entendre ces mots encore une fois.

C'est comme ça que je me suis retrouvée avec le téléphone à la main, composant son numéro. J'ai simplement besoin d'entendre le son de sa voix. Ne serait-ce qu'un « ça va » me suffirait.

Je laisse la tonalité passer puis ça décroche.

— Allô ?

La voix est féminine. Sensuelle presque. Ce n'est pas la sienne. Ce n'est pas une voix que je connais.

— Allô ? Qui est à l'appareil ?

Les mots ne viennent pas. Pourquoi ?

— Qui est-ce ?

J'entends sa voix en fond. Il est là. Il est là mais ce n'est pas lui qui décroche son téléphone. Qui est avec lui ?

— Je n'en sais rien, ça ne répond pas. Allô ? Tu es sûr que ton téléphone fonctionne correctement au moins ?

— Certainement mieux que celui que tu as cassé. Bon, donne-moi ça.

Mon dieu. Il va prendre le téléphone. Il va prendre le téléphone et je ne sais pas quoi lui dire.

— Caleb à l'appareil, j'écoute.

— C'est moi.

C'est sorti.

Un silence passe entre nous. Il ne dit rien. Moi non plus.

— Alex... Tout va bien ? Pourquoi tu m'appelles ?

— Ça va... Je voulais juste... Non rien. Oublie. Désolée de t'avoir dérangé.

— Quoi ? Non attends !

Je lui ai raccroché au nez et j'ai laissé tomber le téléphone. Pourquoi est-ce que la pire des images m'envahit maintenant ? Pourquoi est-ce qu'il faut forcément que j'imagine des choses ? Pourquoi ne pouvais-je pas croire en lui ?

Mais elle... Il y avait une sorte de complicité entre eux. Pourquoi je pense à ça maintenant ? Il ne ferait pas ça. Pas lui. Oui. Il n'est pas comme ça.

Je me jette contre mon lit et j'entends le vibreur du téléphone par terre. Quand je le rattrape, je remarque que c'est encore lui. Il me rappelle.

— Allô ?

— Pourquoi tu m'as raccroché au nez ?

— Je ne sais pas... Je pensais que je te... Non... Que je vous dérangeais.

— Que tu nous... ? Alexandra, tu ne serais pas en train de t'imaginer des choses-là ?

— Va savoir... À toi de me dire.

— T'es sûr que ça va ? Je te trouve bizarre.

— Je dois être fatiguée, c'est rien. J'ai eu une journée crevante.

— C'est si dur que ça, la fac ?

— Rien d'insurmontable, je suppose. Et toi ? Ça va comme tu veux ?

— Ouais... Je survis. Ce n'est pas tous les jours facile mais Pauline m'aide bien.

— Pauline ?

— C'est mon assistante. En quelque sorte. Et ne va rien t'imaginer d'étrange s'il te plaît.

— Hmm...

— Alex...

— D'accord.

Un silence s'installe entre nous et je me demande si on a encore quelque chose à se dire. C'est terrible.

— Écoute Alex, ces derniers temps je trouve que tu agis bizarrement.

— Bizarrement comment ?

— On dirait que tu as perdu toute ta hargne et ta joie de vivre. Tu es bien certaine que ça va ?

— Mais oui... C'est juste un coup de mou, ça arrive à tout le monde. Bon, je dois y aller. J'ai du travail.

— Je comprends. Bon bah... Bonne soirée.

— Merci.

Je raccroche une nouvelle fois.

Pauline.

J'ai survécu à une Nadia et maintenant il faut que je survive à une Pauline. N'importe quoi. C'est qui cette fille d'abord ?

Calme-toi Alex... Déjà ça ne sert à rien de se monter le bourrichon pour tout ça. Tu l'as entendu, c'est une collègue. Une collègue. Rentre toi ça dans ton crâne vide.

Une collègue.

Ah ! Jalousie quand tu nous tiens, tu es une amante terrible.

Un rien nous suffit. Un mot. Un regard. Une fille. Un nouveau visage. Pourquoi ne peut-on pas juste fermer les yeux et avoir une foi énorme en l'autre ? Boire ses mots comme étant la parole divine ? Pourquoi faut-il qu'il y ait constamment ce doute ? Pourquoi je n'arrive toujours pas à croire en « nous » après tout ça ? Pourquoi je n'arrive pas à accorder ne serait-ce qu'un minimum de crédit à cette relation longue distance et longue durée ?

Mon téléphone vibre une nouvelle fois. Un message cette fois. Sûrement Savannah pour me dire qu'elle ne rentre pas ce soir.

« Je t'aime, n'en doute pas. »

Ce n'est pas de ton amour dont je doute, Caleb.

C'est du mien.

Je doute de pouvoir t'aimer encore longtemps comme je t'ai aimé.

Je doute de pouvoir prétendre ressentir ce que je ressentais auparavant.

Ma pantoufle de verre s'effrite et je ne sais pas comment faire pour l'en empêcher. Je ne sais pas comment faire pour ne pas la briser.

Parce qu'elle va se briser, tu sais ? Elle volera en éclats et tu ne seras même pas là pour m'aider à recoller les morceaux. Tu ne seras pas là pour empêcher ça. 

Miss Kilos 2 - La revanche d'une grosse !Where stories live. Discover now