X. Une dernière nuit.

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Le cœur de Luna se mit à battre très fort, et des larmes coulèrent malgré elle sur son visage sans qu'elle ne puisse retenir, et d'ailleurs, elle ne le voulait pas.


Elle s'était trompée, lourdement. Avait perdu l'homme dont elle était amoureuse sans chercher à comprendre ce qu'il avait pu se produire. Clément ne l'avait jamais trompée, et s'il était aussi fou pour ne même pas tenter de s'expliquer, c'était qu'il avait trop mal pour mettre des mots sur cette douleur.


Lune le savait maintenant, et elle pleurait parce que Maxime était sa compagnie, ce soir, alors qu'elle ne rêvait que de Clément.


Il lui fallut un petit moment avant de se remettre à bouger, fébrilement. Sans réellement le voir au travers de ses larmes, elle aperçut la silhouette de Maxime qui s'approchait d'elle à pas vifs, comprenant que la conversation téléphonique était enfin terminée. Mais il buta sur les pleurs de Luna, qui ne cessaient de couler. Avant qu'il ne puisse demander quoi que ce soit, elle posa une main sur son torse et l'interrompit.


- Que...


- Ecoute, Maxime. Tout cela... ça ne rime à rien, non ? Toi et moi. Tu es parti durant trois ans, après six ans sans jamais avoir fait le moindre geste vers moi. Je n'appelle pas cela de l'amour, ni même une bonne raison de rentrer.


Elle marqua une pause. C'était surréaliste. Jamais elle n'aurait pensé prononcer ces mots-là.


- Il faut que tu retrouves Iris, ou que tu rentres à Bali... que tu cherches n'importe où ailleurs ! Parce que moi, j'aime éperdument un homme qui a toujours tout fait pour être avec moi, et qui n'a jamais fui sans réelles raisons.


Maxime demeura hébété un instant, apparemment incapable de croire une seule parole de Luna. L'incrédulité gagnait ses traits, et la lune éclairait son visage, un petit rayon sur la stupeur dans ses yeux.


Luna se mordit la lèvre. Une nouvelle peur prenait part d'elle, celle de regretter, un jour, cet instant où elle le rejetait. Cependant, cette peur était atténuée par la certitude que Clément était en elle bien plus que Maxime ne le serait jamais.


Clément était sa maison. Son foyer, son monde. Son univers.


Celui avec qui elle sentait chez elle, quelle que soit l'endroit où ils étaient. Ses yeux, ses bras, ses lèvres, sa bouche. Tout chez lui était viscéralement ancré en elle.


Et pour preuve, elle n'avait cessé de penser à lui toute la soirée, dans les bras de celui qu'elle avait cru être l'amour de sa vie.


Maxime restait stoïque, ne parvenant à croire d'être ainsi rejeté. Luna avait pourtant toujours été amoureuse... toujours trop réservée, timide même, pour lui adresser la parole, pour oser faire le premier pas. Et voilà que maintenant, celle en qui il avait fondé tous ses espoirs, celle qu'il avait mis sur un piédestal pour le sauver de son insensibilité, venait de lui dire qu'elle avait besoin d'un autre que lui pour vivre.

Une Dernière Nuit.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant