Chapitre 7

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3 mois après sa disparition

Impuissante face à ce que je venais d'apprendre, je me suis sentie vaciller. Je sentais mes forces me quitter. Je me suis assise pour essayer de comprendre ce qui m'arrivait. Debout devant moi, ma sœur et ma tante me regardaient. Le désespoir et l'angoisse marqués gravement leur visage. Leur annonce m'a bouleversé. Une énorme vague de tristesse s'est emparée de moi. Je me suis dit que tout ça n'était pas possible. Pas une nouvelle fois. Pas un autre malheur. Pas à nous.

« Ma mère est morte». Ces mots résonnèrent dans mon esprit. Elle aussi. Le destin s'acharnait-t-il sur nous ? J'étais perdue et sous le choc. Engloutie par mes émotions, j'étais pétrifiée de peur, de colère et de chagrin. Je perdis l'équilibre secouée par un malaise. Mais avant que je ne touche le sol, je me suis réveillée en sursaut dans mon lit. Tremblante de peur, j'essayais de me ressaisir. Ce n'était qu'un cauchemar.

Un stupide cauchemar.

Il paraissait si réel. J'étais incapable de me défaire de cette situation horrible. J'avais ressentis tous ce que l'on peut ressentir quand on vient de perdre quelqu'un. Des larmes me coulaient le long des joues. J'avais vécu ce cauchemar comme s'il était vrai. Emprisonnée dans l'imagination de mon inconscient, j'étais bloquée dans cette fausse réalité. J'ai continué de pleurer. Je pleurais parce que ce que je venais d'imaginer aurait pu arriver, et aussi parce que ça n'était pas arrivé.

Le pire sentiment c'est que dans ce cauchemar je savais que mon père était décédé. Et quand je me suis réveillée, il l'était toujours. J'ai compris une nouvelle fois qu'il était parti. Mon propre cerveau me fait-il vivre des choses horribles pour me rappeler de ne pas faire un déni ? Est-ce que mon cerveau me bousille mes nuits pour que je me rappelle chaque seconde que mon père n'est plus là ? N'ai-je pas le droit qu'il me lâche ? N'ai-je pas le droit d'avoir au moins mes nuits pour oublier la mort de mon père?

Mon inconscient ne m'a pas laissé le choix. Il ne m'a pas laissé tranquille et il n'a pas été des plus conciliants. Le cauchemar sur la mort de ma mère n'a pas été le dernier. J'ai aussi rêvé de la mort de plusieurs personnes autour de moi. J'ai rêvé de séparation. J'ai rêvé de nombreuses choses sombres et sanglantes. Des choses qui vous angoissent, qui vous rongent et qui vous détruit à petit feu.

Plus les nuits passées et plus j'avais peur de m'endormir. L'inquiétude s'emparait de moi dès lors que j'étais dans mon lit. Les insomnies se multipliaient. J'avais des palpitations et les mains moites avant de dormir. Je me demandais ce que mon cerveau allait encore inventer pour m'épouvanter.

Qu'allait-il encore imaginer pour me faire souffrir ? Torturer par mon propre esprit. Je n'avais aucun moyen de résister. Il fallait un moment que je dorme. Je ne pouvais pas rester éveiller toutes les nuits juste par peur d'être engloutit par mon sommeil. Je ne dormais plus par plaisir, mais par nécessité.

Afin de tenir debout le lendemain, je dormais pour reposer mon corps. Mais mon cerveau ne dormait plus. Mes émotions et mes angoisses, toujours présentes, me rendaient la vie dure. Elles m'empêchaient non seulement de vivre la journée mais aussi de me reposer la nuit. Exténuée par cette surcharge de fatigue, je me renfermais une nouvelle fois sur moi-même. Je commençais à broyer du noir. Et telle une ritournelle, je ressassais des souvenirs pénibles.

Parce que rien ne vaut la vieWhere stories live. Discover now