Chapitre 9

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J'aimerai être aussi sûre de moi que mon père paraissait l'être. J'aimerai être aussi dur qu'un roc. J'aimerai ne pas me faire marcher dessus. J'aimerai que les gens ne profitent pas de ma gentillesse.

Je suis telle que je suis : une fille de 19 ans qui n'a pas vraiment confiance en elle.

Je suis une fille qui déborde de talent et de bien trop de gentillesse. Je suis souriante et rigolote. Je suis une véritable passionnée de la vie. Je donne toujours une deuxième chance aux gens qui ne le méritent pas. Je suis une éternelle optimiste en ce qui concerne les autres, et une interminable insatisfaite et perfectionniste envers moi-même. Je suis rarement fière de ce que je fais. Mais je suis heureuse de la réussite des autres. Je donne sans compter, et je reçois avec difficulté.

Je suis une personne sensible et une grande stressée. Mon manque de confiance en moi me mène la vie dure. Ce stress permanant me ronge de l'intérieur. Il est comme un troisième bras. C'est comme s'il faisait partie de moi. Il me submerge et me fige. Il me terrorise. Il essaie de m'empêcher de faire des choses importantes pour mon futur ou pour mon bien-être. Telle une tumeur ou un cancer, il se propage dans mon corps et s'empare de ma raison. Je deviens alors irritable, mauvaise et pessimiste. Je perds alors mon côté charmant et jovial pour laisser entrer cette part de moi défaitiste et craintif. J'ai l'impression d'avoir deux personnalités complétement opposées. Le jour et la nuit.

C'est à ce moment que je commence à douter. Il me suffit d'une chose, d'un seul doute pour tout remettre en question. Et je me perds dans un engrenage d'affliction et de désillusion. Je doute alors de mes capacités et de mes compétences. Je baisse les bras pour tout.

La première chose où j'ai été démotivé c'était les cours. Mes premiers examens ont été difficiles. Il fallait qu'au fond de moi je rende fière mon père. Il fallait que je réussisse. Etais-je vraiment prête ? Je ne voulais même pas me poser la question. Je m'étais alors mis la barre très haute comme toujours : avoir mon année sans rattrapage. Je me rends maintenant compte que c'était beaucoup me demander sachant que seulement deux mois et demi séparé les examens et le décès de mon père. J'ai alors travaillé mes cours. Cependant, j'étais vite épuisée de réviser. Mon cerveau n'était pas capable de gérer la perte de mon père et tout ce que j'avais à apprendre. Pour me protéger, j'ai alors misé sur mes cours. C'était plus facile d'apprendre mes cours que de me rendre compte de la réalité terrifiante et douloureuse. J'en ai oublié la dure vérité. Je me suis plongée dans mes cahiers et mes anales. Plus rien d'autres ne compter.

Le manque de confiance en moi revenait toujours me secouer. Je doutais de moi. Encore. J'avais la rage de ne pas réussir à réviser certains cours. J'étais en colère que rien ne rentrer en mémoire. J'étais remplie d'une rage insoutenable.

Je ne comprenais pas cette colère. Maintenant, je comprends. Malgré tous les efforts pour oublier le décès de mon père, inconsciemment la cicatrice était toujours présente. Et lorsque j'étais à bout ou lors de la moindre faiblesse, mon incertitude laissait place à ma tristesse. Plus les jours passés plus le stress me rongeait.

Pourquoi ce manque de confiance incessant ? D'où peut venir ce manque d'assurance ? Je n'ai jamais vraiment réussi à y répondre. Je pense qu'il est préférable de me demander comment je pourrai faire pour améliorer ma confiance en moi. Par quelle recette miracle je pourrai surmonter cette angoisse ?

J'ai toujours eu peur de décevoir les gens que j'aime. Je me suis toujours dépassée et mis des barres hautes à atteindre pour les rendre fier. Mais ce que je n'avais pas compris c'est qu'ils n'avaient pas besoin de ça pour l'être.

Parce que rien ne vaut la vieWhere stories live. Discover now