Prologue

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A un de mes modèles parti trop tôt,

Il vous suffit d'un coup de téléphone pour changer votre vie à jamais. Il vous suffit d'une phrase pour vous plonger dans un cauchemar sans fin. Il vous suffit d'un mot pour bousiller tous vos espoirs. Un mot qui vous anéanti. La mort. Ce mot qui provoque de nombreux tabous, et qui n'a de sens que quand vous le vivez. Vous pouvez crier aussi fort que vous le pouvez, rien ne change. Il n'est plus là. Vous pouvez en vouloir à la terre entière, il ne reviendra pas. Ce soir-là, j'ai crié. J'ai hurlé à ne plus respirer. Et même si ma voix me manquait, je continuais parce que tout simplement je ne savais pas quoi faire d'autre. Je ne ressentais plus rien comme si mon âme avait quitté mon propre corps. J'étais incapable de me calmer. Ma poitrine me brûlait. Sous le choc, j'étais pétrifiée. Tous mes muscles étaient tétanisés. Ma respiration était rapide et douloureuse.

J'ai entendu crier pendant une seconde ma petite sœur. Et plus rien ne pouvait m'arrêter. Il fallait que j'aille la rejoindre à tout prix à l'étage. Même si mon corps n'en avait plus la force, il fallait que je sois près d'elle. Il fallait que je la prenne dans mes bras. Plus rien d'autre ne compter.

J'ai monté mes escaliers avec rapidité. Peu importe si je tombais. J'ai foncé vers elle. Je l'ai pris dans mes bras. Elle hurlait et répétait que ce n'était pas possible, que ça n'arrivait qu'aux autres. Qu'on ne pouvait pas nous faire ça. Qu'il ne pouvait pas nous faire ça.

Que répondre à ma petite sœur quand moi-même je ne savais pas la réponse ? Plus elle pleurait et plus je la serrais fort contre moi. Je m'excusais sans cesse, sans vraiment savoir pourquoi. Mon cerveau n'était pas en état de réfléchir.

Après un long moment qui me parut interminable, elle se calma. Nous nous sommes allongés dans son lit. Quelques minutes plus tard, les pleurs ont recommencé. Elle paniquait. Elle n'arrivait pas à comprendre. Je n'arrivais pas à comprendre non plus. Je ne pouvais pas accepter ça.
Dans ma tête tout se bousculait. « Comment allons-nous survivre à ça ? » « Comment va-t-on faire pour vivre sans lui ? » « Comment va-t-on s'en sortir ? » La première chose à laquelle j'ai pensé c'est qu'il fallait que je protège ma famille, que je protège ma mère et mes sœurs. Puis, j'ai pensé à lui.

Mon cœur se serrait dans ma poitrine. Mes larmes coulaient à flot. Ma respiration était haletante et j'avais l'impression de m'étouffer. J'avais mal aux mains à force de fermer mes points. En les ouvrants, j'ai vu la marque de mes ongles qui s'étaient enfoncé dans ma peau sans m'en rendre compte. La colère me submergeait petit à petit. J'étais en colère contre le monde, contre le chirurgien, contre l'hôpital, et même contre lui. Je lui en voulais. Je ne comprenais pas comment il avait pu nous abandonner. A cet instant, je pensais que sans lui nous n'étions plus rien.

1 mois plus tôt

Assis autour de la table de la salle à manger, comme tous les vendredis soirs, ils mangeaient avec bon appétit. Ils se régalaient. Les plats de cette mère de trois filles étaient toujours aussi délicieux. Les sept personnes attablées riaient de bon cœur. Elles avaient tous un sourire au visage. Elles partagées un moment tellement précieux que chacun devrait en profiter pleinement. Mais elles n'appréciaient pas assez ces moments inestimables. Leur naïveté les empêchait de vivre ces opportunités comme si c'était les dernières.

Parce qu'on ne sait pas ce que sera fait demain.

Si seulement elles avaient ouverts les yeux avant.

Parce que rien ne vaut la vieOnde as histórias ganham vida. Descobre agora