Antoine, Florence et le trafiquant d'art, Partie 1

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Pardo, assis à son bureau, la tête dans les mains, se torture les méninges. Cela fait deux semaines qu'il est sur la piste d'un trafiquant d'art sans réussir à le coincer. Son équipe à remonter la piste depuis une des victimes qui s'est fait arnaquer jusqu'à un riche chef d'entreprise.

- Non mais vous êtes gonflé !

-Attendez, c'est moi qui suis gonflé ?! Et vous alors ?

Dans les couloirs, juste en face du bureau de Pardo, Antoine et Florence s'engueulent pour la énième fois cette semaine. Le commandant se lève, près à leur dire d'aller faire ça plus loin, quand une idée lui vient.

-Hey vous deux ! Dans mon bureau.

Les deux concernées se regardèrent un instant avant qu'Antoine ne lance :

- ça c'est de votre faute.

À peine entrée dans le bureau, Florence prend la parole :

- Je suis vraiment désolé pour le bruit, mais le capitaine Verlay refuse d'écouter mes idées.

- Quoi !

- Parfaitement.

- C'est pas...

- Stop ! Coupa Pardo, c'est pas pour ça que je vous ai demandé de venir dans mon bureau. Depuis deux semaines une équipe de l'OCBC que je supervise, tente de serrer un trafiquant d'art et vous pourriez aider. Je m'explique : Le suspect c'est lui.

Il tend à Antoine et Florence la photo d'un homme, élégamment habillé, un magazine d'art sous le bras, qui marche dans la rue.

- Il s'appelle Archibald Torense, il dirige une grande société familiale. Il est suspect numéro un puisque, selon notre contact, c'est lui qui vend des œuvres d'art en les faisant passer pour vrai. Mais avec seulement un témoignage comme preuve, on a rien d'assez concret pour le mettre en garde à vue. Il a des amis haut placés et une flopée d'avocats près à nous en faire baver.

- Et en quoi peut-on aider ? Demande Florence

- Pour pouvoir l'arrêter, il faudrait le prendre en flagrant délit.

- Tu penses à une infiltration ? Questionna Antoine

- Exactement ! Et vous êtes les personnes qu'il me faut.

Les coéquipiers se regardent interloquer.

- Vous allez vous faire passer pour des acheteurs potentiels. Avec les connaissances de Madame Chassagne et ton expérience du terrain, vous êtes le binôme parfait. Il organise un bal privé demain soir, je peux vous y faire entrer, ensuite vous vous ferez passer pour un couple intéressé par l'achat d'une peinture.

- Pardons !?

- Quoi !?

- Pourquoi on devrait jouer un couple ? S'énerve Antoine

- Parce que deux personnes qui viennent le voir en même temps pour acheter la même peinture et qui n'habite pas ensemble c'est étrange.

- On peut être colocataire, propose Florence.

- Pas quand on est riche. Sa fête est réservée à la haute société, vous devrez vous faire passer pour de riches héritiers.

- Es ce qu'on a le choix ? Demande Antoine

- Pas vraiment, sourit Pardo. Je vous donne vos nouvelles identités dans une heure et on se voit demain, 9h, pour un point sur la marche à suivre. Essayer de connaître vos personnages d'ici là.

Antoine et Florence acquiescent et sortent du bureau, la mine dépitée. Une heure après, ils ont dans leur main un dossier qui contient tout ce qu'il y a à savoir sur leur rôle.

- Je vous offre un verre ? Propose Antoine.

Florence, qui ne s'attendait pas à cette question, le fixe sans rien dire.

- Comme ça, on lira les dossiers ensemble, explique le capitaine, ça sera plus simple pour les retenir et être cohérent dans ce qu'on raconte.



Les deux coéquipiers, attablés au bar le plus proche de l'OCBC, se font face. Sur leur table, il y a deux dossiers avec des pages remplies de coup de stabilo et deux verres vides.

- Bon résumons, annonce Antoine, je suis Antoine Durant, vendeur de voiture de luxe mais surtout nouvellement riche grâce à l'héritage de ma grand-tante du côté de ma mère. Et vous ?

- Je suis Florence Durant, votre femme, répond Florence, un peu gênée à l'idée de jouer la femme d'Antoine. Je suis femme au foyer, amatrice de poésie, j'aide les jeunes poètes à développé leur art. Une mécène en quelque sorte.

- Vous vous y connaissez suffisamment en poésie ? s'inquiète Antoine.

- J'ai travaillé un semestre sur la poésie française contemporaine pendant mes études. Sa date un peu, mais je m'en souviens bien. Vous savez, c'est passionnant l'utilisation des vers libres en...

- Non mais me faites pas un cours, on n'a vraiment pas le temps.

- D'accord, répond Florence un peu dessus, j'ai lu qu'on venait de Monaco, j'ai pas bien compris pourquoi ?

- Comme on est supposé venir d'une famille riche, si on était de Paris, on devrait déjà être entré dans les cercles privés. En gros, toutes les grandes familles se connaissent et dire qu'on vient de Monaco ça permet d'expliquer qu'on ne soit pas connu.

- Ha d'accord, avec tout ça, on devrait s'en sortir.

- Oui, enfin si on reste bien dans nos rôles, se méfie Antoine. Donc pas de remarque sur l'art, on est d'accord ?

- Me regarder pas comme ça, je sais me tenir quand même, s'offusque Florence.

- Je vous rappelle l'incident de l'opéra de Paris ou celui en salle d'interrogation quand on parlait de l'origine du monde ?

- Je vois ce que vous voulez dire.

Ils continuent à discuter de leurs missions pendant une bonne heure avant de se séparer.

Le lendemain, 9 heures, malgré le travail de la veille, leur réunion de préparation est longue. Ils revoient avec Pardo les détails de leurs rôles et du déroulement de la mission. Le rendez-vous est pris pour le soir même, ils passeront par l'OCBC avant la fête pour s'équiper de micro.

19 heures, toute l'équipe de L'OCBC est sur le qui-vive. Antoine est déjà là, il ne manque plus que Florence.



A suivre...

Antoine et Florence - L'art du crimeWhere stories live. Discover now