Antoine, Florence et le trafiquant d'art, Partie 2

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L'attente est longue, Antoine est serré dans son costard. Tenu de soirée oblige, il a loué un costume pour l'occasion. Il regarde pour la dixième fois sa montre quand la porte d'entrée de l'OCBC s'ouvre. Florence entre vêtue d'une jolie robe de soirée bleue associée à une veste blanche. Son élégance est remarquée par les membres de l'équipe. Surtout, par Antoine, qui la regarde s'avancer bouche bée, ce qui ne manque pas de faire rire Pardo et Greg.

- Je suis désolé du retard, mais comme je ne pouvais pas venir à vélo à cause de la robe, j'ai dû prendre un taxi, s'explique Florence.

- C'est pas grave Madame Chassagne, lui répond Pardo, vous pouvez aller voir Mercier, il va vous poser un micro.

Antoine la suit un instant du regard avant qu'il ne se rende compte que Pardo le regarde amuser.

Quand Florence revient vers eux quelques minutes plus tard, Pardo leur explique le dispositif déployé pour les épauler. Une équipe déjà sur place, est équipée pour communiquer avec eux grâce aux micros et aux écouteurs qu'on leur à donner. Antoine et Florence montent dans la même voiture et se dirigent ensemble vers le lieu de la soirée. Le trajet est silencieux, comme si une certaine gêne s'était installée entre eux. Leur voiture s'arrête face à une grande maison du 18e avec un double escalier pour accéder à la porte principale. D'autres invités arrivent en même temps qu'eux, ils sont tous superbement habillés. Antoine descend de la voiture, la contourne, ouvre la portière de Florence et lui tend la main.

- On y va Florence.

À la mention de son nom par le capitaine, le cœur de Florence manque un battement. Ce n'est pas la première fois qu'il l'appelle par son prénom, mais les rares fois ou il l'a fait, le contexte était très différent. La menace de mort avait pris le dessus sur l'émotion dû à cette familiarité. Mais là, le capitaine la regarde droit dans les yeux en lui offrant sa main. Sans oublier qu'il a un costume qui lui va vraiment bien. Florence recentre ses pensées sur sa mission et prend la main d'Antoine. Cette enquête allait être plus compliquée que prévu.

C'est donc main dans la main qu'il entre dans la magnifique salle de réception. Des tables sont disposées sur les côtés pour laisser une piste de danse au centre. Au fond, un petit orchestre joue une valse et quelques lustres éclairent le tout dans une ambiance chic.

- Soirée de bourge, chuchote Antoine dans l'oreille de Florence qui esquisse un sourire.

Il y a beaucoup de personnes dans la salle, certaines à table, d'autres debout a discuté. Antoine et Florence se mêlent à la foule et engagent la conversation. Après avoir parlé voiture de luxe avec un homme qui portait un haut-de-forme, ils repèrent leur suspect à quelques mètres d'eux qui discute avec trois autres personnes. Ils s'avancent et se présentent à leur hôte.

- Monsieur Torense, pardon de vous interrompre, Antoine Durant, enchanté, et voici ma femme Florence. Votre soirée est vraiment superbe, félicitation.

- Merci beaucoup, mais tout le mérite ne me revient pas, c'est mon mari qui a fait la décoration. Il se tourne vers un élégant jeune homme à sa droite. Et le menu aussi, je ne serais pas choisir entre les minis burgers et les canapés. Il rigole un instant avant de continuer. Ça fait du bien de voir un peu de sang neuf, d'où venez-vous ?

- De Monaco. Répond Florence, peut- être un peu trop vite.

- Et qu'est-ce que vous faite à Paris.

- On vient d'acheter une maison dans la région, Paris est vraiment magnifique.

- Et puis c'est le lieu idéal pour rencontrer de nouveaux artistes, je suis passionné de poésie. Ajoute Florence

- Alors vous êtes au bon endroit ! Moi qui suis passionnée d'art, Paris est vraiment une ville d'artistes.

Ils discutent ensemble un bon moment, Archibald Torense est un hôte prévenant et sympathique. Ils rigolent et parlent de tout et de rien, Florence arrive à aborder plusieurs fois le sujet de l'art jusqu'à ce qu'il leur propose :

- Si l'art vous intéresse, je pourrai vous montrer ma collection un jour ?

- Avec plaisir ! S'enthousiasme Florence

Antoine allait proposer une date, mais Florence l'interrompt.

- J'adore cette musique. L'orchestre venait d'entamer un slow.

Son sourire sincère et ses yeux brillants firent perdre à Antoine le fil de ses pensées.

- Vous devriez aller danser, propose Archibald.

- Ha oui, bonne idée ! lance Florence.

- Non vraiment, je suis mauvais danseur et ma cheville me fait atrocement mal.

- C'est un slow, ce n'est ni technique ni fatiguant vous savez, insiste Archibald.

Antoine voulait refuser, mais Florence lui prend la main et l'entraîne vers le centre de la salle. Ils se mêlent aux autres danseur et commencent un slow.

- Pourquoi vous vouliez danser, s'énerve Antoine tout en chuchotant, il était près à nous emmener voir sa collection.

Florence, déstabilisée par la main d'Antoine sur sa taille, met un temps pour répondre.

- Vous énervez pas, j'ai cru voir un collègue du Louvre. Je me suis dit que s'il venait nous parler notre couverture serait grillée. Et puis j'avais besoin de vous parler. Je ne m'y connais pas beaucoup mais il n'a pas l'air très suspect notre suspect, vous en pensez quoi ?

- Je suis d'accord, admet Antoine, mais ça peut être de l'arrogance, il se sent invincible. C'est vraiment dur à dire.

Antoine se calme et prend conscience de sa proximité avec Florence. Heureusement que l'éclairage n'est pas très puissant sinon elle l'aurait vu rougir.

A la fin du slow, Antoine regarde autour de lui, mais aucune trace d'Archibald. Ils le cherchent un moment avant d'abandonner et de quitter la fête.

- Et merde ! Ralle Antoine, une fois dans la voiture.

- C'est pas grave Antoine, le rassure Pardo quand ils se retrouvent à l'OCBC, il refait une soirée dans deux semaines et j'ai réussi à vous avoir des invitations. Et puis vous avez réussi à établir le contact, c'est l'essentiel.



A suivre...

Antoine et Florence - L'art du crimeWhere stories live. Discover now